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tome 1, Chapitre 1 « La vie éternelle » tome 1, Chapitre 1

Pour elle, elle était venue au Moyen-Âge alors qu’elle faisait cela depuis le jour où son existence avait été un besoin. Avant qu’elle ne sonne pour elle, plusieurs étapes avaient eu lieu. Toutes ces étapes avaient eu une origine commune : la soif de puissance de l’Église et la course au pouvoir par les différents rois des différentes contrés que l’humanité avait foulée. La chasse aux sorcières et aux autres créatures fantastiques avait été déclarée. Les chevaliers de la table ronde pourfendaient à tour de bras des créatures aussi redoutables que fascinante. Jusqu’à ce que le début de sa fin sonnât. Arthur Pendragon, Roi de Bretagne, accompagné par ses fidèles frères d’armes et avec l'aide de Merlin, avaient anéanti le dernier des dragons. Plus aucune sorcière, plus un seul golem, ni fée, ni lutin, ni rien ne leur avait échappé. Nous venions simplement d’entrer dans l’ère de la Terre telle que vous la connaissez aujourd’hui. Mais, pour Arthur et ses chevaliers, il restait un fait d’arme à accomplir. Une personne ou une chose à abattre. Une dernière entité que l’ultime dragon avait évoquée avant de ne lâcher son dernier souffle. Les mots du dragon raisonnaient dans les esprits de ces valeureux guerriers :

— Nous nous retrouverons Arthur. Mais c'est Zéro qui t'amènera à moi. Et je t'attendrais...

Zéro.

Pour Arthur et les chevaliers, ce chiffre ne signifiait qu’un rien. Une absence de valeur, rien d’exceptionnel, mais Zéro était, ou plutôt semblait être, quelque chose ou quelqu’un. Ils s’en référèrent à Merlin. D'après notre magicien, ce "Zéro", dont il était question, ne serait autre que la mort elle-même. Merlin prétendu pouvoir conduire Arthur à ce "Zéro" grâce à l’âme du prochain être dont il ôterait la vie, simplement en suivant son âme rejoindre son dernier hôte, car disait-il :

— La mort n’a plus le temps de venir nous chercher les uns après les autres. Elle nous accueille si elle ne nous connait pas ou qu’on l’a craint, mais elle vient nous trouver si nous la considérons comme une vieille amie.

Arthur prépara avec grand soin cette expédition qui pouvait durer des mois entiers. Quand lui, ses serviteurs, ses cartographes, ses capitaines de bateaux et ses chevaliers furent finalement près à affronter ce Zéro absolue, ils partirent en croisade. Leur destination, Merlin la devinait en suivant avec attention l’âme d’un poulet qu’il maintenait enfermée dans un flacon de verre. Leur escapade ne dura finalement que deux petits mois. L’équipe avait même réalisé ce voyage à cheval seulement. Ils étaient arrivés dans une chaîne de montagnes. Merlin avait été formel, Zéro se trouvait dans une des nombreuses grottes de ces montagnes. Arthur avait alors motivé une dernière fois ses troupes et ils partirent à l’assaut de ces tanières d’ours. C’est dans la grotte la plus profonde qu’ils finirent par la trouver. La trouver car oui, Zéro, la tant redouté figure de la mort, était alors une femme. Elle n’était pas très grande, elle semblait même plutôt jeune. La mort était vêtue d’une pièce de tissu noire, ample, déchirée par endroits et rapiécées par d’autres, elle l’arborait telle une cape. Quand elle vit les chevaliers arriver, elle n’avait pas cherché à fuir. Armée de sa grande faux, elle et eux avaient entamé un duel de regard qu’Arthur avait brisé en premier :

— Est-ce toi Zéro ?

La jeune femme s’avança vers lui. Sa figure légère effrayait et fascinait les chevaliers. Dans la pénombre, elle avait visage humain, mais lorsque la lumière des torches venait lui lécher le corps, on ne voyait alors plus que son squelette. Arthur serrait la garde d’Excalibur, près à dégainer à tout instant tant il avait peur. Mais Zéro, une fois arrivée à sa hauteur, lui répondit d’un ton las :

— Oui, et je sais pourquoi vous êtes là...

— Dans ce cas, comprends-moi et pardonne-moi.

A peine eut-il finit sa phrase que dans l’air retentit une sinistre mélodie. Cette mélodie sonnait telles les cloches d’une église alors qu’aucun bâtiment n’était présent avant plusieurs lieux. Les cloches résonnaient d’un son extrêmement grave et elles frappaient de plus en plus vite. Là, Arthur hésita, car Zéro pleurait. Elle pleurait, mais non pas de tristesse, car son visage s’élargit d’un sourire de délivrance lorsqu’elle prononça ces derniers mots :

— Enfin... C'est fini...

Le son des cloches était de plus en plus grave et sonnaient de plus en plus vite. Arthur prit une grande inspiration, extirpa Excalibur de son fourreau et la planta à travers le torse, droite dans le cœur de Zéro. La jeune femme ne fit preuve d’aucune appréhension alors que son cœur n’était plus. Quand Arthur retira la lame, les cloches se stoppèrent sans qu’aucun écho n’en résulte, le corps de Zéro devint poussière et tous furent percutés par le souffle d’une sorte de vague d'énergie que la mort émit en s’éteignant. Tous tombèrent et perdirent connaissance. Toutes les torches étaient éteintes.

Après plusieurs heures, Merlin s’était réveillé en premier. Après avoir pris quelques minutes pour se raisonner et s’acclimater à l’obscurité, il s’était levé, avait utiliser un sort pour ranimer les flammes des torches puis avait finalement utiliser un sort pour sortir tous ses compagnons de voyage de leur demi-coma. C’est Arthur qui s’en remit le plus vite.

— Arthur ! Mon jeune ami ! Rien de cassé ? demandait Merlin.

— N-Non, de quoi s'agissait-il Merlin ?

— De toutes les âmes qu'elle avait cueillies avec sa faux. Elles se sont enfuient dans la nature. Elles se sont attaquées à nous avant d’aller hanter notre terre. Mais je doute fort qu’elles puissent nous faire du mal, les morts le restent. Mais cette faux – dit-il en désignant de son index cette dernière – Cette faux ne doit pas tomber entre de mauvaise main.

Arthur se leva péniblement. Titubant presque, il se dirigea vers ce qu’avait laissé la jeune femme après qu’il l’eut transpercé de part et d’autre de son épée. La faux était sublime, un ouvrage exceptionnel. Alors qu’il se penchait pour la ramasser, Merlin l’avertit :

— La toucher de votre main nue serait votre pire erreur mon roi. Croyez-moi.

Arthur se releva sans discuter le conseil du mage. Il retira son large manteau qui ressemblait plus à une cape de velours et s’en servit pour saisir et empaqueter la faux. Après quoi, il se tourna vers ses hommes, qui se remettaient tant bien que mal de cette sournoiserie et leur cria :

— Soldats ! La mort est Morte ! Nous vivrons éternellement maintenant !

Cette histoire, mon histoire, prend place après cet événement. Mon nom est Sa... Pardon, mon nom est Zéro.


Texte publié par Yumon, 26 février 2020 à 23h12
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