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Je n’avais pas eu besoin de cours pour faire ce que j’avais fait. Tout était inné. J’avais ôté quatre vies sans éprouver le moindre remords et, aussi étrange que cela puisse paraître, au fond de moi, j’avais le sentiment que leurs âmes me remerciaient. Après avoir disparu de chez feu mes parents et sans l’avoir précisément souhaité, j’étais réapparu dans une sinistre craquement en haut du clocher de l’Église. J’étais éclairé par une demi-lune rouge. J’avais alors tendu une main devant moi, l’avais reportée sur ma faux pour la prendre à deux mains et finis par faucher l'air. Le lendemain, de par le globe, le nombre de morts était incalculable. Moi, je m’étais réfugié là où Zéro l’était. Là-bas, je rencontrais Merlin. Ce dernier m’avait tenu une brève compagnie sans n’avoir été nullement choqué de me voir en squelette, car contrairement à Zéro, dans l’ombre j’étais homme mais à la lumière j’étais ossements.

— Alors Arthur t’a trouvé ?

— Qui était Zéro ?

Merlin avait souri et placer sa main droite sur mon crâne. En quelques secondes, j’avais tout vu, pourquoi et qui était cette jeune fille, comment elle était morte et bien plus encore. Quand il avait retiré sa main, je pleurais alors doucement. Merlin m’avait observé pleurer quelques instants avant de reprendre :

— Ce n'est rien Samaël, cela devait arriver et tu le sais...

— Pourquoi ne pas l'avoir sauvée ?

— Pourquoi avoir endossé son rôle ?

— ...

— Sont-ils mieux à présent ?

Je me redressais regardant Merlin et déclarais, mes yeux remplis de larmes :

— Je n'ai jamais été autant remercié...

Merlin partit, je l’arrêtais une nouvelle foi :

— Où allez-vous ?

— Oh. Une damoiselle attend patiemment mon retour. La faire attendre serait dangereux... Ce n'est pas qu'elle est méchante tout au contraire, mais, pour une possible descendance, je ferais mieux de la rejoindre.

— Je comprends...

— Au fait Samaël, si tu veux voir certains défunts, pense simplement à leurs noms... Zéro devrait suffire...

Je fermais les yeux, et la vis. Zéro était là, devant moi, souriante, caressant Joey. Je rouvris mes yeux emplis de larmes nouvelles. Merlin était déjà parti. Je portais ma faux sur mes épaules et me dis à moi-même :

— Je ne suis plus qu'un symbole de mort et pourtant les défunts me remercient... Quel drôle de monde...

Et je disparus dans un nuage noir. Voilà mon histoire, voilà qui se cache derrière ce masque que vous nommez à juste titre « La Mort ». Si vous me demandiez ce que je ressens après tout ce temps, je vous répondrais simplement qu’Alpha, ou la vie, m’envoie lentement des cadeaux que je reçois à temps, que je garde précieusement et pour toujours. Tous ces merveilleux cadeaux n’ont pas de prix.

Cela peut paraître étrange, mais, de temps en temps, j’aime raconter mon histoire… J’aime à en raconter d’autres également. De tristes histoires sûrement… Des tristoires que je vous conterais un jour sûrement.

Votre dévoué serviteur, Samaël, alias « Zéro »