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Les cris d'Eleanore se multiplient. Je ne comprends absolument pas ce qu'il est en train de se produire.

-Eleanore, que se passe-t-il ? lui demandais-je en paniquant. Sortez là !

-Impossible madame, nous n'avons plus le contrôle, répondit un infirmier

Je le pousse pour vérifier par moi même et malheureusement il n'avait pas tord. La pensée qui me traverse me remplie de surprise. On a vraiment l'impression que c'est elle qui est en train d'aspirer l'électricité de la machine. Autant d'énergie pourrait la tuer!

-Faites... quelque chose ! C'est horrible !! cria Eleanore avec beaucoup de difficulté.

-Coupez le courant!

Miraculeusement, cette manœuvre fonctionne. La machine s'arrête et nous sortons Eleanore manuellement du scanner. Elle est inconsciente et remplie de petits spasmes mais elle respire. Soudain je me souviens que Stoller est à ce moment même en train de procéder au scanner de l'autre patient. Connaissant sa détermination et son caractère, il serait capable de ne pas arrêter l'opération à temps.

Je sors donc en courant pour rejoindre l'autre salle en essayant d'aller le plus vite possible. J'espère qu'il n'est pas déjà trop tard. En me rapprochant de la porte, j'entends des cris. J'accélère la cadence. Une fois à l'intérieur, J'actionne le levier d'urgence pour couper le courant sans même prêter attention à l'expérience. Je vis Stoller sursauter avant de se retourner vers moi stupéfait.

-Mais enfin Sinclair, qu'est-ce que vous faites? s'exclama-t-il plus surpris qu'en colère.

-Si je n'étais pas intervenue, vous l'auriez tué! répondis-je essoufflée et légèrement énervée. Monsieur Morton, vous allez bien?

-Sortez moi de là, s'il vous plait... » répondit-il, difficilement.

Les infirmiers s'exécutent. Stoller souffle puis s'approche de moi.

- Mais vous êtes folles! s'exclama-t-il en chuchotant. Je contrôlais parfaitement la situation, ce genre de situation fait parti de l'étude!

-Si vous vous amusez à tuer nos patients dès le premier jour, elle sera très vite terminée votre étude! dis-je en haussant la voix.

Je repris deux secondes mes esprits devant les sourcils levés de mon collègue avant de continuer.

-Ce que je veux dire, c'est qu'il serait peut-être plus judicieux de commencer en douceur si on veut que cela fonctionne.

-De toute façon nous en avons appris déjà pas mal pour aujourd'hui. Ils doivent à présent se reposer pour la suite, répondit-il agacé. En revanche je vous interdit de venir m'interrompre à l'avenir, c'est clair?

J'acquiesce avant de tourner les talons. Je ne partage pas son avis mais j'ai confiance en lui. Mais parfois, il me fait peur. J'ai l'impression d'avoir la vie de ces jeunes gens entre mes mains, qu'elles dépendent de moi et de moi seule. C'est une très grande responsabilité. Je ne supporterai pas d'être responsable d'une tragédie.