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tome 1, Chapitre 8 « Fièvre partie 2 » tome 1, Chapitre 8

Clifford 2003 (42 ans)

– Papa.

Une petite voix qui me parle. J’ai dû mal à sortir de ma torpeur.

– Papa !

J’ouvre les yeux. La chaleur est étouffante dans le camping-car. Torse nu, je me redresse pour fixer la silhouette minuscule qui me fait face. Elle se précipite sur moi, et m’enlace de ses petits bras. Sa bouche me mouille la joue, alors qu’elle dépose un baiser dessus.

– Tu as fait un cauchemar ?

Je secoue la tête. Ce n’est pas grand-chose. Mon regard se tourne vers la cicatrice à mon flanc, bien visible. J’y passe le doigt. Elle n’est pas spécialement sensible. Je ne comprends pas pourquoi je pense à ça, en cet instant. Pourquoi ce rêve ?

Valia est déjà reparti en direction du coin cuisine.

– Ne t’en fais pas, papa. Je vais prendre soin de toi. Après, tu n’auras plus peur.

Sans que je lui demande rien, elle a mis en route la bouilloire pour me faire un café. C’est souvent le menu avec elle : café et sandwich jambon-beurre. En même temps, je ne peux pas attendre d’une enfant de sept ans un repas gastronomique.

Je roule en boule la serviette sur laquelle j’ai dormi. Il faisait bien trop chaud en haut. Saloperie de canicule. Demain, on se tire vers la mer. Il fera plus frais qu’ici. J’aurais aimé sommeiller plus pour un long moment de conduite.

Valia prend ma main pour m’amener vers la table. Elle dépose la tasse devant moi.

– Bois, papa !

La gamine ne s’arrête pas là. Voilà qu’elle me ramène une saucisse et une tomate du frigo. Je hausse les épaules. Pourquoi pas après tout ? À mon tour, je prends du pain, du beurre et du fromage, avant de lui servir un verre d’eau.

– Si tu as peur de faire des cauchemars, tu peux venir dormir avec moi, papa.

Je souris alors que je passe la main dans ses cheveux.

La vie est étrange. Un jour, tu tues des gens et le lendemain, tu déjeunes en compagnie d’une gamine formidable. Le pire, c’est que c’est ta fille. Toi qui ne faisais que prendre la vie, tu as donné le jour à un petit être aussi gentil et vulnérable. Je souris en la regardant massacrer une tomate qu’elle veut couper seule.

Ma fille. Mon petit ange que je protégerais toute ma vie. Je l’aime tant. Je n’ai jamais rien fait de bien, mais pour elle, je serai un homme meilleur.


Texte publié par Nascana, 16 février 2021 à 23h24
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