Pour nous échauffer, nous jouons la chanson qui ouvrira notre prochain concert pour le bal de fin d'année, Locked out of heaven de Bruno Mars. Alors que j'enchaîne les premiers complets, les douces voix de Romane et Lilas me rejoignent lors du refrain. J'adore ces moments où le partage avec mes amis se fait seulement à travers la musique.Notre complicité est à son paroxysme. Sans un mot, je les entends chacun vibrer via chaque note qu'ils produisent. Romane se déchaîne sur sa guitare électrique lors d'un solo endiablé. Lilas assure les temps avec sa basse et Talya apporte la douceur avec son violon. Tout cela est rythmé par Arthur. Je n'ai plus qu'à me poser sur leur musique.

Alors que je m'amuse comme jamais dans l'ultime refrain de la chanson,J'entends le volume de la musique diminué peu à peu. Je me retrouve presque à chanter acapela. Lorsque je me retourne, mes amis ont disparu. Les guitares sont posées sur leur socle et le siège de la batterie tourne sur lui même, vide.

-Romane ?Talya ?

Personne ne répond. Alors que je regarde à nouveau devant moi, le micro a disparu, ainsi que la porte de garage. Au fur et à mesure, touts'évapore, jusqu'à ce que je finisse par me retrouver dans un environnement totalement vide.

-Ya quelqu'un ?

Je hurle de toutes mes forces, en vain. Ma respiration s'accélère au fur et à mesure que la panique me gagne. Je me mets alors à courir,essayant de chercher une issue. Ce vide intersidéral ne finit pas. J'ai l'impression de courir pendant une éternité.

Je finis par apercevoir une porte au loin. Une fois face à elle, je m'arrête. Elle est totalement blanche, ce qui contraste avec les ténèbres alentours, et est ornée d'un voyant rouge qui clignote. J'ai alors une impression de déjà vu. J'ouvre la porte puis tombe dans un univers totalement blanc. C'est une ascension cette fois verticale qui me paraît infinie. Je finis par m'écraser sur le sol mais, bizarrement, sans ressentir de douleurs physiques. Je me relève pour observer les lieux qui me semble familiers. C'est à ce moment que je me souviens de où je me trouve actuellement. Cette chambre dans ce laboratoire. Or, elle est vide.

J'aperçois derrière la vitre Alexandre. J'accours vers lui mais il ne bouge pas. Son visage reste impassible et son regard plongé dans le vide. J'ai beau faire de grands gestes, il ne semble pas me voir.

Soudain,la lumière s'éteint. Je remarque aussitôt à nouveau le voyant rouge qui annonce l'ouverture de la porte. La lumière se met alors à clignoter me laissant une vison d'horreur. Des personnes au visage masqué, portant des blouses, s'approchent de moi. Alexandre a disparu, me laissant seule et prise au piège dos à la vitre.

Alors que je me suis recroquevillée sur moi même, je le vois au centre de la pièce, allongé. Il semble inerte et certains infirmiers du malle piétinent. Mon inquiétude dépasse ma peur, je me fraie un chemin en poussant mes assaillants. Je me mets à son niveau pour le secouer et essayer de le relever. Or, lorsqu'il tourne la tête vers moi, son visage est également masqué. Il m'attrape par la gorge et me soulève, m'empêchant de plus en plus de respirer. Dans sa seconde main, il tient une seringue qu'il approche de mon bras.

Alors que sa main se referme sur mon cou avec de plus en plus de puissance, je rassemble mes dernières forces et je créais des étincelles que j'envoie directement sur son visage. Il me lâche, propulsé à l'autre bout de la pièce.

Écroulée au sol, je perds connaissance pendant quelques secondes. Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, les infirmiers ont disparu. Je vois Alexandre étendu au sol et dépourvu de masque.

Je vois le Docteur Sinclair s'approcher de lui et poser deux doigts sur son cou. Elle se relève puis, d'un regard impassible, me fixe pendant quelques secondes.

-Vous l'avez tuer Eléanore.

Chacun de ses mots lourds avaient raisonné lentement dans ma tête. Je regarde à nouveau le corps inerte d'Alexandre puis ma respiration s'accélère.

-Non ! Vous mentez !

J'accours vers Alexandre met le Sinclair me retient. Elle plante ses yeux émeraudes dans les miens puis répète de sa voix calme mais effrayante.

-Vous l'avez tué.