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tome 1, Chapitre 42 « XXXXI. Vieille connaissance » tome 1, Chapitre 42

Je roule en espérant ne pas arriver trop tard. Dans mon ancien laboratoire, l'un de mes collègues aimaient beaucoup rester tard la nuit pour travailler.

Le journal de Stoller n'est pas la seule chose que j'ai dérobée dans son bureau. J'y ai aussi pris le spray, confectionné par ce dernier, qui avait apaisé les douleurs d'Eléanore. Je compte donc le faire analyser et par la même occasion, utiliser les ordinateurs du laboratoire pour faire quelques recherches.

Les rues sont désertes. Je me permets quelques excès de vitesse et je manque à plusieurs reprises de griller des feux rouges. Chaque minute compte.

Je me gare en trombe sur le parking du laboratoire. La voiture de mon ancien collègue y est. Bingo ! Bien entendu la porte d'entrée est verrouillée. Je contourne le bâtiment et aperçoit de la lumière à l'une des fenêtre. Dan est tombé endormi, la tête sur son ordinateur. Une simple lampe de bureau l'éclaire. Je toque à la fenêtre. Il n'entend rien. Je réitère mon geste un peu plus fort. Il sursaute et regarde partout autour de lui. Je souris en apercevant qu'il a un morceau de feuille collée sur le front. Il l'enlève et me remarque lorsque j'attire son regard en faisant de grands signes. Il met ses lunettes et affiche de grands yeux ronds lorsqu'il me reconnaît. Il accourt à la fenêtre et l'ouvre.

-Edith ?? Mais qu'est-ce que tu fais ici à une heure pareille.

-Tu es très mal placé pour dire cela Dan, répondis-je en souriant. Je peux entrer ?

Dan me rend mon sourire puis il ferme la fenêtre, me faisant comprendre qu'il va venir m'ouvrir.

Lorsque je rentre dans le bâtiment, mon ancien collègue m'accueille avec une accolade chaleureuse. Nous étions de très bons amis.

-Cela fait un baille que je ne t'ai pas vu, tu aurais pu au moins donner des nouvelles !

-Oui désolée... avec mon nouveau travail, je n'avais plus une seconde à moi.

-Comment ça se passe là bas ? répondit-il en m'attirant vers son bureau.

-C'est... compliqué. J'ai besoin de ton aide.

-C'est pour cela que tu es ici ?

-Exact.

Nous nous asseyons puis je lis sur le visage de mon collègue qu'il a hâte d'en savoir un peu plus.

-Dis moi tout.

Je fais bien attention de ne pas trop rentrer dans les détails. J'explique à Dan que ce dont il aura besoin pour m'aider. Je lui montre le spray de Stoller et il l'examine minutieusement du regard.

-Je n'ai jamais entendu quelque chose d'aussi fou ! Tu t'es mis dans un sacré pétrin Edith...

-C'est pour cela qu'il faut que tu m'aides ! J'ai la vie de ces deux jeunes gens entre mes mains !

-Tu sais très bien que je ne te laisserai pas tomber. On va commencer par analyser cette substance étrange.

Dan s'exécute aussitôt tandis qu'il m'autorise à utiliser son ordinateur.

Instinctivement, je tape dans la barre de recherche «Explosion ELECSCIENCE 2006 ». Plusieurs résultats s'affichent dont un article : « Incident à la centrale électrique : 3 femmes saines et sauves ». Je n'y apprends rien de nouveau. Je précise alors mes recherches en tapant le nom de la femme de Stoller. Je tombe alors sur l'article suivant : «Plusieurs incendies en banlieue : crime ou simple accident ? ». Je lis donc rapidement entre les lignes jusqu'à arriver à une information intéressante concernant Nadine Stoller : « Alain Stoller, son mari, seul survivant du foyer, est maintenant sous suivi psychologique après avoir fait preuve de violences envers le personnel de l'hôpital. La perte de sa femme et de leur jeune fils, Christian, a provoqué un trop gros choc et il est à présent contraint d'abandonner son métier de scientifique ».

Incroyable... Cela pourrait expliquer tellement de choses ! Stoller n'est pas stable. De plus, il n'est plus censé exercer son métier. Toutes ses activités sont illégales ! Que dois-je dire des miennes ? Pendant cinq je l'ai assisté sans me douter de rien... J'étais moi aussi dans l'illégalité. Je suis en partie responsable de ce qu'il s'est passé.

Alors que mon regard était plongée dans l'écran de l'ordinateur, Dan apparaît et me tend une tasse de café.

-Merci Dan. Alors ? le questionnai-je.

-Et bien, c'est tout à fait fascinant, dit-il en prenant place en face de moi. Il est composé d'une molécule que je ne connais pas. Je dois encore vérifier dans les bases de données mais je suis pratiquement persuadé qu'elle était jusqu'à ce jour encore inconnu.

-Stoller aurait donc inventé cette pommade ?

-Fort probable.

-Et tu peux déterminer quand ?

-Je vais voir ce que je peux faire.

Dan se lève puis se dirige vers la sortie de son bureau.

-Dan ?

Il s'arrête net puis fait volte-face pour me scruter avec ses petits yeux, attendant que je poursuive.

-Merci.

-Ya pas de quoi Edith. Tu peux rester autant de temps que tu veux.

Je lui souries puis il quitte la pièce. Je me replonge alors dans l'article évoquant le statut psychologique de Stoller. Je relis attentivement chacune de ces lignes. Ses intentions sont biaisés, j'en suis certaine. C'est un peu comme s'il n'était pas lui même. Sa détermination sans faille et son fort caractère ne l'aide pas. C'est une carte à jouer. Je peux encore le raisonner.


Texte publié par KmilleHope, 6 octobre 2020 à 15h42
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