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tome 1, Chapitre 8 tome 1, Chapitre 8

Bien qu’il soit en pleine fusillade le gang de Falcone était étrangement serein. Ses membres tiraient profit de leur position surélevée et du rempart offert par les roches. Leur victoire était inéluctable. Pourquoi se presser ou s’angoisser dans de telles conditions ?

La place étant limitée à l’ouverture de la grotte, deux des hors-la-loi rechargeaient les fusils à l’intérieur. Derrière eux se trouvait une crevasse menant nulle part, du moins le croyaient-ils.

Bruce en émergea grâce au plan établit par son père. Ce réseau de galeries souterraines couvrait une bonne partie du comté de Gotham. Thomas Wayne après l’avoir découvert lors de ses prospections, avait jugé plus sage de taire son existence. Par le biais de ces tunnels les gens auraient pu s’espionner, trafiquer.... Il aurait plané un climat de suspicion permanent.

Pourtant il ne s’était pas résigné à ce que sa trouvaille tombe dans l’oubli. Son héritier venait de trouver un équilibre entre l’utilisation et la préservation du secret.

Le chemin souterrain conduisant jusqu’ici étant direct, Bruce disposait d’un peu d’avance sur ses mineurs obligés de faire un long détour. Et ses premiers adversaires lui tournaient le dos.

Il ne restait plus qu’à se lancer. Son éducation rigoureuse et progressiste lui revint en mémoire. Ne trahissait-il pas son héritage en partant ainsi au combat ? Peut-être mais il ne pouvait plus reculer à présent.

Bruce chassa son appréhension en se focalisant sur la leçon de Sélina. Il frappa alors avec précision : une manchette dans la nuque pour le premier et évidemment un direct dans la gorge pour le second. C’était un bon début. Puis le destin s’en mêla. A peine les deux bandits neutralisés, qu’un autre se retourna, sans doute parce que les rechargements trainaient trop à son goût.

Bruce le reconnut grâce à l’affiche. Carmine Falcone en personne lui faisait face un fusil entre les mains.

« Qu’est-ce que c’est ! » S’exclama le chef de bande étonné.

Bruce portait la tenue expérimentale fabriquée par son père pour l’exploration souterraine à l’apparence effectivement curieuse. Il s’agissait d’une sorte de combinaison noire rehaussée par une cagoule comprenant un filtre au niveau de la bouche pour les poches de gaz, et des lunettes opaques.

La surprise passée Falcone en revint aux fondamentaux, et fit feu. Apeuré Bruce parvint tout de même à se décaler, mais pas suffisamment. L’impact le renvoya dans la crevasse.

« Chef ! » S’exclama l’un des autres truands. « Des renforts arrivent. »

Falcone en oublia l’intrus probablement entrain d’agoniser bien plus bas, et retourna à sa place.

Thomas Wayne avait toujours été un homme consciencieux présageant toutes les éventualités, comme une chute accidentelle dans un gouffre. Son fils dégaina alors le lance-grappin. Le système de ressort procura au projectile la puissance nécessaire pour se planter dans la roche.

Il était sauvé ! Temporairement du moins. Bruce tâta la partie droite de son ventre où il s’était prit la balle. Il ne saignait pas ! A cause des possibles chutes de pierre et autres chocs, la composition de la combinaison mélangeait maille de métal, et caoutchouc, conjuguant ainsi résistance et souplesse. En plus Bruce avait pivoté lors de l’impact. Tous ces différents facteurs expliquaient que la balle ait ripé.

Il était donc toujours en mesure de combattre. Il pouvait aussi tranquillement revenir sur ses pas. Après tout sa première approche n’était guère concluante. Fuir pendant que ses concitoyens, et employés risquaient leurs vies ! Il n’en était pas question.

Alors Bruce grimpa tout en serrant les dents face à la douleur. Le bruit des balles le poussa à continuer. On avait besoin de lui.

Enfin revenu dans la grotte Bruce laissa s’échapper un cri de soulagement, et le regretta très vite. Le restant de la bande avertit par ce son, s’était retourné.

« Je m’en charge. » Déclara Falcone avec un plaisir non dissimulé.

Ses hommes reprirent leurs échanges de tirs, pendant que le meneur pointa son fusil. Sauf que Bruce avait retenu la leçon, et réagit plus rapidement. Il se rua vers un tunnel obscur sur sa gauche.

Trois balles fusèrent mais aucune ne fit mouche malgré la faible distance. C’était donc cela le fameux Falcone ! Juste une brute avec une plus grande gueule que ses congénères. Ce fait redonna de la vaillance à Bruce.

« Ne crois pas t’en tirer. » Gueula Falcone énervé par cet homme venant de lui échapper par deux fois.

Il délaissa sa carabine au profit d’un revolver, prit avec sa main libre une lanterne, et s’engouffra à son tour dans la galerie.

Bruce ayant retrouvé un peu de calme, évalua méthodiquement la situation. Falcone bénéficiait de deux atouts : son arme et sa lumière. Il n’était pas question de l’approcher dans une situation aussi défavorable. Si le corps à corps était prohibé, que restait-il ?

Bruce n’était seulement bon en boxe. Il s’était aussi distingué au base-ball en tant que lanceur pendant ses études. Donc il ramassa un caillou, et le jeta au visage de son ennemi.

Sur le qui-vive Falcone vit le projectile arriver et interposa de justesse sa lampe, qui rendit l’âme. Cette soudaine obscurité le priva d’une riposte immédiate.

« Je vais te crever. T’entends ! Je vais te crever. » Cria-t-il à tue-tête.

Cet idiot pensait encore avoir l’avantage sans doute grâce à son revolver. Hélas pour lui il restait encore une invention de Thomas Wayne en réserve, peut-être la plus brillante.

D’ailleurs Bruce n’en percevait pas le fonctionnement dans sa globalité. Il comprenait en autre une sorte de filtre et d’effet phosphorescent interne. Quoiqu’il en soit cette paire de lunettes améliorait la vision dans l’obscurité. Si c’était loin d’être parfait, on distinguait tout de même les formes.

« Sait-on jamais, si la lampe se brise accidentellement. » Avait dû se dire Thomas Wayne.

Comme si ça ne suffisait pas, les menaces de Falcone couvrait les bruits de pas. S’en était presque trop facile. Bruce en oublia sa peur. Une fois suffisamment proche, il sonna son adversaire d’un crochet en pleine tempe.

A peine se réjouissait-il de sa victoire, que deux bandits pénétrèrent dans le tunnel.

« Patron il faut que vous veniez ! Ça devient dangereux. »

Malgré sa blessure, et ses précédentes péripéties presque mortelles, Bruce sourit. Ces hommes paniqués et dans le noir seraient des proies faciles. N'y prenait-il pas un peu goût ?


Texte publié par Jules Famas, 18 mars 2021 à 19h38
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