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tome 1, Chapitre 8 « VII. La solitude envolée » tome 1, Chapitre 8

C'est la troisième fois que mes yeux s'ouvrent dans cette pièce. Sauf que cette fois, il fait un peu moins froid. Le docteur Sinclair se trouve à mes côtés, assise sur une chaise. Elle sursaute à mon réveil puis se lève. Je lis beaucoup d'inquiétude sur son visage. Je suis moi-même pas très rassurée lorsque je vois mes bras toujours attachés et surtout couverts de marques rouges linéaires. Je suis vidée de toute énergie et j'ai peur. Que m'ont-ils fait? Je ne me souviens que d'une atroce douleur dans le scanner. Lorsque le docteur Sinclair s'approche, je fais un geste de recul avec le haut de mon corps. Moi qui avais l'intention de lui faire confiance, j'ai l'impression d'avoir été trahit. Je ressens une profonde colère envers cette femme qui parait si gentille. Je remarque cependant une sorte de compassion dans son regard. Elle sort alors une pince coupante de la poche de sa blouse puis coupe les liens qui me retiennent prisonnière.

-Vous n'avez rien à craindre, vous êtes en sécurité à présent.

-Vous plaisantez ? En sécurité ? Que s'est-il passé? Qu'est-ce que vous m'avez fait? demandais-je à la limite de crise de nerf.

-Calmez vous s'il vous plait Eléanore ! Il y a eu un petit incident lors du scanner.

-Expliquez moi pourquoi je suis ici.

Le docteur Sinclair prend quelques secondes avant de me répondre. Elle soupire un grand coup puis se lance.

-Nous pensons que vous avez des capacités spéciales notamment en rapport avec l'électricité. Or, nous ignorions qu'elles allaient se manifester lors du scanner. C'était comme si vous absorbiez l'énergie qui la faisait fonctionner. Notre but est d'en trouver la cause et quelles conséquences cela aura sur vous et votre organisme.

Je reste bouche-bée devant son discours. Je la prends au départ pour une folle. Mais cela expliquerait pourquoi j'avais cette sensation de courant électrique à l'intérieur de moi. Non Eléanore, ce n'est pas possible... Tu te l'ai déjà dit auparavant, tu ne peux pas être l'héroïne d'un film de science fiction ! Et pourtant...

-Mais comment est-ce possible? Vous mentez ! m'énervais-je avant de continuer. Je n'ai jamais rien remarqué d'étrange dans mon quotidien!

-Nous, nous l'avons remarqué. Le fait que vous l'ignorez est à la fois une bonne chose mais également très dangereux.

-Pourquoi donc ?

-Une bonne chose car de ce fait, vous ne l'utilisiez pas. Dangereux car vous ne savez pas le contrôler.

Je ne sais pas pourquoi mais je commence à croire en ce qu'elle dit. Du moins, j'en ai envie. Si ce qu'elle dit est la vérité, je suis sûrement en danger de mort s'ils ne trouvent pas la raison de tout cela. Je ne contrôlais absolument pas la situation tout à l'heure et j'ai vraiment cru que j'allais y rester. Devant mon silence, le docteur reprend la parole.

-Nous sommes également ici pour vous protéger Eléanore. Qui sait ce dont vous auriez été capable à l'extérieur. Vous n'êtes pas non plus notre prisonnière mais il est de notre devoir de vous garder ici quelques temps.

-Et vous ne pouviez pas tout simplement frapper à ma porte ou passer un coup de téléphone ?Pourquoi m'avoir emmené ici contre mon plein grès ? Pourquoi je ne me souviens de rien ?

-Eléanore, s'il vous plait... je comprends votre mécontentement. Mais il est dans votre intérêt de me faire confiance.

-Ca risque d'être un peu compliqué en vue de vos méthodes...

-Je vous promets que cela va changer. Mais à présent, nous allons vous laisser vous reposer pour aujourd'hui. Une infirmière viendra vous apporter votre repas. Je viendrai vous voir dès qu'on aura du nouveau.

-Quand vous dites « on »,vous parlez de qui?

-Le Docteur Stoller, mon collègue, et moi. Vous le rencontrerez bientôt.

A ces mots, elle disparaît derrière la porte de ma chambre. Je reste un moment dans mon lit, le regard dans le vide, sans vraiment savoir quoi penser. La colère a laissé place à l'incompréhension totale. Je regarde mes mains puis mes bras. Ils sont couverts de marques rouges et très chauds. Une infirmière entre avec mon repas et le pose sur une table que je n'avais même pas encore remarquée. Je décide alors de me lever. Une fois que mes pieds touchent le sol pour supporter tout le poids de mon corps, je ressens un léger vertige. Je m'appuies donc sur le lit pour marcher jusqu'à la chaise pour enfin m'asseoir. Ces deux mètres ont été les plus long de ma vie. Je découvre alors mon repas, des pâtes avec un cordon bleu, une pomme et un yaourt. Bizarrement j'ai faim donc je l'entame aussitôt.

Je suis perdue dans mes pensées. J'amène chaque fourchette à ma bouche de façon robotique. Après quelques bouchées, je relève la tête et je manque de m'étouffer. En face de moi se trouve quelqu'un d'autre dans une pièce similaire à ma chambre. Il s'agit d'un homme, également assis à une table, en train de manger. Il me regarde. Il me fit signe. Je ne peux m'empêcher de sourire à cette sensation tellement attendue. La solitude s'envole d'un seul coup de vent.


Texte publié par KmilleHope, 29 mai 2020 à 10h06
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