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Disparates, les enfants d'une nouvelle ère
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tome 1, Chapitre 7 « Chapitre 7 - Trop tard » tome 1, Chapitre 7

Surprise et un peu paniquée, je me dirige rapidement vers la porte de ma chambre, mais me stoppe net. Des hommes viennent d’entrer dans la maison et crient à mes parents de se mettre à genoux. J’entends ces personnes continuer à menacer mes parents, alors que j’ouvre le plus doucement possible ma porte. Sans un bruit, je sors de celle-ci et descend tout aussi discrètement les escaliers, empruntant le chemin que je connais désormais par cœur, me permettant de ne faire grincer aucune marches. Une chance que ces escaliers soient entourés par des murs sans possibilité d’être vue.

En arrivant en bas, je peux déjà voir que la porte d’entrée a littéralement été explosée en mille morceaux. Je me tente alors de jeter un petit coup d’œil, à moitié dissimulée derrière le mur. Je vois alors mes parents terrifiés, à genoux et les mains derrière la tête devant des hommes en uniforme de l’armée pointant des armes face à eux. Ces soldats sont tous retournés, je n’ai pas été repérée pour le moment. L’un d’eux portant un habit différent, semblant être plus haut gradé, leur pose alors une question : “Où est-elle ?”. J’ai donc tout de suite compris. Ils me cherchent.

Ma mère leur implorait de ne pas me faire de mal, que je n’étais pas dangereuse. Elle pleurait à chaudes larmes, sous le regard apparemment impassible de cet homme, qui a simplement répété la question. Elle baissa alors la tête, complètement déboussolée. En la relevant, elle a posé les yeux sur moi, les ouvrants en grands. Elle me regardait d’un air si terrifié et emplis d’une tristesse infinie qu’elle a réussi à me faire passer toutes ses émotions à l’instant même où je l’ai regardée. J’étais horrifiée, je ne savais pas quoi faire. Mais la réaction de ma mère n’a pas échappé à l’homme posant les questions. Au moment où il se retournait, je me suis immédiatement cachée derrière le mur.

Mais dans le silence pesant qui règne tout à coup, j’entends des pas lents, lourds et stressant se diriger vers moi. Mon pouls s’accélère. Ma respiration aussi. La peur me paralyse. J’ai peur qu’au moindre mouvement mes parents en subisse les conséquences. Alors je ne bouge pas. Je ne respire même plus. Je reste coller contre le mur. Les pas s’approchent. Deviennent de plus en plus fort. Son ombre a déjà commencé à apparaître à côté de moi. Il sera là d’une seconde à l’autre.

- Sauve-toi ! Je t’en prie ma chérie ! Enfuis-toi !

Le cri désespéré de ma mère résonne dans ma tête comme un électrochoc. Reprenant soudainement mes esprits, je remonte les escaliers en courant sans me retourner, faisant un vacarme de craquements et crissements des escaliers en plus de mes pas lourds. Une voix grave et stricte s’élève dans ce tapage, juste en dessous de moi.

- Elle est là ! Tenez-les en joue, je vais la chercher.

J’entre le plus vite possible dans ma chambre et ferme la porte à clé. Elle ne va pas tenir longtemps alors je fonce directement vers ma fenêtre. À peine arrivée devant celle-ci, l’homme avait déjà tenté d’entrer, tentant de baisser plusieurs fois la poignée et poussant lourdement la porte. Il essaye donc désormais d’enfoncer la porte de tout son poids, provoquant un fracas régulier. J’entends la porte craquer sous chaque coup, elle va bientôt céder. J’ai tout juste eu le temps d’ouvrir la fenêtre et de passer une jambe à l’extérieur qu’il a réussi à casser le verrou et est entré. Si je n’avais pas hésité devant la hauteur que je devais descendre sans vraiment avoir de quoi m’accrocher, j’aurais peut-être pu lui échapper et tenter d’aider mes parents en bas à l’aide de mon don.

Mais il était trop tard pour penser à ça. Il m’a déjà attrapé le bras gauche et m’a tirée vers l’intérieur avec une force colossale. Je tente de me débattre comme je le peux, mais rien n’y fais.

- Tu n’ira nulle part ma jolie …

- C’est ce qu’on va voir !

Sa voix grave et calme accompagné par son sourire satisfait me répugnent. Je lâche un taux considérable d’électricité. Mais rien ne se passe. Pourquoi ? Comment peut-il être encore debout avec tous les volts que j’ai balancé ? C’est impossible, une personne normale ne résisterait pas comme ça…

- Bien tenté ma belle, même à travers mes gants, j’ai ressenti quelques picotements. Tu dois être sacrément puissante.

Des gants ?! Il porte des gants isolants ?! Comment peut-il savoir quelle est la nature de mon don ? Comment ont-ils fait pour nous trouver ? C’est incompréhensible ! J’essaie alors d’atteindre son torse et lance à nouveau des volts, mais toujours rien. Son uniforme entier est isolant.

Il me tire de force vers les escaliers. Je me débats comme une folle, lui criant de me lâcher. Mais je ne peux rien faire face à ce colosse. Il me traîne donc sans grande difficulté jusqu’au rez-de-chaussée. Je retrouve alors mes parents. À ma vue, ma mère s’est effondrée. Elle est dans un état bien pire qu’il y a cinq minutes à peine. Mon père, qui jusque-là était resté fort et silencieux, à écarquillé les yeux. J’ai vu la colère monter en lui à une vitesse fulgurante. Il s’est brusquement relevé et a désarmé le soldat le prenant en joue, pointant alors cette arme vers l’homme qui me tient. Il a commencé à lui crier de me lâcher, l’air menaçant et déterminé. Mais dans la panique, il n’a pas fait attention au soldat se trouvant derrière lui, s’apprêtant à lui porter un coup de crosse.

J’ai tenté de le prévenir, mais il était trop tard. Mon père s’écroule, faisant tomber son arme, que le soldat qu’il avait neutralisé récupère. Après une seconde, il se redresse avec difficulté, un filet de sang coule le long de son visage crispé de douleur et de colère. Il continue cependant de tenir bon et lui crie de me lâcher, ma mère anéantie par la scène implorant la même chose, mais avec un ton qui extériorise toute la tristesse qu’elle ressent.

L’homme me tient toujours fermement le bras. Il a observé la scène sans sourcilier. Jugeant même du regard mes parents avec une profonde méprise.

- Faites taire ces traîtres de la nation.

- À vos ordres.

Il a dit cette phrase avec une telle impassibilité, une telle légèreté, pour un propos pourtant si grave. La seconde d’après, deux coups de feu ont été tirés. Le pire moment de ma vie vient d’avoir lieu. Un moment dont je sais déjà que les images resteront gravées dans ma mémoire à tout jamais.


Texte publié par Lubellia, 22 mai 2020 à 14h33
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