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-J'ai eu les résultats de votre scanner.

Sans me laisser le temps de reprendre mes esprits, Sinclair commence à m'expliquer ce que le scanner montre. Elle utilise certains mots scientifiques que je ne comprends pas tout en me montrant l'imagerie. Encore essoufflée par les pleurs, je reviens cependant un peu à moi lorsqu'elle attire mon attention sur la seconde image. Effectivement, il y a quelque chose de peu commun qui se passe en moi.

Alors qu'elle fait une pause dans son récit, je souffle un grand coup pour lui répondre.

-Est-ce que ces molécules sont dangereuses pour moi ? Est-ce qu'elles risquent de tuer mon corps ?

-Jusqu'à preuve du contraire, je ne pense pas. D'après votre analyse sanguine, vous êtes en excellente santé et ces molécules électriques semblent très bien s'accommoder à votre système immunitaire ainsi qu'à vos différentes cellules. C'est comme si elles avaient toujours été là.

-Alors pourquoi je souffre à chaque fois que mes pouvoirs se manifestent ?

-Pour l'instant, je l'ignore...

-Donc vous ne m'apprenez rien de bien intéressant en fin de compte, répondis-je en baissant les jeux.

Sinclair semble réfléchir. Aurait-elle encore quelque chose à me dire ?Je sens clairement son hésitation et je relève la tête pour la sonder du regard. C'est lorsque je fronce les sourcils qu'elle se décide à reprendre la parole.

-J'ai découvert... autre chose. Quelque chose que mon collègue me cachait.

-Le docteur Stoller ?

-Oui.Sa femme et son fils sont décédés dans un tragique accident qui a eu lieu il y a vingt ans. Je pense que sa femme possédait les mêmes capacités que vous.

-Vous pensez ou vous en êtes sûres ?

-C'est fort probable.

Je repose mon dos sur le lit qui avait été surélevé par le docteur Sinclair. Si la femme de Stoller a provoqué l'accident avec ses pouvoirs c'est qu'ils sont bel et bien dangereux. Et pourtant on me répète sans cesse que je n'ai rien à craindre... Je ne sais vraiment plus quoi penser. Le docteur sent mon inquiétude puis pose une main sur mon avant bras. Ce geste me fait sursauter.

-Je ne laisserai rien vous arriver Eléanore. Je vais aller discuter avec mon collègue pour en apprendre plus sur l'accident d'il y a vingt ans. Reposez vous.

Je ressens la bienveillance qu'elle dégage. Elle semble aussi dépasser que moi par les événements. Je lui fais confiance. Elle se lève avant de se retourner une dernière fois vers moi.

-Surtout, ne vous fiez pas à Stoller, pas tant que je n'aurai pas éclaircie la situation. Et surtout, faites comme si nous n'avions jamais eu cette discussion.

Je hoche la tête puis elle disparaît. Je reste un moment seule, dans le silence le plus total. Je n'arrive même pas à réfléchir, je me sens totalement vide. Je suis au point mort. Je ne sais toujours pas comment j'ai atterri dans cet endroit et le docteur Sinclair semble à présent elle-même douter de la véritable raison pour laquelle je suis ici. J'ai la réelle impression que je ne rentrerai plus jamais chez moi, que plus jamais je ne verrai le monde extérieur. Plus de répétitions avec le groupe, plus de repas de famille, plus de cours de théâtre... je ne pourrai même pas assister à ma remise de diplôme.

Je pense instinctivement à Jade, ma meilleure amie. Je l'imagine déjà demander à toute ma promo s'ils ont eu des nouvelles de moi. Elle deviendra définitivement inquiète lorsque personne répondra quand elle frappera à la porte de mon appartement. Elle préviendra ensuite mes parents puis eux, la police. Jade est la personne la plus formidable que je connaisse. Elle est ma confidente, celle qui m'écoute et m'épaule dans mes jours difficiles. Dans un moment comme celui-ci, elle me manque terriblement.

Plongée dans mes pensées, j'en oublie mon colocataire. Alors que je tourne la tête, j'aperçois Alexandre, assis à sa table. Il écrit.