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Mon corps heurte le sol violemment, mais pas assez pour me blesser. Je lève les yeux vers Eléanore qui se trouve à présent très loin de moi. Nous nous sommes repoussés comme deux aimants. Deux forces identiques qui exercent une même puissance. J'ai soudain cette réelle impression d'avoir déjà vécu cela. Je ferme les yeux, persuadé qu'un souvenir va me revenir. Lorsque je les rouvre, Eléanore me fixe. Ses yeux expriment une surprise démesurée. C'est à ce moment que tout me revient.

-On a déjà vécu ce moment, déclarais-je.

-Le bar.

Oui... cette fameuse soirée. Je revisionne tous les détails de cette soirée dans mon esprit.

-On s'était déjà rencontré, continua-t-elle.

-Je savais bien que j'avais déjà vu tes yeux quelque part.

Elle sourit. Nous restons au sol. Nous réfléchissons chacun de notre côté. Eléanore fronce les sourcils.

-Il y a eu une panne de courant ce soir là. C'est sûrement à ce moment qu'ils nous ont kidnappé.

-Je ne vois pas d'autres explications.

Tout devient tellement plus clair. Et il a fallu un baiser. D'ailleurs, j'aimerais beaucoup remonter quelques secondes en arrière et faire qu'il ne soit pas interrompu par ces foutues pouvoirs. Peut-être qu'on ne pourra plus jamais s'embrasser ? « Bon sang, Alex, calme toi, ya plus urgent là ! ».

-Je n'étais pas seule à cette soirée... mes amis doivent être mort d'inquiétude ! s'exclame Eléanore. Depuis combien de jours sommes-nous captifs ?

-Je t'avoue que j'ai arrêté de compter... trois... peut-être même quatre.

-Comment ont-ils pu savoir qu'on serait tous les deux dans ce même bar le même soir ?

-On devait être surveillé depuis un moment... ils ont du remarqué que je m'y rendais toutes les semaines.

-C'est encore plus flippant.

Alors que j'allais me lever pour me rapprocher de mon interlocutrice, un bruit nous fait sursauter. Une porte de voiture qui claque. Instinctivement, nous nous abaissons encore plus vers le sol. Il est clair que qu'il ne s'agit pas déjà du retour du Docteur Sinclair. Eléanore se tourne vers moi, apeurée. Je lui fais signe de garder le silence.

J'aperçois entre les rideaux deux hommes plutôt costauds. J'ai un très mauvais pressentiment. Eléanore les aperçoit et se recule derrière le fauteuil.

-Qu'est-ce qu'on fait ? me chuchote-t-elle. On ne peut pas se battre, j'ai déjà tué trop d'hommes...

Elle commence à paniquer. Je dois prendre la situation en mains.

-Calme toi, ça va aller. J'ai vu une porte dans la cuisine. On va s'enfuir par derrière.

-Tu es sûr ?

Un énorme bruit nous fait sursauter. Ils frappent à la porte. Eléanore retient un cri.

-Tu es prête à courir ?

Elle acquiesce et je lui fais signe de passer devant. Nous bougeons le plus discrètement possible. Or, la porte éclate dernière moi. L'un des hommes attrape Eléanore. Sans réfléchir, je saisis une lampe pour la fracasser sur sa tête. Il tombe au sol.

-Cours Eléanore !

Mais le second m'attrape. Sentant que je ne la suies pas, elle s'arrête dans la cuisine.

-Alexandre !

-Je t'ai dis de courir Eléanore, sauve toi !

Des larmes apparaissent aux creux de ses yeux. L'homme resserre son bras autour de ma gorge ce qui m'empêche d'insister pour qu'elle parte. As a place, j'aurais également hésité. Je serais même resté. Mais ce n'est pas ce que je veux. Elle a une chance de s'en sortir. Je m'en voudrais si elle devait être attrapée à cause moi. Qui sait ce que Stoller nous réserve...

Je vois que c'est avec peine qu'elle se retourne puis ouvre la porte de derrière pour commencer à courir. Cependant, l'homme que j'avais frappé n'avait seulement été sonné que quelques secondes. Je le vois se placer devant moi et pointer une arme vers Eléanore.

-NON !

Trop tard. Le tir est parti. Eléanore est touchée à l'épaule. Le choc ne la fait pas tomber. Elle se retourne vers moi et j'ai juste le temps de voir ses yeux tristes avant qu'elle ne les ferme et qu'elle ne heurte le sol. Je n'ai même pas le temps de crier de désespoir. Une aiguille vient se planter dans mon coup. Ma vision se trouble. Avant de perdre connaissance, j'ai juste le temps de murmurer :

-Eléanore...