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tome 1, Chapitre 15 « XIV. La fée électricité » tome 1, Chapitre 15

C'est la deuxième fois que mes yeux s'ouvrent sur ce vide intersidéral. «Noir, le ciel est tout noir» dit Nicola Sirkis, dans sa chanson Black Sky. Effectivement, tout est absolument noir. Je ne sais pas quelle heure il est mais il n'est pas encore huit heures. Il pourrait bien être trois heures du matin comme sept heures. Dois-je me rendormir? Est-ce qu'Alexandre dort encore? Ils pourraient nous donner une lampe torche au moins... Comment devons nous faire si nous devons aller aux toilettes? Je souris face à cette question totalement futile alors que d'autres interrogations seraient beaucoup plus pertinentes.

Alors que la voix du chanteur d'Indochine se met à raisonner dans la tête, je me mets à penser à mes soit-disant capacités. Si je peux effectivement aspirer l'électricité, je peux être capable de créer une petite étincelle. Les luminaires de cette pièce sont bien alimentés par quelque chose et mon corps possède de l'électricité. Ignorant totalement comment faire, j'essaie de me concentrer le plus intensément possible sur ce que je veux faire, essayant de ressentir chaque particule de mon corps. Rien ne se passe. Ils se sont peut-être trompés ou alors ils nous mentent complètement. Une partie de moi a très envie de croire à tout cela. C'est grisant de croire très fort à une réalité qui ressemble beaucoup plus à de la fiction. Je décide alors de ne pas me décourager si tôt et je retente l'expérience. Ce n'est peut-être que mon imagination ou alors mon rêve est beaucoup trop grand mais j'ai la réelle sensation d'un flux d'énergie qui me submerge. Je me concentre alors sur cette sensation. Je sens comme des picotements dans mes mains. J'ai vraiment peur que mon imagination me joue des tours jusqu'à ce que je vois des petites étincelles se former aux bouts de mes doigts. Ils ont donc raison. Suis-je une magicienne ou une sorcière? Je dirige instinctivement mes mains vers le plafond et comme par magie, les étincelles se dirigent vers les luminaires pour les allumer. Je suis éblouie mais moins que lors de mon premier réveil ici. Je réalise à peine ce qu'il vient de se passer. J'ai allumé la lumière grâce à ce qu'on pourrait appeler des pouvoirs magiques. La fée électricité, on peut dire que c'est moi. Je suis époustouflée de mes capacités.

Je me tourne vers le réveil, il est 7h53. Tous ces efforts pour seulement sept minutes en valaient tout de même la peine. Un sourire de satisfaction illumine mon visage. Je tourne ma tête de l'autre côté. La chambre d'Alexandre est encore plongée dans l'obscurité mais je peux l'apercevoir encore endormie. Il fait trop sombre pour le voir distinctement mais il a l'air apaisé. Mais plus pour longtemps. Le pauvre va être réveillé dans quelques minutes par un faux soleil d'intérieur. Cela finit par arriver. Dans la seconde qui suit, comme si elles étaient elle-même aussi programmées, une infirmière fait irruption dans nos chambres respectives avec un petit chariot. Elle me fait une prise sang puis me donna mon petit déjeuné. Phobique des prise de sang, je me serais débattu en temps normal pour ne pas être piquée par l'infirmière. Or, avec tout ce qu'il s'est passé, j'arrive à prendre sur moi sans problème. La jeune femme en blouse blanche pose sur ma table une petite pochette avec à l'intérieur une brosse à dent et une brosse à cheveux. Sur la chaise, elle dépose des vêtements. Elle me désigne le coin salle de bain, qui ne peut être vu même par mon cher voisin, avant de sortir. Je ne lui ai même pas parlé de mon exploit de quelques minutes plus tôt. J'ai vite compris que seul le docteur Sinclair pouvait m'entendre et répondre à mes questions, il ne sert donc à rien d'entreprendre un dialogue avec l'infirmière à ce sujet.

Alexandre quand à lui a réfugié son visage sous les draps. J'avais prédit son réveil brutal et le voir se cacher alors que l'infirmière tente de le sortir de là me fait beaucoup rire. On dirait un véritable adolescent refusant de sortir du lit. J'en profite pour aller me débarbouiller et enfiler les vêtements qu'ils m'ont fournis. Cela fait du bien de quitter cette blouse qui me donnait l'impression d'être une grande malade en phase terminale. C'est un pantalon de jogging simple, gris, accompagné d'un t-shirt blanc. «C'est mieux que rien» me dis-je en me regardant dans le minuscule miroir qui surplombe le lavabo. Ma mine n'est pas si désastreuse, mon sommeil a été plutôt réparateur. J'arrange quand même mon apparence en brossant mes cheveux. Toujours devant le miroir, je repense à ce que j'ai réussis à faire plus tôt. Ai-je donc vraiment raison de leur faire confiance? Suis-je vraiment si exceptionnelle? Mon côté rêveuse professionnel a envie d'y croire en tout cas. Mais est-ce que les gens qui travaillent ici vont voir les choses de la même manière? Et s'ils trouvent cela dangereux? Sont-ils capable de me garder à l'isolement à vie ou pire encore, me tuer? Je secoue la tête suite à cette idée. Je ne dois pas faire des suppositions trop hâtives. Je dois attendre de voir comment la suite va se dérouler. En espérant qu'elle se déroule sans encombre.


Texte publié par KmilleHope, 13 juin 2020 à 11h11
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