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Il était une fois un riche seigneur qui avait trois fils. Ses deux aînés le satisfaisait pleinement : le premier était un digne héritier et un fin politicien, tandis que le second était un érudit qui étudiait pour entrer dans les ordres.

Mais son troisième fils était une déception continuelle : il était censé devenir chevalier, mais semblait craindre chaque ombre.

Le benjamin savait ce que les autres pensaient de lui, il entendait les murmures dans son dos. Il avait entendu parler d'une forêt non loin du village dans laquelle aucun villageois ne se risquait à pénétrer; on disait qu'elle était maudite et hantée par des fantômes. Il demanda à ses frères ce qu'ils en savaient, et ces derniers lui affirmèrent qu'il ne s'agissait que d'une superstition stupide.

Déterminé à enfin prouver sa valeur, il s'empara d'une épée au manoir et se mit en route pour la forêt interdite. Plus il s’enfonçait dans les bois, plus il se sentait terrifié par tous les bruits étranges autour de lui, ainsi que par la brume de plus en plus épaisse. Mais ses frères lui avaient assuré qu’il n’avait rien à craindre, alors il poursuivit sa route jusqu’à la tombée de la nuit.

Il était à présent totalement encerclé par un brouillard dense et il pouvait sentir que quelque chose approchait… Il aperçut à peine le gigantesque sanglier blanc qui lui infligea une terrible morsure avant de poursuivre sa course.

Il sentait la mort arriver, sa vie s'écoulant sur le sol… quand tout à coup, de douces mains touchèrent sa blessure, la refermant presque instantanément. Il crut voir un jeune et beau visage veiller sur lui, avec une étrange baguette de bois sculpté.

Quand il se réveilla le lendemain dans la clairière où il avait perdu conscience, tout avait disparu. Tout cela aurait pu n'être qu'un rêve, mais il avait bel et bien une petite cicatrice sur la poitrine à l'endroit où il avait été blessé.

Troublé, il alla voir son frère lettré et lui expliqua ce qu'il avait vu, lui demandant ce qu'il avait bien pu se passer. Son frère pensa d'abord qu'il devait s'agir d'un ange qui lui avait sauvé la vie, mais quand il apprit que la créature avait une baguette, sa fureur fit peur à voir. Il révéla à son frère qu'il avait dû avoir à faire à une sorcière, une de ces femmes qui avait pactisé avec le démon.

Elle avait du lui sauver la vie pour l'envoûter et le maintenir en son pouvoir. Il n'y avait qu'une

seule façon de briser cette malédiction et de purifier son âme : il fallait lui dérober son artefact afin de lui retirer sa magie. Il pourrait alors brûler la sorcière et son arme ensemble.

Le jeune homme faisait confiance à son frère. Ainsi, malgré ses craintes, il s'arma une fois de plus d'une épée et retourna dans la forêt. Cette fois-ci il fit montre de davantage de prudence et il fouilla discrètement les lieux autour de la clairière où il avait aperçut le sanglier et la sorcière.

Après de longues et vaines recherches, il entendit finalement une voix mélodieuse non loin de lui, fredonnant une chanson que sa propre mère chantait souvent. Il laissa la mélopée le guider et finit par découvrir une maisonnette, où une jeune fille de son âge s'occupait du jardin.

Il l'observa un moment, s'attendant à la voir commettre des actes démoniaques, mais il ne la vit se servir de sa baguette que pour allumer un feu ou faire rentrer ses poulets. Mais il voulait se libérer de la malédiction qu'elle devait lui avoir lancée, il attendit donc qu'elle s'endorme. Il se glissa alors à l'intérieur de la bicoque et s'empara de la baguette. Il tira ensuite sa lame, afin de traîner la sorcière jusqu'au village.

La sorcière s'éveilla en sursaut et il se prépara à l'occire si elle tentait le moindre sortilège. Mais elle semblait seulement terrifiée par sa présence et le supplia de l'épargner car elle l'avait sauvé.

Le chevalier hésita. Elle ne semblait pas démoniaque, et il lui devait la vie. S'il gardait sa baguette, elle ne pourrait pas user de la magie que son frère semblait tellement craindre. Il décida de cacher sa baguette et de la garder prisonnière dans sa maison, afin d'être certain qu'elle n'avait effectivement aucun pouvoir sans sa baguette. Il lui promit qu'il ne la tuerait pas si elle ne pratiquait aucune magie maléfique et qu'elle le libérait de la malédiction qu'elle lui avait lancé la nuit où elle l’avait soigné.

La sorcière accepta.

Il revint régulièrement pour la surveiller. Après quelques temps, il fut convaincu qu'elle n'avait aucun pouvoir sans sa baguette, et il décida donc de la laisser sortir aux abords de sa maison. Ils parlaient parfois quand il avait du temps, et même si c'était une jeune fille étrange dont les parents avaient craint les « sans-baguettes », elle ne semblait pas être cruel.

Parfois ils passaient du temps ensemble dans la forêt, elle semblait en connaître chaque animal et chaque plante. Avec elle à ses côtés, le jeune homme avait de moins en moins peur : il avait vaincu une sorcière, après tout !

Cependant, il n’osait pas lui rendre sa baguette, les mots de son frère le hantaient encore…

Il se demandait parfois s'il n'y avait pas une forme d'enchantement malgré tout, car il se sentait obligé de la voir de plus en plus souvent et sa beauté semblait grandir chaque jour…

C'est pourquoi il mentit à son frère quand ce dernier lui demanda ce qui était arrivé à la sorcière, prétextant ne pas l'avoir retrouvée dans la forêt maudite.

Un jour, le chevalier vit son frère aîné qui semblait accablé par le chagrin. Son frère lui expliqua que sa femme avait donné naissance à un fils, mais ils étaient tous deux très faibles à présent, et les médecins craignaient qu'ils ne passent pas la nuit. Le prêtre lui avait affirmé qu'ils iraient tous deux au Paradis, bien sûr, mais cela ne le consolait guère !

Le chevalier hésitait : il savait que la sorcière avait une chance de sauver la femme et le fils de son frère, même si ses frères se défiaient d'elle. Il finit par aller la voir et lui révéler son dilemme. La jeune fille se sentit terrifiée : on l'avait toujours avertit de ne jamais révéler sa magie aux non-sorciers, cela ne pouvait mener qu'au désastre.

Mais le chevalier insista, elle lui avait déjà montré ses pouvoirs en le sauvant, il la supplia de sauver la famille de son frère. Enfin, il lui rendit sa baguette.

La sorcière se résolut à l'aider, mais elle exigea de lui une confiance aveugle. Elle alla alors parler à plusieurs serpents dans la forêt pour recueillir un ingrédient pour une potion, et tandis que le chevalier reculait plein d'horreur, elle lui expliqua que ces créatures étaient à la fois porteuses de mort et de vie et que dans certaines circonstances, il n'y avait pas plus grand guérisseur que les serpents.

Il accepta sa parole malgré ses doutes, et ils se rendirent ensemble au manoir de son frère. La sorcière examina les malades et avertit le jeune homme que ses pouvoirs pourraient ne pas s'avérer suffisants.

Elle leur donna ensuite la potion qu'elle avait concoctée. L'état du nouveau-né parut s'améliorer, mais pas celui de sa mère...

Tout à coup, plusieurs hommes en arme surgirent pour capturer la sorcière. Le prêtre du village avait finit par remarquer les allées et venues du chevalier dans la forêt et avait finalement trouvé l'occasion de se débarrasser de la sorcière.

Le frère aîné, voyant que son fils allait vivre, ne leva pas le petit doigt pour sauver la sorcière du bûcher. Quant au chevalier, le prêtre lui affirma que son âme pouvait encore être sauver s'il abjurait la sorcière et ses dons démoniaques. Pour lui prouver sa nature intrinsèquement maléfique, il lui affirma que la sorcière avait sacrifié la mère pour sauver l’enfant, pouvant ainsi influencer son frère en plus de lui-même. La baguette de la sorcière fut brûler sous ses yeux.

La sorcière était ligotée, et le feu allait être allumé, mais le chevalier ne l’avait toujours pas abjurée, il doutait toujours. Il se rappelait la conversation avec les serpents dans la forêt, mais il se souvenait également de sa voix mélodieuse ou de la manière dont elle l’avait sauvé sans rien demander en échange… c’est à ce moment-là qu’il vit la femme de son frère sortir lentement du manoir : elle avait finalement survécu !

Il sentit une rage puissante l’envahir et s’empara de son épée, bien décidée à sauver la sorcière.

La sorcière vit ce qu’il tentait de faire, mais elle savait que les villageois étaient trop nombreux pour qu’il ne soit pas submergé. L’homme qu’elle aimait était déjà en très mauvaise posture, quand elle sentit une nouvelle magie l’envahir. Elle sut instinctivement qu’elle n’avait pas besoin de sa baguette pour utiliser cette puissance qu’elle sentait en elle. Sans un mot, elle paralysa les villageois près du chevalier, avant d’appeler son balai.

Ils s’envolèrent alors tous deux vers un autre royaume où ils purent vivre en paix.

On dit que la magie muette et sans baguette fut inventer ce jour-là, dans un petit village moldu perdu, grâce à deux jeunes gens qui tombèrent amoureux de la mauvaise personne.


Texte publié par JainaXF, 12 octobre 2019 à 19h33
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