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Berrättelsüet om snölandjä - Les contes du pays de la neige
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tome 1, Chapitre 6 « Skogens däm – La dame de la forêt » tome 1, Chapitre 6

Quelques temps auparavant,

Vivait près d’une dense forêt une tribu.

Chaque jour, ses habitants dans les bois s’enfonçant,

Cherchaient toujours plus d’herbes, toujours plus de gibier,

Pour à leurs besoins subvenir.

Vint un matin où le plus jeune des hommes,

Presqu’adulte, encore un peu enfant,

S’était enfoncé dans le berceau charmant,

Que formaient les pins, les sapins et les érables,

Cherchant inlassablement de nouvelles plantes, de nouvelles graines,

Qui, pour lui et ses frères, serviraient à concevoir des remèdes.

Le clapotis d’une cascade soudain l’accueilli,

Le ronronnement d’une rivière l’avait assourdi,

Et au-devant de lui, baignée dans la lumière tendre de l’aurore,

Une demoiselle à la chevelure parsemée de fleurs, et dans laquelle semblait se glisser des fils d’or.

N’osant reculer, n’osant avancer,

Le jeune homme alors seulement s’était incliné,

Frappant son front au sol, comme l’on lui avait ordonné,

Au cas où un jour, face à lui, une créature céleste se présenterait.

La demoiselle, sans un mot, stupéfaite, quelques pas avait fait,

Relevant le jeune homme, pour ses respects le remerciant,

Lui avait alors mandé la raison de sa présence ici,

Et au jeune homme de lui répondre :

« Min Däm, pardonnez en ces lieux ma présence impie,

Mais en mon village s’étend sournoisement une épidémie,

J’espérais, Min Däm, j’espérais,

Qu’ici, une plante pouvant nous guérir je trouverais. »

La demoiselle avait acquiescé, ses yeux les alentours observant,

Puis s’étant penchée, des fleurs blanches ramassant,

Tendit au jeune homme un bouquet odorant.

« Voici, fils de l’Homme, de quoi vous guérir,

Vous et vos pairs de cette triste maladie,

Réduisez les fleurs en poudre, dans la liqueur diluez-les,

Vos maux se retireront, qu’importe leur origine. »

Le jeune homme, remerciant l’étrangère se retira,

Jusqu’à sa tribu à toutes jambes courra,

Apporta les fleurs, à ses compagnons en vanta les mérites,

Assura qu’avec ceci, il n’y aurait plus d’épidémie.

Et selon ses dires, comme la belle dame le lui avait promis,

L’épidémie, en quelques jours, s’était endormie.

Avides alors devinrent ses compagnons,

Le pressant, chaque jour, de questions,

Mandant jour après jour, nuit après nuit,

Où donc, par quel miracle, avait-il trouvé,

Pareil trésor de vertu et de santé.

Et hélas, l’Homme parfois est fort faible,

Et l’enfant, pressé par ses aînés, voulant bien faire,

Avoua tout, aucun détail n’omit,

Tant et si bien que le village, en expédition partit,

Dans la forêt s’était enfoncé et, comme l’enfant l’avait confessé,

Entendirent le clapotis de l’eau, le ronronnement d’un ruisseau,

Mais devant-eux, au lieu d’un chemin doux,

Trouvèrent un mur de ronces qui de leurs épines menaçaient,

Tous ceux qui, en ces lieux, pénétrer ne pouvaient.

Les anciens alors, envahis de colère,

Mandèrent aux plus jeunes de ramener du feu,

Ainsi, dans les flammes de leur arrogance, les ronces se consumeraient.

Hélas, bien mal avisés furent-ils,

Car les ronces se réduisirent en cendres, mais également,

Les ramures, les troncs, les herbes alentours,

Et les fleurs miraculeuses avec.

Ne restait plus au milieu de ce désastre que l’étrangère aux cheveux d’or,

Sanglotant, à toute voix hurlait des malédictions.

« Maudits soyez-vous, vous autres qui,

Par cupidité et par pure jalousie,

Avez voulu prendre plus que ce que j’avais souhaité vous donner !

Eh bien, oubliez les bonnes grâces de votre déesse,

Repentez-vous, repentez-vous autant qu’il vous le plaira,

Mais plus jamais pareille fleur le monde ne verra ! »

Alors la déesse Disa, la dame de la forêt qui de tant de grâces le monde avait gâté,

Telle une furie, à toutes jambes s’était enfuie.

Traversant, meurtrie, détruite, son ancien domaine de verdure

Qui à présent n’était plus que de cendres et de sciures,

Traversant landes, montagnes, vallons et vallées,

Sans remarquer que sous ses pieds se dressaient

Pousses nouvelles, troncs et boutons de fleurs,

Refleurissant les landes, les couvrant de ce vert sombre,

Qu’aujourd’hui nous connaissons.

Dernier présent de notre déesse bien aimée,

Qui sans doute nos ancêtres a pardonné.


Texte publié par Yukino Yuri, 7 décembre 2020 à 01h26
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