Je m’appelle Pascal Enulrevih, Professeur en mythologie, cryptologie et histoire naturelle, mais officiellement en Histoire dans une faculté de recherche en France. Mes cours, je les déploie tous les lundis, mercredis et vendredis après-midi pendant trois heures. Comme vous l’avez deviné, je ne suis clairement pas réputé pour mes cours magistraux d’Histoire, mais pour cours officieux en cryptologie. Néanmoins, tout ceux et toutes celles qui assistent à mes cours n’ont aucun problème avec leur note et sont même parfois étonnant. Pourquoi me demanderez-vous, parce que tous mes élèves dans mes amphithéâtres savent que s’ils sont corrects envers mes cours et mes contrôles, ils auront le droit à un cours officieux et que tous en raffolent. Laissez-moi vous conter celui sur les Sirènes. Je m’en souviens plutôt bien, il est encore tout frais. A dire vrai, il date de lundi dernier.
— Très bien, maintenant vous en savez largement plus que le commun des mortels sur cet épisode de notre Histoire. N’oubliez pas, une khôlle sera offerte à trois d’entre vous Mercredi !
J’avais passé deux heures et demi à leur parler de la guerre de Vendée et de l’illustre François Athanase Charette de la Contrie. Il me restait une demi-heure avec ces gamins qui buvaient mes paroles. Je joignis les mains dans mon dos, fis un allé retour sur l’estrade. Mes spectateurs étaient alertes au moindre mouvement de mes lèvres, je ne pouvais pas m’empêcher de sourire. Une foi de retour au centre de la scène, je repris :
— Le cours est à présent terminé. Merci de m’avoir écouté et bienvenue dans ma leçon de cryptologie. Veillez à couper vos portables, dictaphones et autres moyens d’enregistrer ce cours officieux, sans quoi, aucun autre n’aurait lieu.
Un léger bourdonnement se leva dans l’assemblée avant de retomber dans un silence révérencieux. Plus que vingt minutes avant de les libérer.
— A mon précédent cours, nous avons vu l’origine des Vampires. Je vous propose aujourd’hui un thème beaucoup plus musical. Les sirènes ! Alors, jeunes gens, trifouillez vos mémoires. Est-ce que quelqu’un peut me faire un rapide résumé de ses connaissances sur ces créatures mythiques ?
Je vis les joues de nombreux jeunes hommes rosir, d’autres avait un petit sourire en coin. Toutefois, les mains ne tardèrent pas une seconde à se dresser tel un chien de chasse ayant renifler un lapin.
— Théophile, je vous remercie de votre implication, mais par soucis de temps, je préfère aller interroger votre belle amie Cyrielle. Je vous en prie mademoiselle.
La jeune Cyrielle se leva, l’assemblée garda son silence afin de ne pas louper un mot de cet échange.
— Les sirènes sont des créatures aquatiques mi-Femmes mi-poissons, elles ont une voix enjôleuse avec laquelle elles attirent les marins et autres naufragés, s’abandonnent parfois à eux quelques minutes pour assouvir des plaisirs charnels mais finissent toujours par les tuer pour s’en nourrir.
— Redoutables créatures s’il en est, mais vous êtes tombée dans mon piège Cyrielle. J’imagine que Théophile aurait cependant donné la même réponse que vous. Est-ce que je me trompe monsieur Garnier ?
— N-n-n-n-non monsieur.
— Évidemment. Vous pouvez vous rassoir Dame Duchêne.
Elle se rassit et j’ouvris mes mains à mon assemblée, commençant sans vraiment en être conscient un cours surprenant pour eux.
— Rassurez-vous, vous n’avez pas complètement tort, les sirènes auxquelles vous avez tous ici pensé existent bel et bien. Mais elles sont beaucoup plus récentes que celle qui nous intéressent aujourd’hui. Les Sirènes, pour que vous vous les représentiez, sont des créatures qui se rapprochent des Harpies par leur capacité à voler, mais s’en éloignent également, car d’humain n’ont que la tête. Les sirènes mi-Femmes mi-Poissons sont d’origine Nordique. Les Sirène Mi-Femmes mi-Oiseaux, elles, sont d’origines Grecque. Tout comme leurs sœurs aquatiques, leurs voix sont mirifiques et certaines savent même jouer d’instruments de musiques de tel sorte à faire rougir de honte le plus doué des virtuoses. Maintenant que vous en savez un peu mieux, qui souhaite émettre des suppositions quant à ces Sirènes ?
La tension était palpable alors que je n’avais rien dit de si incroyable que ça. Après quelques secondes, de timides mains se levèrent.
— Monsieur M’Baboué ! Il est plutôt rare d’entendre votre timbre, c’est un honneur ! Je vous écoute.
Karim s’était levé et avait, de sa voix mélodieusement grave, exprimé son hypothèse :
— Je dirais qu’elles ne sont pas très grandes. Qu’on les retrouve certainement dans des œuvres dont tout le monde connait les noms tels que l’Odyssée d’Homère et qu’elles sont d’autant plus redoutable que les aquatiques.
J’avais applaudi et l’avais invité à se rasseoir.
— Excellent Karim ! Vous avez parfaitement raison sur tous les points évoqués. On les retrouve bel et bien dans l’Odyssée d’Homère et leur capacité à savoir jouer d’instruments les rendent encore plus puissantes que les sirènes de l’imaginaire collectif, car vous n’êtes pas s’en savoir que la musique attire plus que la voix, ce qui je le regrette, est d’autant plus vrai à notre époque. Une analogie peut-être ?
Plusieurs bras se levèrent à l’unisson.
— Monsieur Savel ?
— Jul est un sirène.
A cette annonce l’assemblé et même moi avions rit.
— Excellent ! Mais un sirène n’existe pas, les sirènes sont exclusivement des femmes, notez-le bien jeune homme ! Bon, revenons-en à nos sirènes. Comme nous l’avons évoquée, nous en croisons dans l’Odyssée. D’après ce que nous en savons, elles seraient à l’origine les filles du fleuve Achéloos et de Calliope. Soit l’union entre un minotaure inversé et la muse patronne de la poésie épique. Est-ce que c’est bon pour vous ?
Théophile avait levé la main. Ces remarques étant pertinentes, je ne pouvais l’ignorer et l’invitait donc d’un geste à se lever pour prendre la parole.
— Par mi-mi-mi-mh-mh-minotaure inversé, v-vous-vous-vous…
— Tout à fait, tête humaine et reste en taureau.
L’assemblé avait grimacé, amusée par cette étrange alliance, Théophile hocha la tête et se rassit.
— Sur ces sirènes, pour en parfaire ce maigre tableau qu'ici je vous dépeins, vous pouvez noter que dans le douzième chant de l’Odyssée, elles sont décrites comme étant sensuellement couchées dans l’herbe au bord du rivage, entourées par les amas d’ossements et les chairs desséchées des hommes à qui elles ont ôté la vie. Splendide n’est-ce pas ?
En marquant un silence, j’entendais les stylos gratter des feuilles de papier avec véhémence. Je me répétais donc pour qu’il puisse avoir toutes les clés citées. Il nous restait cinq minutes.
— Assemblé, choisissez. Prose mythologique ou Conclusion platonique ?
D’une seule et même voix emplie de joie, les mots « Prose » et « Mythologique » résonnèrent dans l’amphithéâtre.
— La dernière fois, nous n’avions point eu le temps pour les vampires, je les citerais donc au passage.
En parlant des sirènes, les premières sont des occupantes des airs
Bien qu'aquatiques sont celles connues par nos imaginaires
Filles de Calliope, leurs chants sont plus purs que du cristal
Leurs voix sont telles la rosée cristalline des fleurs et de leurs pétales
Quant aux vampires, vous connaissez ce bon vieux Dracula
Lord Alucard dans les chaumières se verse des gnôles vermeilles
Réveillez-vous devant cette classe nocturne qui m’émerveille
Et recueillez-vous devant les tombes emplis de datura
La sonnerie marquant la fin du cours résonna.
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