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tome 1, Chapitre 4 « Veritas » tome 1, Chapitre 4

Sanne sortit sur le coup de quatorze heures dans son plus seyant survêtement gris. Une écharpe enroulée autour du cou, une lourde veste en cuir passée derrière sa capuche qu'elle rabattit sur ses oreilles, elle s'engagea dans l'escalier. A l'étage inférieur, elle croisa James en train de trifouiller quelque chose d'imprécis, planté devant sa porte. En l'entendant, l'homme se retourna dans un sursaut vif et son regard de crapaud à demi-endormi lui donna la furieuse envie de faire demi-tour.

Il ne dit rien. Sanne non plus. Après un petit sourire pressé, elle se faufila jusqu'à la nouvelle volée de marches qui la mènerait dans la rue. Une fois sortie, elle s'autorisa à respirer pleinement.

Hawthorne Street avait des airs plutôt cossus, avec ses pavillons blancs à colonnes qui s'étiraient de chaque côté de la marée goudronnée, plantée de quelques arbres. La rue faisait partie des rescapées, ces happy few qui n'avaient pas trop été touchées par le délabrement du quartier de Roxbury, qui avait beaucoup plus souffert à l’ouest. Dans tous les cas, Sanne ne correspondait pas à ces apparences grotesques d'aise financière et de tranquillité. Une fois n'était pas coutume, dans cette ville de malheur, l'habitante n'était pas conforme aux normes sociales relatives à l'endroit où elle faisait mine de crécher.

Elle serrait dans sa poche sa carte de bibliothèque. Ses virées à la bibliothèque s’étaient muées en rituel réconfortant : mieux valait perdre son temps ailleurs que chez soi où l'esprit se sentait si confiné, inutile et terriblement égal à lui-même.

Sanne arriva à la bouche de la station de métro Jackson Square, qui s'ouvrait en un passage de marches noircies pour descendre dans la pénombre. Le clignotement d'un néon passait en éclair velouté sur la rambarde en métal de l'escalier et se répercutait sur les dalles du mur. Un grondement sourd remontait des profondeurs. La jeune femme finit de descendre les dernières marches, concentrée sur le bruit, sans jeter un seul regard aux affiches collées les unes sur les autres qui jalonnaient sa route. Elle les connaissait par cœur. La plupart vantaient les mérites de nouveaux produits, ou de plus anciens, cela dépendait de la strate d'affichage. C'était une cacophonie muette mais saturée de couleurs et de messages creux, superposés pour former un édifice instable, reflet de tout un monde, semblable à ces châteaux de cartes agencés dans un moment d'oubli ou de profonde solitude. Les scènes représentées étaient aseptisées, les visages paraissaient trop heureux pour ne pas être malheureux. Tant de bien-être, tant de faux.

Dans l’escalier, sur un mur où on avait arraché les autres affiches pour libérer la place, l’attendait un message noir sur fond blanc, tracé à la peinture en bombe.

Children of Light

En-dessous des mots, il y avait un motif ressemblant à une étoile. Ce n’était pas la première fois qu’elle croisait ce symbole ; elle avait aussi saisi quelques fois à la radio ou la télévision le nom vaseux de children of light, liés à des actes de violence, des règlements de compte crasseux ou des meurtres perpétrés dans la rue.

On savait que c’était un groupe de meurtriers. Sanne avait fait des recherches sur eux, se disant que peut-être, quelque part dans un livre de la réserve ou en se connectant à l’un des rares réseaux non-surveillés de la ville, elle pourrait en apprendre plus. Elle n’était tombée que sur des coupons de journaux relatant des faits divers, guère plus que des bribes floues écrites dans un style extrêmement neutre. Soit ces gens officiaient depuis trop peu de temps pour être mentionnés de manière plus concrète, soit ils étaient protégés par des gens haut-placés qui partageaient leur vision du monde. Un groupuscule fasciste, en somme.

Les agressions dans la rue, Sanne en avait vues. Vues aussi, deux ou trois descentes par la brigade de bioéthique, vitres fracassées à l’appui, mobilier et possessions balancées par-dessus bord sans état d’âme. La brigade, c’était bien elle qui lui faisait le plus peur ; légitime et légale, pas comme ces particuliers qui se sentaient le droit de casser la gueule à leur voisin Transformé.

Deux mois plus tôt encore, un Chasseur de Memoria s’était fait pincer par la brigade. Malchance, inexpérience… Austin. Cheveux bouclés et fossettes amusantes quand il souriait. Quelques autres s’étaient fait prendre avant lui ; on ne les avait plus revus.

Enfin ; un groupe terroriste de plus ou de moins, ça ne changeait pas grand-chose. Le tag, subtilement, avait empli son estomac de pierres mais elle s’efforça de l’oublier.

Sanne ne prenait pas souvent le métro, à cause du bruit. Mais aujourd’hui, elle était fatiguée. Le grondement cognait ses tympans, issu de rien. C’était un bruit d'ambiance, le son caractéristique des larges espaces ouverts aux quatre vents sous la terre. Celui des métros. Sur le quai, la lumière des loupiotes rouges dégoulinait du mur entre les tuyaux apparents. La rainure de sa carte de bibliothèque lui entaillait les doigts, qu'elle gardait serrés dans sa poche de blouson.

Sanne avait conscience de prendre des risques. Mais prendre des risques, c'était se garder en vie. Le nom inscrit sur sa carte de bibli n'était pas le sien – à ce qu'elle sache, elle ne s'appelait pas Sonia Martin.

La rame s'ébranla et, dans un superbe grincement qui lui fit crisser les dents, la carcasse de métal apparut au seuil du tunnel noir. Sanne s'engouffra à l'intérieur et se cala entre un strapontin et la vitre, dans un coin à peu près désert. Une petite forme d'angoisse la tenailla durant le trajet jusqu'à la station Forest Hills, plus au sud. La police citadine et la brigade de bioéthique ne s'amusaient pas souvent à arrêter les métros pour contrôler leurs passagers, mais on ne savait jamais.

Sonia Martin. Oui, pour consulter le genre d'ouvrages que la bibliothèque renfermait, mieux valait changer de peau. Pour plus de sécurité. Elle n'avait déjà pas un lourd sentiment d’appartenance à son propre corps, à l'identité sous laquelle ses collègues et employeurs la connaissaient, alors ce n'était pas si difficile de troquer une sonorité pour une autre, une orthographe pour une différente.

:::

A première vue, il s'agissait d'un établissement banal si l’on exceptait son effort de couleur pour ne pas disparaître sous la montagne de gris, noir et blanc. C’était un café, racheté par la filière Marvel Comics. La devanture était en sympathique bois vieillot dans les couleurs bleu, rouge et jaune ; et sur la porte, Captain America vous invitait à entrer avec un lare sourire. Sanne sortit sa carte : la même silhouette, le même sourire plastifié s’y répétaient ainsi que le nom du café. Un texte en italique lui vantait les mérites de son abonnement. Entre autres, un double american (édition spéciale super-héros) offert tous les vingt dollars d’achat.

Les non-initiés passaient à côté de l’insubordination muette, l'amour des vieilles choses et de l'honnêteté intellectuelle – un penchant extrêmement préjudiciable – propres à l’endroit. Le café, bien que fréquenté par de réels oublieux, de temps à autre, n’était qu’une couverture, et la réserve d’ouvrages cachée derrière n’avait pas trop d’ennuis. Combien de temps avant qu'une patrouille ne déniche le pot aux roses ? Tout pouvait changer si vite.

Le cou rentré dans les épaules pour se faire plus petite, Sanne passa la porte. Les effluves de café et une musique entraînante à base de trombones l’englobèrent. Trois personnes sirotaient leur boisson ou mangeaient leur pâtisserie. Sanne en reconnut deux. Pas de clin d’œil, pas de signe suspect ; leur regard glissa sans s’arrêter, comme s’ils ne s’étaient jamais croisés. Sanne atteignit le comptoir. Une fille dans un tablier rouge reprenant les motifs du mythique bouclier que Captain America se trimballait leva la tête d’un écran ouvert au creux de sa main.

— Bonjour, je voudrais retirer mon spécial super-héros s’il vous plaît.

La fille tendit impérieusement la main et Sanne lui donna la carte.

— Hmm, il semble y avoir un problème. Votre solde n’atteint pas vingt dollars.

— Ah bon. Pourtant je sais compter.

— Attendez, suivez, moi. Nous allons demander au gérant.

La serveuse sortit de derrière le comptoir et fit signe à Sanne de la suivre, l’entraîna derrière une porte qu’elle prit soin de fermer à clé derrière elle.

— Allez-y, souffla-t-elle.

— Merci.

Sanne se pressa dans le couloir tandis que l’autre attendait quelques minutes derrière la porte, avant de revenir à la salle du café.

Après quelques tours et détours pris sans y penser, elle tomba sur une pièce sans fenêtre, éclairée faiblement et remplie d’étagères. Elle n'eut pas fait trois pas que quelqu'un s’approcha. Elle reconnut le bibliothécaire en chef au rythme particulier de la respiration, et se retourna.

— Bonjour.

— Bonjour.

— On vient pour un peu de lecture ?

— Hmhm.

D'un air absent, elle délogea sa carte Captain America et la lui plaça sous le nez. C'était tout à fait inutile car elle faisait partie des plus fidèles visiteuses et il la connaissait bien. Que lui voulait-il ? Les yeux noisette sous ce front plissé comme un vieux parchemin la fixèrent. Il soupira et l'entraîna par le bras au rayon des fictions

.

— Écoute, Sonia, dit-il tout bas en jetant des coups d’œil désintéressés aux tranches de livres. Le gros pavé que t'as emprunté il y a de ça des semaines...

— Je suis en retard, oui.

Elle avait occulté ce détail. Le pavé dont il parlait était pour l'heure enfoui sous son linge sale.

— Je vais faire de mon mieux pour vous le retourner prochainement.

— Il nous le faut aujourd'hui.

Il baissa encore la voix et contourna une vieille absorbée dans la lecture d'un ouvrage quasi-déchiré de Nathaniel Hawthorne. The Scarlet Letter, clamait la couverture.

— Pourquoi ? demanda Sanne en s'éloignant d'elle.

— J'ai vu tourner des patrouilles hier, c’est la troisième fois cette semaine, je peux pas prendre le risque. On va faire disparaître tous les bouquins de la réserve quelques temps, ça vaut mieux.

— Impossible, objecta-t-elle avec ferveur. Vous avez toujours le café pour vous protéger. Je suis venue pour consulter un ouvrage de la réserve, justement. Il faut absolument que je vérifie un détail. Je sais où se trouvent les informations que je veux. Je vous en prie.

Quelque chose se passa. Peut-être avait-elle réussi à insuffler de l'intensité à son regard, ou à dresser le menton un peu plus car les battements cardiaques de son interlocuteur s'accélérèrent sans crier gare. Ses poumons se soulevèrent en faisant doucement grésiller le sang. Elle l'entendait comme s'il s'était agi de son propre sang ; il abandonnait.

— Bon. Je te donne vingt minutes... pas plus.

Vingt minutes, ça ne pesait pas lourd. Mais Sanne comprit qu'on ne lui accorderait rien de plus. En le suivant le long de ce corridor étroit et mal rangé, décoré de palettes poussées contre le mur, de seaux et de balais renversés, elle se prépara à une course mentale à travers les pages providentielles des ouvrages sensibles que recelait la réserve. Le bibliothécaire s'arrêta près du rideau pourpre dissimulant la porte et lui lança un dernier regard lourd de sens et de mises en garde.

— Vingt minutes, articula-t-il silencieusement.

Sanne acquiesça et poussa le rideau, tournant la poignée qui servait de limite à la petite salle obscure, bordée de rayonnages jusqu'au plafond. La réserve n'était pas inépuisable mais regorgeait tout de même d'auteurs considérés comme idéologiquement dangereux, anciens ou nouveaux, et d'ouvrages de dissidence avancée pour révolutionnaires confirmés. Les New Lights cachaient, embellissaient ou bien annihilaient les événements, paroles ou personnes qui leur déplaisaient. Si vous vouliez commencer à entrevoir ce qu'étaient les choses brutes, la réalité qui pourrait tout aussi bien se dérouler sous votre nez sans qu'il vous soit donné de la voir et la soupeser, alors il fallait venir ici.

Sanne n'était pas une révolutionnaire confirmée comme certains autres habitués. Mais elle avait un problème peu commun.

Cela remontait à deux ans déjà. Sanne avait perdu la mémoire. L'Amnésie avait effacé par coups de pinceaux saccadés la personne qu'elle avait été, recouvrant sa toile de couleurs nouvelles. Il en était résulté des problèmes moteurs ; quelques petites choses comme des étourdissements fréquents, des malaises passagers, mais cela faisait partie du jeu et Sanne ne s'y était d’abord pas attardée, pas avant qu’ils ne s’aggravent. Le plus important pour elle était qu'elle avait oublié qui elle était. Ce n'était pas simplement son identité formelle qui lui manquait cruellement. Un nom était un nom, mais elle crevait d'avoir occulté les plus petits détails de sa personnalité. Ses goûts alimentaires, amoureux, vestimentaires, artistiques. Ses passions, ses engagements, son travail.

Elle n'était pas folle au point de partir en chasse de ces bribes définitivement perdues. Ne lui restait que la possibilité infime, peut-être, de retrouver son nom. Quand elle songeait que cette autre Sanne, la femme alternative qui avait suivi sa trajectoire et cessé d'évoluer brutalement à un point donné, sans plus de précisions sur le pourquoi de la chose, elle brûlait de colère. Le plus dur était de se faire des films systématiques au sujet de la famille qu'elle avait pu avoir.

Finalement, c'était toute sa personne qui était passée à la trappe du jour au lendemain, en un claquement de doigts. Elle s'était réveillée seule et terrifiée, loin de tout. Il devait bien y avoir une raison à cela, un élément déclencheur. Et dans ce climat de dissimulations, Sanne avait bien du mal à continuer ses recherches de potentiels événements, quelque chose dans le paysage politique ou autre de Boston qui aurait pu expliquer son état. Vivre avec soi-même et pourtant avoir la sensation de ne pas être à l'intérieur de son corps, ou d'être dans le mauvais corps et d'avoir pris la place de quelqu'un d'autre... c'était perturbant. Elle se disait que sa solitude intemporelle, inaltérable, son anorexie sociale grandissante et hautement déprimante étaient parties de là. La vie n'était jamais facile mais être coupée d'une partie de soi n'aidait pas. Sanne se sentait perdue et pour combattre le parpaing d'horreur qui lui tombait dessus à chaque réveil, elle n'avait rien trouvé de mieux que de s'agiter. Vainement, peut-être.

La lectrice dissidente en herbe se glissa le long des rayonnages et laissa courir ses doigts sur les reliures. Pas plus de vingt minutes. Avec un soupir nerveux, elle sortit le fin volume dans lequel elle était certaine d'avoir lu quelque chose à propos de la révolte de 2014. Elle ne prit pas la peine de s'asseoir et feuilleta jusqu'à la page concernée. Elle s'en souvenait à cause des multiples pliages et dépliages sur les coins, faute de marque-pages, qui avaient laissé leurs entailles cicatrisées dans le papier.

Révolte d'avril, 2014

Plus loin, au début du paragraphe suivant on apprenait que l'événement était aussi connu sous le nom de révolte de Randall, du nom de sa principale instigatrice. Elle avait seize ans à l'époque. Peu de gens avaient l'occasion de passer derrière cet écran de fumée qui abrutissait la vérité à coups de mensonges. Même l'Histoire alternative de Boston, le pavé qui dormait sous son linge sale, n'avait pas su glaner suffisamment d'informations pour se montrer précise et intraitable sur cette révolte. Sanne avait ressenti le besoin de compléter ses connaissances malhabiles... officiellement, donc, Randall et ses acolytes de Roxbury voués au culte catholique étaient des monstres et l'image même du blasphème.

Le culte catholique, voisin trop gênant du protestantisme et ennemi de celui qui était plus précisément pratiqué à Boston et dans la région, avait été proscrit par le gouvernement en mars 2010. Un coup dur pour toute une communauté.

Le bouquin faisait un intéressant parallèle. Sanne parcourut des yeux dans la semi-ombre un récapitulatif des édits du souverain anglais Henry VIII qui, en son temps, avait détruit et massacré pour instaurer l'anglicanisme et réduire le catholicisme à néant. Tout ceci pour donner lieu à une période de guerres civiles effroyables et de troubles intenses. On ne réussissait jamais sans bavures à étouffer des croyances trop ancrées. On pouvait se persuader que l'illusion était en fait réalité, mais cette dernière finissait par user de crocs et de griffes pour percer le voile.

Alors il suffisait de la recouvrir avec un nouveau voile, plus résistant. Cela impliquait généralement des armes, du sang, des exécutions mais ledit voile se retrouvait en place, net, beau.

Ainsi les rebelles, à force de réunions secrètes dans les entrailles d'une vieille église, de trafics d'armes, étaient sortis de l'ombre. Selon le rapport des New Lights à l'époque, ces hommes et ces femmes s’étaient également munis d'explosifs de la pire espèce pour monter leur assaut contre les forces armées. Sanne avait dans ce compte-rendu plus objectif la confirmation que Randall et compagnie n'avaient certes pas été des enfants de chœur – mais les explosifs ne venaient pas d'eux. C'était Boston qui les avait précipités sur la foule de rebelles.

L'auteur du bouquin s'était-il trouvé parmi eux ? Ancien pion au service de la ville... reconverti en opposant de l'ombre.

Quoiqu'il en soit, Sanne le remerciait. Elle avait horreur de cette sensation gribouilleuse qui lui prenait l'estomac, les doigts et l'esprit quand elle comprenait qu'on lui mentait. Depuis ce jour où elle s'était réveillée vide d'elle-même, elle avait pris le pari de retourner ciel et terre pour percer la vérité. Même juste des petites écorchures d'aiguille dans ce voile étaient une victoire : elle pouvait y passer un regard rapide, collecter quelques détails. Qui sait ? Peut-être sa perte de mémoire avait-elle un lien avec la révolte... qu'avaient fait subir les New Lights aux survivants ? Sanne apprenait ici qu'ils avaient été exécutés au fusil jusqu'au dernier. En fait, seule Randall avait pu s'enfuir. Et les choses étaient redevenues comme avant.

Si Sanne comptait bien, cela faisait deux ans qu'elle était frappée d'amnésie... alors... peu de chances pour qu'il y ait un lien entre cette mystérieuse Randall et elle. On était en 2021. Pourtant l'idée l'avait traversée et avait soulevé son cortège de battements de cœur et d'inspirations précipitées. Et si Randall, c'était moi ? Elle reconnaissait que l’équation était peu probable, mais pas impossible. Randall avait peut-être échappé au gouvernement pendant des années… avant de se faire prendre… mais rien de solide, cela ne suffisait pas. Etait-ce une secrète mégalomanie qui s’exprimait à travers cette hypothèse ? Pourquoi, après tout, s’imaginait-elle au premier plan de l’affiche… Comme à chaque fois, une déception proche du désespoir flottait au-dessus d'elle en nuage. La jeune femme referma le livre et resta à contempler sa couverture abîmée, jusqu'à ce que des coups secs donnés sur la porte de la réserve la ramènent à la réalité.

— Sonia !

Elle replaça le volume sur l'étagère et écarta le rideau. Les vingt minutes de vérité perdue étaient écoulées.


Texte publié par Jamreo, 5 septembre 2014 à 20h28
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