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tome 1, Chapitre 12 « 1924 Pierre et Corentin à Paris » tome 1, Chapitre 12

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Chapitre 12

1924 Pierre et Corentin à Paris.

Stade de Colombes. Ouverture des deuxièmes Jeux Olympiques. Pierre et Corentin sont assis parmi la foule des quarante mille personnes et attendent que commence la cérémonie qui donnera le départ de ces vingt jours de rencontres sportives.

Temps formidable en ce 4 juillet 1924. Ils ont voyagé vendredi sans problème et hier soir pour la première fois, ils sont allés au cinéma sur les boulevards ! Un western muet de John Ford : " Le cheval de fer ". La musique du petit orchestre dans la fosse était fantastique et renforçait les moments forts, comme l'attaque du train par les Indiens, c'était vraiment bien.

Mais voici que résonne un coup de canon magistral, puis une sonnerie de trompettes triomphales pendant la levée des trois drapeaux. Non loin, un commentateur s'égosille pour la TSF devant un énorme micro et décrit dans son reportage radiophonique, les équipes qui défilent à présent. Quarante quatre nations sont présentes, mais pour des raisons de sécurité l' Allemagne a préféré ne pas participer... Corentin se protège du soleil avec son journal, Pierre agite un drapeau tricolore, la journée sera riche en spectacles et en émotions.

Quelques jours plus tard, ils étaient assis en terrasse d'une brasserie du boulevard des Capucines, tout étourdis de ce séjour à Paris. Demain, ils reprendraient le train pour Besançon, le rêve étourdissant allait se terminer. Ils regardaient passer les jeunes femmes qui montraient leurs jambes, avec de drôles de robes à franges cachant à peine leurs genoux ... Et puis la mode était aux cheveux courts et elles portaient d'amusants chapeaux-cloches ! Paris avait du charme en cette soirée... Fatigués mais heureux devant leurs bières, Pierre et Corentin restèrent un moment silencieux. Puis Pierre demanda :

- Tu te rappelles le nom de cet américain qui a raflé les médailles en natation ?

En dépliant un morceau de journal, Corentin tout en lisant, lui répondit :

- Johnny Weissmuler et il n'a que dix-neuf ans.

- J'aurais bien aimé voir les tournois de tennis.

- Moi aussi, mais à la pâtisserie, ils ne seraient pas trop d'accord.

- Ces huit jours m'ont paru si courts et même temps nous avons vu tant de choses !

De la brasserie leur arrivaient les derniers succès à la mode : "J'ai deux amours, mon pays et Paris..." c'était Joséphine Backer qui chantait, après un air connu de Maurice Chevalier. Bientôt on entendrait la gouaille parisienne de Mistinguett. Les garçons avaient vu Paris en fête ! Les p'tits bals improvisés sur une place autour d'un accordéoniste qui jouait : "Qu'est-ce qu'on attend pour faire la fête ? " Pierre avait fait danser une jolie brune tandis que Corentin parlait du Louvre et de l'Egyptologie avec le copain de la demoiselle.

Que de souvenirs ils ramenaient avec eux dans leur tête et dans leur valise ! Le lendemain, ils descendaient les escaliers du métropolitain. Quelle impression, ces couloirs de carrelage avec au bout un portillon et un poinçonneur pour le contrôle des billets ! Clic ! Un petit trou ! Vous pouvez passer ! Et puis, assis sur les sièges en lattes de bois vernis, brillant autant que les barres de cuivre, ce circuit dans le noir avec le faible éclairage des lanternes.

Gare de l'Est au petit matin, si vaste, si fourmillante de voyageurs. Paris était une ville immense et si gaie, en cet après guerre. Le soir, ils retrouvaient Besançon et c'est dans la camionnette de la pâtisserie qu'ils finissaient les derniers kilomètres, en longeant bientôt la forêt de la Joux, le patron de Corentin était venu les chercher.

- Et la Tour Eiffel ?

- Pour sûr, que nous l'avons vu et les bateaux sur la Seine. On a ramené des cartes postales, j'en ai quelques unes pour vous.

- Merci Corentin, j'ai fait des Paris-Brest aujourd'hui et tu pourras en remmener un !

Les jours suivants, Paris leur chantait encore dans la tête. Pierre offrit à Jeannette, un long collier de perles fantaisies et s'amusait à lui montrer comment il fallait en faire trois tours autour du cou, pour être à la mode de ces "années folles" . Dans un joli papier cadeau, il y avait aussi un petit flacon de parfum. Jeannette voulait qu'il lui raconte : " comment était l'hôtel ? Et s'il pouvait bien dormir, Paris est-il bruyant ? Y a-t-il beaucoup d'automobiles ? " Cannelle écoutait d'une oreille distraite, sur les genoux de Pierre, contente de se faire à nouveau gratouiller la tête, à sa façon. Et la vie a repris son rythme, à l'imprimerie, à la pâtisserie... Il n'y a que durant ces belles soirées d'été qu'ils repartaient là-bas, dans la capitale. Car dans leur cabane, cartes postales, petits drapeaux, listes des médailles : quatre vingt dix pour les USA, trente sept pour la Finlande et en troisième position, trente-six pour la France, toutes ces babioles, ces petites Tour-Eiffel, ramenaient Pierre et Corentin à ces fabuleux jeux olympiques. Il faut dire qu'en marge de ses compétitions sportives, à cette époque et jusqu'en 1948, des épreuves de peinture, sculpture, musique et littérature étaient aussi organisées.

En 1936, les jeux se dérouleront à Berlin, dans un contexte difficile et sous le regard d'Adolf Hitler, louant déjà" la race arienne", c'est un surprenant athlète noir, Jesse Owen, qui remporta quatre médailles, en sprint. C'est en 1936 aussi, que les premiers congés payés seront organisés. Pierre et Corentin ne savent pas que pour leur trente-six ans, ils pourront prendre de vraies vacances. Mais après celle qu'on appelait " la Der des Der", hélas, une seconde guerre mondiale, allait encore bouleverser les vies d'ici et d'ailleurs et les familles de Champagnole ....

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En effet, le chapitre 13, nous emmènera en 1940, où dans la forêt de la Joux s'organise la Résistance.


Texte publié par Lisa D., 23 mars 2020 à 10h11
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