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tome 1, Chapitre 17 « 1990 - Laura » tome 1, Chapitre 17

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Chapitre 17

1990 - Laura

-" Allo, Laura ! Allo ! t'es où ? "

Les téléphones portables étaient partout. On s'envoyait des SMS, des mails, un portable dans la poche, un ordinateur dans presque chaque maison de nos pays développés. On communiquait ! bien qu'on n'ait pas grand chose à se dire tant nos vies se ressemblaient à cause de l'uniformisation, dans cette société placée sous le signe de la mondialisation.

Laura avait quarante six ans. Après s'être occupée de droit commun, elle s'était spécialisée dans les procès écologiques pour soutenir des particuliers et surtout des associations. Elle faisait partie de ceux qui se mobilisaient car ils étaient inquiets de ce monde basé sur la croissance, où une poignée de milliardaires, épuisaient la planète pour leur profit, trainant dans leur sillage quelques fortunés des pays riches et laissant à la peine une énorme majorité des humains. En ces années 90, outre l'effondrement de l'URSS en 1991, morcelée en petites républiques, on parlait surtout du " trou dans la couche d'ozone "... c'était quasiment sur ce seul point que s'interrogeaient les humains ! Sinon, ils faisaient la fête, jouaient avec des gadgets, achetaient, gaspillaient, mangeaient et de plus en plus de viande et plongeaient dans leur piscine, en se disant :" On réfléchira après...!"

Laura n'habitait plus à Paris, ni à Champagnole, la ville animée était maintenant peuplée de sept mille cinq cent Champagnolais et elle était en passe de devenir celle qui comptait le plus de surface commerciale par habitant ! En effet, une zone qu'on appelait " Le village" regroupait tous les hypers-marchés, toutes les chaînes de boutiques de vêtements, de meubles, d'électro ménager... Laura avait préféré se dégoter une petite maison au lieu-dit : La Cabette, tranquille, dans un hameau au nord de la Forêt de la Joux. Elle vivait seule, puisqu'en cette fin de siècle on divorçait autant qu'on se mariait. Mais elle était entourée d'un sympathique éleveur de moutons et d'alpagas et d'une pépiniériste. Quand elle prenait le train-corail à Besançon (le TGV sera en service en 2011) c'était pour aller voir Simon, son frère resté à Paris et elle était étourdie par la vitesse, la foule et le bruit.

En ce mercredi pluvieux, peu avant noël, Simon publiait son dixième roman et proposait une séance de dédicaces dans la grande librairie du boulevard St Michel. Il devrait partir un peu plus tôt car il voulait accueillir Laura à la gare de l'Est. Cette gare lui rappelait toujours leurs voyages d'étudiants, quand ils retournaient passer des vacances chez les parents. Laura arriva, ses longs cheveux blonds étaient enroulés en chignon. Ils travaillaient sur le projet d'un livre qui, cette fois ne serait pas un roman, mais montrerait la triste réalité de notre planète et les enjeux écologiques qui en découlaient. Ils en discutaient déjà en dinant dans un petit restaurant où la musique très rythmée, les empêchait de se parler facilement. C'était le temps du R'n'B qui groovait sur toutes les radios, en concurrence avec le rap qui s'était fait sa place aussi, ces années-là où MC Solar composait :

" Si j'écris ces mots c'est que je viens d'un pays sec

Et que depuis des siècles, il n'y a pas eu de plan Orsec

J'aurais aimé porter la lampe, la torche, le flambeau

Aimé changer le monde par le poids des mots

Apporter l'étincelle au plus grand nombre

Mais quoi qu' je fasse, je ne pourrais pas sauver le monde."

Laura remit son manteau sur sa robe rose et ils repartirent sous le grand parapluie de Simon. Laura était en colère contre tous ces gouvernements et sous l'oeil bienveillant de son frère, tout en marchant, elle continuait à plaider la cause des grandes forêts primaires, des ours polaires et des baleines du Pacifique.

- " Tu sais que le nombre de baleines était devenu préoccupant. Alors, en 1986, on a fait un moratoire. La Finlande et d'autres pays nordiques ont arrêté leurs pêches. Mais en 1987, le Japon "prélevait" des baleines en Arctique pour raisons scientifiques ! De qui se moque-ton ? Je les aurais attaqué en correctionnelle, moi, pour crime contre l'environnement et je leur aurais collé des amendes à régler dans les délais et rubis sur l'ongle !"

Simon tentait de la calmer, lui promettant que leur ouvrage sortirait au printemps et qu'ainsi ils auraient contribué à dénoncer tous ces abus, tant pour les baleines que pour les plastiques qui commençaient à polluer les océans et pour tous les déchets qu'on y balançait.

Et en effet, avec un peu de retard, leur livre : "Plaidoyer pour notre planète " sortait le 20 juin. Bien sûr, un long chapitre concernait l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en 1986 en URSS, avec des milliers de morts et une pollution extrême qui durerait des millénaires. - Et Laura ne savait pas qu'en 2011 il y aurait aussi, le terrible accident de la centrale de Fukushima-. Depuis 1960, les centrales nucléaires se multipliaient en France jusqu'à ce que notre pays devienne le deuxième au classement mondial...

Un autre chapitre expliquait le naufrage du pétrolier, l'Exxon Valdez, en 1989, responsable d'une effroyable marée noire en Alaska. Avec le Torrey Canyon, en 1967 et l'Amoco Cadiz en 1978 sur les plages de Bretagne, les noms de ces pétroliers échoués sont inscrits dans la mémoire collective des hommes. D'ailleurs on avait réussi à mettre fin à la liste de ces années noires de la pollution des mers par le pétrole, grâce à une sévère réglementation. C'est donc que des solutions existent quand on s'en donne vraiment les moyens.

Laura avait chez elle, à La Cabette, des armoires pleines de dossiers, car elle était longue la liste de tout ce qui allait de travers, sur cette Terre. Quand elle n'en pouvait plus de ce monde exaspérant, elle prenait son sac à dos, ses chaussures de marche et allait se ressourcer dans la forêt de la Joux. Elle enlaçait le tronc rugueux d'un grand pin, elle respirait sa bonne odeur de résine et c'est fantastique comme tout de suite, elle se sentait mieux. La forêt l'avait connu toute petite et ne demandait pas mieux, que de lui redonner toute l'énergie dont elle avait besoin, pour crier au monde, d'arrêter les massacres et toutes les déforestations.

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Dans ce chapitre, ce sont les mots de Rose qui ont réussi à trouver leur place. Merci Rose !

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Texte publié par Lisa D., 28 mars 2020 à 11h02
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