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tome 1, Chapitre 1 tome 1, Chapitre 1

Une feinte, une estocade, esquive, roulé boulé et attaque ! Inlassablement, l'enfant répétait cette chorégraphie de mort, s'impliquant de tout son corps et de toute son âme dans cette attaque. Elle savait qu'elle devait toucher cet homme, faire couler son sang, elle n'avait pas le choix, sinon ... Elle frissonna et s'élança de plus belle vers son adversaire, bien décidée à en finir.

D'un bond, elle se porta à sa rencontre. L'homme tenta de faire reculer l'enfant d'un mouvement sec et rapide de sa lame, fendant l'air horizontalement. La fillette fit une glissade, passa sous la lame, se releva dans le même mouvement et frappa. Trois fois. Au sternum, avec ses phalanges, dans les organes génitaux de l'homme avec son genou. Lorsqu'il s'affaissa sous la douleur, l'homme fut touché une dernière fois au dos par la lame tranchante de l'enfant. L'arme, faite d'argent et d'acier, mordit le tissu et déchira la chair, qui n'opposa aucune résistance.

Sur le coup, son opposant ne sentit rien, la dague étant parfaitement aiguisée, puis la douleur l'envahit. Il hurla et avant qu'il ne comprenne ce qui lui arrivait, l'enfant l'attrapa par les cheveux et tira sa victime jusqu'aux observateurs attentifs qui se tenaient au bord du terrain. Le regard dur de l'enfant plongea dans celui de son entraîneur et lui demanda :

« Alors, qu'est-ce que je fais de lui ? Vous êtes content ?

— Tu aurais dû le blesser il y a déjà trois minutes, lorsque sa garde avait une fêlure, pendant son attaque en diagonale. Tss, tu le fais exprès ou quoi ? Tu as vu l'erreur dans sa garde et tu n'as rien fait. Il aurait pu te tuer après, c'est une erreur inacceptable. Dans un véritable combat, tu ne serais déjà plus. Pour autant, tu l'as vaincu. Tue-le. Il n'a pas su battre une enfant de huit ans, il ne mérite donc pas de vivre, déclara avec dureté l'homme. »

Le regard améthyste de l'enfant s'était peu à peu assombri, au fil du discours de l'homme. Oui, elle aurait dû le faire, mais elle n'avait pas voulu lui faire ce plaisir. Elle avait préféré faire croire à son adversaire qu'il pouvait la battre, pour réduite ensuite à néant tous ces espoirs. C'est comme ça qu'elle aimait battre ses adversaires. Même si cette méthode la dévalorisait aux yeux de son "instructeur" si elle pouvait l'appeler comme ça. Une grimace de dégoût se peignit sur ses traits. Il ne comprenait rien à ce qu'elle faisait et elle ne lui demandait pas non plus de le faire. En attendant, elle devait finir de s'occuper de sa proie.

Celle-ci tenta de s'échapper. Il attrapa rapidement le poignet de l'enfant et d'une torsion fit lâcher prise à l'enfant. Un sourire pervers s'inscrivit sur le visage de l'homme. Il allait enfin pouvoir lui faire ravaler sa ... Avant qu'il n'ait eu le temps de finir sa pensée et de se mettre debout, ladite gamine attaqua.

Le pied de la fillette partit avant qu'il n'eût le temps de se relever. Appuyant sur le creux de son dos, elle l'obligea à rester couché. Sa main agrippa la chevelure de l'homme, de l'autre, elle attrapa sa lame et sans trembler, elle lui trancha la gorge. Le sang chaud lui barbouilla le visage et elle le laissa tomber, tandis qu'il s'étranglait avec son hémoglobine. Son visage n'avait pas bougé, laissant le monde voir un masque d'impassibilité. Elle n'avait pas cillé une seule seconde.

Son entraîneur ne dit rien et l'observa. Cette gamine irait loin, il le voyait. Le seul moyen de l'endurcir, de la rendre aussi tranchante que la lame qu'elle utilisait, serait de l'astreindre à un entraînement des plus poussé qu'il n'avait jamais fait. Un sourire satisfait étira ses lèvres. Elle allait devenir sa plus merveilleuse création, il le sentait. Il n'allait en aucun cas la ménager, son niveau actuel était déjà très élevé pour son âge, sûrement grâce à ... D'un geste de la main, il ordonna à la fillette d'enchaîner les katas et de s'entraîner avec sa dague. Il était près de deux heures du matin ...

Ce ne fut qu'aux coups de quatre heures que l'enfant fut autorisée à aller se coucher. La salle d'entraînement ne comptait plus que des adolescents au moment où elle l'avait quittée. Ces derniers l'avaient observé avec surprise puis intérêt. Comment faisait-elle pour tenir encore debout ? Elle ne demanda pas son reste et sortit rapidement de la pièce, rompue et courbaturée par les exercices de l'instructeur. L'entraînement était rude, intensif, mais infiniment précieux et important. Elle ne faillirait pas.

Après avoir pénétré dans sa chambre, et s'y être enfermée, elle se glissa dans la salle de bain attenante. Sous l'eau de la douche, elle laissa son rire franchir sa gorge. Le liquide poisseux coulait doucement et se détachait de son corps. Levant la main à la hauteur de son visage, elle observa les gouttes de sang tomber à un rythme régulier sur la dalle. Un sourire fleurit sur les lèvres de l'enfant. Le sang, un bien étrange liquide qui coulait dans les veines de tous les êtres vivant et peuplant l'Empire, qui semblait être relié à la vie. Elle savait qu'elle viderait de son sang toutes personnes s'interposant à elle, aux volontés de son maître ou pour les besoins d'une mission pour sa guilde. Elle se laisserait forger comme le souhaitait son entraîneur, elle deviendrait aussi dure que le diamant, inflexible et reine de son monde.

Alors, elle imagina au fond d'elle une boîte, un coffret où tout ce qui pourrait lui être fatal serait enfermé, ses souvenirs, certaines émotions, l'envie et ne laissant en dehors que ce qui lui serait utile. Elle deviendrait ce que son maître souhaiterait, une arme qui agirait avec assurance et sans pitié, son corps en serait l'instrument et elle la maîtresse

Elle serait une arme, telle fut la promesse qu'elle se fit.

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Bonjour ou bonsoir ! Alors voilà, je me suis lancée, que pensez vous de ce prologue ?

Il est plutôt court, et je ne sais pas si vous êtes arrivés à entrer dans l'histoire. Cette histoire est sombre, comme vous avez pu le constaté. La suite se passera quelques années plus tard.


Texte publié par Psychée, 27 décembre 2013 à 11h06
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