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Il y a quelques années, cette proposition de travail était pour moi inespérée. J'entendais des rumeurs, les gens parlaient beaucoup dans mon milieu mais j'étais persuadé de l'existence de ce laboratoire aussi mystérieux qu'extraordinaire. Et aujourd'hui, nous tenons quelque chose. J'ai un peu eu mal au cœur en voyant cette jeune fille faible et attachée. Or, je ne pense pas que cette méthode soit trop exagérée. Après tout, nous ne savons pas de quoi ils sont capables... pour l'instant. Le scanner pourra, je l'espère, nous en dire un peu plus.

Je retrouve le Docteur Stoller après nos visites respectives. Il est l'un des fondateurs de ce centre de recherche. Bien qu'il soit un peu froid et pas tout le temps de bonne humeur, j'éprouve pour lui une très grande inspiration et un respect inégalable. Je me souviendrai toujours du jour où il a frappé à ma porte pour me proposer ce travail il y a trois ans. Ma famille ne sait rien de mes activités ici, c'est la règle. C'était dur au début mais quand je vois où tout cela nous a mené, je me dis que cela valait le coup. Stoller est déjà dans son bureau, à m'attendre. Les yeux plongés dans un document, il ne prend même pas la peine de relever la tête pour m'adresser la parole, comme à son habitude.

-Alors?

-Tout à l'air normal. Elle s'est contentée d'écouter ce que j'avais à lui dire avant de s'endormir à nouveau grâce à la perfusion.

-Aucune lutte?

-Comment ça?

-L'autre patient a essayer de résister.

-Elle s'est un peu débattue mais rien d'étonnant, ils ne savent pas où ils se trouvent et on les a attaché.

Stoller enlève ses lunettes puis relève la tête avant de soupirer. Il se lève, fait le tour de son bureau pour se placer en face de moi.

-Vous savez tout comme moi qu'il est très important qu'ils coopèrent sinon on ne pourra pas les détacher.

-Je comprends mais si on leur disait pourquoi ils sont là ce serait peut-être plus simple, non?

-Dois-je vous rappeler ce qu'il s'est passé il y a cinq ans? Vous n'étiez peut-être pas encore des notre mais vous êtes au courant.

Ces mots suffisent à me faire taire. Je n'ai effectivement pas vécu cet événement tragique mais l'imaginer arrive à me glacer le sang. Je fais comprendre au docteur, par mon silence, que je suis d'accord avec ses propos.

-Que faisons-nous à présent? finis-je par lui demander.

-Allez préparer les scanners avec les infirmiers, je vous rejoindrai dès qu'ils seront réveillés et prêts.

J'acquiesce puis m'exécute aussitôt. La suite des événements parait tout aussi excitante qu'effrayante. Un accident peut être si vite arrivé. Rien ne doit être laissé au hasard. Tout doit être calculé. Tout doit être parfait.