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Enfin nous sommes vendredi, dernier jour de la semaine. J'entre en cours plus enthousiaste que la veille. La seule chose qui m'empêche de m'endormir pendant ces quatre heures matinale, c'est l’idée de retrouver Thibault. À la pause de midi, les discussions vont bon train. Le scoop du jour, le renvoi définitif d'Adam. Pour une fois que c'est moi qui peux jubiler...Courage plus que trois heures de cours. 180 minutes...C'est énorme...J'ai l'impression bizarrement que la journée passe le plus lentement possible. C'est toujours comme ça à chaque fois qu'on est pressé, les minutes prennent leur temps. Mais la cloche à fini par sonner. Content d'être en weekend, Fred, Cryss et moi, on se précipite hors du lycée. Crystal rentre directement, toute heureuse a l'idée de son RDV prévu le lendemain après-midi avec Esteban, un gars de son foyer, sur lequel, elle a flashée. Fred quant à lui, attend avec moi l'arrivée du bus qui me déposera à l'hôpital. Il ne peut pas m'accompagner, et ça tombe bien, je ne savais pas comment lui dire de ne pas venir.

17h30, le car arrive, je monte et Fred me regarde partir en me faisant un signe de la main. Dix minutes plus tard, j'emprunte, les escaliers qui mènent au premier étage. Le couloir est complètement vide, seul un chariot de ménage traîne devant l'ascenseur. Ça sent le propre même trop, je déteste ces odeurs d'hôpitaux. Je fais glisser ma main sur la barre métallique qui longe le mur, quand j'entends, un patient râler, ce qui me fait sursauter. Je ramasse mon téléphone que je viens de tomber et le remets dans la poche de ma veste. En me relevant, j’aperçois Adam qui sort de la chambre de Thibault. Il marche vers moi d'un pas précipité. Ses yeux bruns semblent me lancer des étincelles. Ni une, ni deux, je l'attrape par la manche de son pull et l'empêche de se diriger vers la sortie.

- Qu'est-ce que tu fous là?!

- Je suis venu montrer à Thibault ce qui se passe quand on me trahi!

- Qu'est-ce que tu lui as fait?! Dis-je tellement énervé que malgré la force qu'il met à se débattre, j'arrive à le maintenir contre le mur, le bras au niveau de sa gorge.

- Oh, j'ai dû frapper une peu plus fort que pour ton cocard dit-il d'un air amusé. Fallait qu'il comprenne qui est le grand Adam.

- Le grand Adam... répétais-je avec un rire narquois. Tu te prends pas pour de la merde, pourtant quand je te regarde c'est ce que je vois, un gros tas de bouse.

- Sale pédé!

- Franchement t'as pas mieux? Ah mais non j'oubliais, tu ne sais pas te servir de ton cerveau. Comme tous les minables et les lâches, tu ne te sers que de tes poings.

A ces mots il voit rouge et m'envoi valser contre le mur d'en face, avant de s'enfuir. Je reprends mes esprits et cours jusqu’à la chambre de Thib. Quand je pénètre dans la pièce, je le vois par terre, l'arcade en sang, en train d'essayer d'attraper ce qu'il me semble être un bipeur.

- Putain quel enfoiré celui-là dis-je en appuyant sur le bouton pour faire venir une infirmière. Elle arrive quelques minutes plus tard. Avec mon aide la femme en blouse blanche réinstalle Thibault sur son lit. Elle désinfecte la plaie et panse la blessure. Malgré le refus de Thib de porter plainte, l'infirmière après avoir eu vent de l'agression, en a parlé a ses supérieurs, ils ont averti la police qui viendra l’interroger demain.

- Thib...ça va ? Je suis désolé si j'étais arrivé plus tôt, rien ne se serait passé...

- Mais non Alex, dit pas de conneries, puis ce coup je le méritais sauf qu'il aurait dû venir de toi.

- Il t'a menacé, qu'est-ce qu'il ta dit?

- Non , il m'a à peine parlé. Il m'a soulevé de mon lit, m'a cogné, m'a lâché a terre et s'est barré.

- Tes jambes ça a du te faire trop mal

- Non ça m'a juste lancé un peu mais là ça va bien maintenant.

- Tant mieux. Une larme coule sur sa joue. Thib tu pleure?...

- Je suis désolé...Va t'en...je ne veux pas que tu me vois comme ça...

Je ne pars pas au contraire, je me lève du siège sur lequel j’étais assis et passe ma main dans son dos pour le réconforter. Lui étant redressé sur son lit, la tête dans les mains. Discrètement, il vient poser sa tête contre mon torse. Je le prends dans mes bras et pose mon menton sur sa magnifique crinière blonde. Je le tiens tout contre moi, moi qui voulait garder mes distances, j'ai aucune envie de le lâcher.

- Je veux te montrer que je peux te protéger et au final...Je n'arrive pas à me défendre moi-même...

- Thib arrête de t'en vouloir pour ce qui m'est arrivé, tu m'as protégé du mieux que tu pouvais. Et puis avec la garde rapproché que j'ai, je risque plus grand chose. Je m'en veux d'avoir osé pensé que tu pouvais être comme eux. Tu vaux bien mieux que ces trois cons.

- T'es vraiment adorable Alex...Dis-moi c'est nouveau ce parfum ? J'aime beaucoup.

- Tu l'as senti?

- Dès que t'es entré

- Ça se sent tant que ça?

- Oui, pourquoi? Rassure toi tu sens bon

- Fred n'a pas remarqué...

- Tout le monde ne fait pas attention à ce genre de chose.

- Ouais, mais c'est mon mec...de vous deux c'est toi qui devrait ne pas t'en rendre compte...

- Je suis sûr qu'il l'a senti, c'est impossible de faire autrement...Au fait Adam m'a appris qu'il était renvoyé du lycée, ses larbins n'ont pas essayé de s'en prendre à toi?

- Non, a part des regards agressifs, ils n'ont rien tenté mais tu sais, c'est super gentil de vouloir me protéger mais être suivi partout c'est lourd. Non pas que j'aime pas la présence de Crystal et Fred mais j'aimerais pouvoir sortir seul sans avoir peur de me faire agresser à chaque coin de rue. Des connards il y en aura toujours et vous ne pourrez pas être en permanence avec moi.

- Je comprends, je voulais pas que tu te sentes étouffé...je voulais juste réparer mes erreurs en te protégeant.

- Je sais Thib, je trouve ça trop mignon mais tes erreurs tu les as réparées en m'avouant la vérité, mieux vaut tard que jamais.

- Si Crystal n'avais pas été là...J'aurais certainement rien pu te dire...Ça me rends malade de t'avoir fait souffrir à ce point...je suis pétrifié a l'idée qu'il puisse t'arriver quelque chose...si je devais te perdre a jamais... j'en mourrais Alex...

- Ne pense plus à ça, je vais bien et il ne m'arrivera rien je te le promets dis-je en le serrant plus fort contre moi et en déposant un tendre bisou dans sa chevelure. Les yeux fermés, je respire le doux parfum, vanillé de ses cheveux miel quand je sens ses mains passer derrière mon dos pour enserrer ma taille. Je suis certain que j'ai pris une teinte écarlate, mais peu importe, je suis aux anges. On reste l'un contre l'autre de longues minutes pour mon plus grand bonheur. C'est un texto qui nous a décollés, en voyant Mam' écrit sur l'écran, je soupire et enrage intérieurement, j'étais si bien!

- C'est ma mère...

- Qu'est ce qu'elle te veux?

- Elle me dit juste que leur vol a du retard et qu'ils rentreront qu'à minuit. Je vais y aller c'est l'heure de la fin des visites.

Il se laisse tomber en arrière sur son lit et dit

- J'en ai marre d'être dans cet hosto et j'en ai encore pour 2 mois et demi...

- T'inquiète je vais t'apporter de quoi passer le temps.

- Te voir me suffit amplement...

Je sens la chaleur qui me monte aux joues mais c'est à ce moment-là que l'infirmière débarque pour nous dire qu'il est temps de partir et ressort après avoir prévenu que le plateau repas allait arriver.

- Allez je te laisse, je reviens dimanche. À plus Thib'tibou...

- Alex tu sais que j'ai horreur de ce surnom...

- Oui je sais mais moi j'adore...

- Bye bye Pépito dit-il en me rendant mon sourire.

Sur le chemin du retour je suis sur un petit nuage, ce mec me rend complètement dingue...j'essaye de faire abstraction de mes sentiments mais quand je suis avec lui je fondd...il me rend de plus en plus amoureux. On est encore plus proche qu'avant...Si seulement mes sentiments pour Fred et Thibaut pouvait s'inverser tout serait plus simple...