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tome 1, Chapitre 38 « XXXVII. Sous le choc » tome 1, Chapitre 38

Je suis sous le choc. Mon père m'avait toujours raconté que ma mère était morte d'une grave maladie. Je l'ai toujours cru. Je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi extraordinairement horrible. La blessure paraît beaucoup plus profonde pour Eléanore. Elle a perdu ses deux parents. Et le pire dans tout cela est que son père est toujours envie. Il l'a abandonné. Ce genre de situation me met en colère.

J'ai sûrement de nombreuses questions en tête que j'aimerais poser à Sinclair mais je n'en ai pas la force.

Un long silence s'est installé. Je jette un rapide coup d'œil à Eléanore. Ses jolies yeux sont encore mouillés par les larmes. Les lèvres entre-ouvertes, on dirait qu'elle hésite à parler.

-Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

-Pour l'instant, vous allez passer la nuit ici. Je vais voir de mon côté ce que je peux faire. Je ne sais pas encore ce que veux Stoller mais je dois au plus vite le découvrir.

Elle se lève puis ramasse le journal.

-Je me laisse la nuit pour y réfléchir. Je reviendrai demain matin pour vous tenir au courant. Reposez vous, vous en avez besoin.

Elle nous adresse un léger sourire qui se voulait réconfortant mais il n'en est rien. Alors qu'elle allait ouvrir la porte, elle se retourne une dernière fois.

-Il y a des lits et des couvertures à l'étage mais je vous conseille de rester en bas pour profiter de la chaleur. Bonne nuit.

La porte se referme, nous laissant seuls, dans le silence.

Aucun d'entre nous n'ose prendre la parole. J'aimerais dire quelque chose de réconfortant pour Eléanore mais aucun mot juste n'arrivera à sortir de ma bouche. Doucement, elle se lève et se dirige vers la cheminée. Elle tend les mains vers les flammes et un frisson parcours son corps. Elle a froid.

-Je vais aller voir à l'étage pour trouver des couvertures, déclarais-je en me levant.

Eléanore me répond par un hochement de tête puis je m'exécute.

L'escalier grince sous mes pas. Il débouche sur un grand palier. J'ouvre la porte d'une première chambre qui semble être la suite parentale. J'y trouve un grand lit deux places sur lequel est posé deux couvertures pliées. Je décide d'aller voir les autres chambres par curiosité. D'un côté, un autre lit double et de l'autre, deux lits simples. Je retourne alors dans la première chambre pour y prendre les couvertures et les coussins.

Lorsque je descends, Eléanore n'a pas bougé. Les flammes se reflètent dans ses yeux en une danse hypnotisante. C'est quand je pose ce que je porte sur le fauteuil qu'elle semble revenir à elle. Elle se tourne vers moi. Nous restons là, quelques secondes, à se fixer. J'ai l'impression de me retrouver dans cette chambre au laboratoire. On se parle en silence. J'en oublie presque qu'aucune vitre nous sépare. Je peux lire dans ses yeux un « J'ai peur ». Quant à moi, j'essaie de lui répondre un « Je suis là ». J'ai l'impression qu'un torrent d'émotions transite entre nous sans que l'on ne sache quoi faire.

-Est-ce qu'on va mourir nous aussi ?

La question d'Eléanore me sort de mes pensées. La triste réalité me revient en pleine figure.

-Ne dis pas ça.

-C'est à cause de ces pouvoirs que nous n'avons jamais connu nos mères biologiques. Peut-être que le même destin nous attend! J'ai quand même tué plusieurs hommes aujourd'hui ! Peut-être qu'on est dangereux pour nos proches, peut-être que...

Eléanore était en train de céder à la panique. Sans réfléchir, je me suis alors avancé vers elle pour la stopper dans sa lancée.

-Il ne nous arrivera rien, dis-je en la prenant par les épaules.

Son regard apeuré plongé dans le mien me procure énormément de peine.

-D'après ce que Sinclair nous a expliqué, effectivement, il y a des risques. Mais je suis persuadé qu'on pourra apprendre à vivre avec si on apprend à le contrôler. A l'époque, elles n'avaient personne pour les aider. Nous, on a la chance d'avoir des spécialistes de notre côté.

Je ne sais pas si je crois vraiment ce que je dis mais j'espère vraiment donner cette impression à Eléanore.

Son regard s'apaise peu à peu. Elle respire profondément pour se calmer. Puis, sans prévenir, elle enroule ses bras autour de moi. D'abord surpris, je ne sais comment réagir. Je finis par l'envelopper à mon tour.

Bizarrement, la sentir contre moi me fait me sentir fort. J'ai envie de la protéger du reste du monde. Quoi qu'il m'en coûte.


Texte publié par KmilleHope, 11 septembre 2020 à 18h41
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