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tome 1, Chapitre 47 « XLVII. Confrontation » tome 1, Chapitre 47

J'arrive devant le laboratoire. Cet endroit, qui est mon lieu de travail depuis cinq ans, me paraît plus que terrifiant. Ses immenses grilles aux barbelés acérés sont comme une mise en garde. Ce lieu est devenu dangereux. Il faut que cela s'arrête. C'est donc avec détermination que je franchie la barrière avec mon véhicule pour rejoindre le parking.

Les couloirs éternellement blancs sont vides. Les cabinets de recherches, les salles de pauses, les bureaux... aucune âme. Stoller n'est ni dans le sien, ni dans le mien. Rien n'a bougé. Les chambres d'Eléanore et Alexandre sont toujours dans l'état dans lequel je les ai laissé, les cadavres gisants sous les lits en morceaux et les débris de verre cassé.

-Je savais que vous reviendriez.

Cette voix, qui me fait sursauter, n'est autre que celle d'Alain Stoller. Je me retourne alors doucement pour lui faire face. Il a changé de blouse, semble s'être rafraîchie et arbore son visage éternellement calme,

-Vous avez failli être en retard... où sont-ils ?

-En sécurité.

Il avance de quelques pas vers moi mais je ne bouge pas pour autant. J'essaie de ne pas le montrer mais je suis terrifiée.

-Je savais que vous feriez le mauvais choix.

-Il est encore tant de tout arrêter Stoller. C'est de la pure folie tout ça !

-Malheureusement, il est déjà trop tard.

J'ai un très mauvais pressentiment... Trop tard ? Eléanore et Alexandre sont pourtant bien cachés. Les aurait-il tout de même trouvé ?

-Qu'est-ce que vous voulez ?

-Que justice soit faite. Cette chose qu'ils possèdent, ils ne la méritent pas ! Ils ne méritent pas de vivre avec.

Je suis secouée par ses propos. Essayant de cacher mes tremblements, je tente de m'approcher à mon tour de lui.

-Vous dites cela car votre femme n'a pas eu cette chance ? Vous ne pouvez pas les rendre responsable de sa mort et de celle de votre fils, ils n'y sont pour rien !

-Si mon fils n'a pas eu le droit de grandir dans notre monde, ils n'ont pas à avoir cette chance ! Ils sont contre natures... Ma femme n'a pas su contrôler cette abomination et a causé des dégâts. Il faut que je les empêche de nuire.

-Mais ce ne sont que des enfants ! Imaginez que ce soit Christian à leur place, s'ils avaient survécu avec ces mêmes capacités et...

-Je vous interdit de l'utiliser ! hurla-t-il.

Je n'ai jamais vu autant de colère sur le visage de mon collègue. On dirait même qu'il est transformé. Un monstre animé par un désir de vengeance qu'il maquille en justice.

-Les mères d'Eléanore et Alexandre, ainsi que votre femme, ont fait une énorme erreur il y a vingt ans et elles en ont payé le prix... ne tenez pas ces jeunes responsable pour cela. Ils ont eu la chance d'être épargné et nous pouvons les aider.

-Oh je vous en pris... vous pensez sérieusement que nous sommes de taille à les maîtriser ? C'est ridicule. Tout ceci nous dépasse. Il faut que cela cesse.

Stoller a repris ce ton calme qui n'en est pas moins effrayant.

-Vous avez totalement perdu la raison !

-Au contraire, je ne me suis jamais senti aussi lucide.

A ces mots, Stoller affiche un sourire diabolique puis s'avance encore plus vers moi. Je reste immobile, ne sachant pas quoi dire de plus pour le raisonner.

-Pourquoi m'avoir caché tout cela ?

-Pour éviter que vous vous mettiez en travers de mon chemin.

-Pourquoi m'avoir engagé alors ?

-Car vous étiez douée et vous aviez l'air d'apprécier mon travail. Quelqu'un qui m'admire devez comprendre qu'il ne fallait pas me poser de questions et me faire confiance.

Je me sens blessée. Quand je vois la satisfaction sur le visage de mon collègue, je ne peux m'empêcher de laisser monter la rage en moi. Je faisais parti de son plan. Je n'étais qu'un pion qu'il a eu plaisir à manipuler. Je me sens faible et trahi. Pour autant, j'essaie de garder mon sang froid.

-Oui, je vous admirez. Il y a cinq ans, je me faisais une joie de commencer à travailler pour vous. Vous étiez talentueux et je vous faisais confiance. J'ai fait une erreur. Vous cachiez très bien votre jeu en me montrant de jolies choses et en m'embarquant dans une expérience hors du commun. Mais c'est terminé. Je ne vous laisserez pas aller au bout de l'expérience. Je ne vous laisserez pas leur faire du mal.

A ces mots, je me baisse et attrape l'un des barreaux du lit pour l'assommer. Or, avec un excellent réflexe, il attrape l'autre bout et avec force me le retire des mains, ce qui me fait tomber. Au sol, je ramasse un bout de verre et lorsqu'il s'approche de moi, j'arrive à le couper à la joue. Je me relève en vitesse, profitant qu'il soit blessé pour accourir vers l'autre sortie. Malheureusement, deux hommes m'y attendent. Je ne suis pas de taille. Ils m'attrapent respectivement par mes deux bras puis je sens une présence se rapprocher rapidement de moi par derrière. Une aiguille se plante dans mon cou puis je tombe inconsciente.


Texte publié par KmilleHope, 12 novembre 2020 à 21h01
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