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J'attends avec impatience que le Docteur Sinclair commence ses explications. Eléanore semble perdue dans ses pensées, le regard rivé au sol.C'est à ce moment que je remarque ce vieux tapis de très mauvais goût. « Il doit être remplie de poussière », pensais-je. La décoration du chalet est assez atypique. Les anciens meubles en bois s'accommodent très bien avec les tissus campagnards des fauteuils. Le tout, illuminé par le feu de cheminée, rend presque l'atmosphère chaleureuse. Or, la raison de notre présence est loin de l'être.

Sinclair semble réfléchir. Elle sort à nouveau un petit carnet dont dépassent certaines feuilles. Elle finit par relever la tête vers nous. Le crépitement d'une flamme fait légèrement sursauté Eléanore, la sortant de ses pensées. Le Docteur a maintenant toute notre attention.

-Ceci,est le journal de Stoller. C'est dans ce dernier que j'y ai découvert toute la vérité.

Les yeux d'Eléanore s'écarquillent tandis que je fronce les sourcils. C'est en silence et surtout avec impatience que nous attendons la suite. Or, Sinclair semblait attendre une réponse de notre part. Elle marque une pause et semble hésitante.

-C'est assez délicat, je ne sais pas par où commencer.

-Racontez nous tout depuis le début, déclarais-je sèchement.

Sinclair inspire profondément. Elle dépose le journal sur la petite table basse avant je joindre ses mains et de prendre un regard sérieux et grave, tel un médecin qui va vous annoncer que vous êtes en phase terminale. Le suspens est insoutenable et très effrayant.

-La femme de Stoller était ingénieure dans l'ancienne centrale électrique.

-Celle qui a explosé ? questionna Eléanore.

-Oui. Il y a vingt ans. Stoller n'a pas écrit les détails mais apparemment elle menait des expériences particulières qui ont menées à une découverte qui aurait pu révolutionner l'électricité. L'expérience a malheureusement mal tourné...

Elle marque une pause. Ce n'est que le début de son récit. J'ai l'intime conviction que le pire est encore à venir.

-Ellen'avait mis dans la confidence que deux de ses collègues en qui elle avait totalement confiance. Elles étaient même de très bonnes amies.

Sinclair prend à nouveau le journal dans ses mains. Elle l'ouvre et semble chercher des yeux une phrase précise.

-Stoller explique « qu'elles ont été foudroyées ». Je ne sais pas vraiment qu'elle genre d'expérience elles menaient mais je pense qu'elles ont été en contact direct avec de l'électricité à très fort ampérage.

-D'accord mais quel est le rapport avec nous ? demandais-je.

-J'y viens.

Elle marque à nouveau une pause. Eléanore est silencieuse et très attentive. Je vois beaucoup d'émotions dans ses yeux. On dirait qu'elle attend la fin de l'histoire pour laisser échapper ses larmes. J'ai envie de poser une main sur la sienne pour lui montrer mon soutien mais une force inconnue me l'empêche.

-La coïncidence qui est tout à fait surprenante est que les trois jeunes femmes étaient enceintes en même temps.

Nous écarquillons les yeux. Effectivement, c'est assez peu commun... mais où veut-elle en venir ?

-Je ne vois toujours pas le rapport...

Sinclair ne répond pas. On dirait qu'elle essaie de nous faire deviner quelque chose. Mais quoi ? Elle nous observe réfléchir et finit par reprendre la parole.

-Vous ne savons donc rien sur vos parents ?