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tome 1, Chapitre 1 tome 1, Chapitre 1

Le monde était gris et poisseux en cette fin de journée hivernal, Auguste rentrait chez lui après avoir fini son après-midi de cours. Assis sur un banc chauffant, il attendait le suptram afin de regagner son foyer. Le son de la pluie le berçait. Les gouttes s'écrasaient bien au dessus de sa tête, sur la voûte protectrice. Une protection ainsi personne n'était mouillé et il n'y avait jamais trop de soleil donc d'UV nocif pour la peau, pour la percer.

En contre-partie, jamais le jeune homme n'avait vu ou sentit le soleil sans que ne se dresse entre eux, un bouclier. Un filtre protecteur, clamait les gens, c'était pour leur bien. Le résultat était décevant et sonnait faux.

Cette bulle avait aussi une autre vocation : elle accueillait en son sein des champignons d'un caractère spécial, ils dévoraient la pollution pour croître. Ainsi, l'air des villes était respirable et on avait abandonné les masques d'autrefois pour sortir.

Mais comme toute recette miraculeuse, elle avait ses défauts. Les champignons devaient souvent être changés souvent car subissant une croissance exponentiel. Et ce n'allait pas en s'améliorant. Le seul point positif était que cela avait eu pour effet de résorber quelque peu le chômage.

Jetant un coup d'œil au panneau indicatif, le jeune homme vit que son suptram serrait bientôt là. Il n'en fit rien et tira son multiTel de sa poche pour commencer à pianoter dessus. Les transports avaient la fâcheuse manie d'être en retard. L'objet dans sa main était le gadget technologique dernière génération que s'arrachaient les jeunes. Auguste ne faisait pas exception et avait cédé à la mode.

Grâce au wifi gratuit, il pouvait accéder au net partout dans la ville, en basse connexion donc avec son multiTel ou autres mini ordinateur. La haute connexion était celle qu'on avait en général chez soit. Il fallait s'équiper d'un casque pour plonger directement dans le cœur du système.

Le voyant clignoté, cela attira son attention, il avait un message. Il sourit, pensant savoir de qui il s'agissait. Le texte s'afficha, c'était Mélania. Comment arrivait-elle à toujours être en ligne ? Elle n'avait rien à faire dans sa vie ?

Il avait envisagé plusieurs hypothèses : peut-être suivait-elle des cours à domicile, mais si c'était le cas, pourquoi ? Peut-être travaillait-elle la nuit ?

L'important, c'était qu'elle était sympa et toujours présente. Au départ, il n'était pas chaud pour jouer avec une fille. Néanmoins, celle-ci avait fait ces preuves. Bonne joueuse, elle était aussi devenue sans qu'il ne s'en rende compte sa confidente.

Le jeune homme afficha la discussion. Sur un fond bleu nuit, des lettres blanches s'affichaient. Un seul mot s'inscrivit : « présent ? ». La date et l'heure étaient affichée au dessus. C'était au moment, où il avait téléchargé le document de soutien pour le cours. Tête en l'air comme il était, il avait oublié sa tablette à la maison et avait du suivre sur son multiTel.

Pendant toute la scolarité, les établissements prêtaient une tablette informatique aux élèves pour que tous soient égaux face au travail scolaire. Évidemment, il fallait en prendre soin. Si on la cassait accidentellement, on versait une petite somme pour qu'on nous en prête une autre. Si c'était fait volontairement, il fallait intégralement rembourser la première et versé le prix de la deuxième pour qu'on accepte de vous la prêter.

Dans sa tablette, on avait son cours et des images ou vidéo pour aider à la compréhension. Les profs mettaient en réseau des dossiers et ouvraient le canal pour qu'on puisse les télécharger. Ensuite, le canal était fermé pour éviter que tout le monde passe son temps sur le net. Il ne restait que des fonctions de base comme visionner sa messagerie ou les documents scolaires. La marge de manœuvre était réduite pourtant certains arrivaient à être absorbé par leur messagerie.

Du fait de son oubli, il avait dû demander à tous les profs de lui ouvrir le canal pour qu'il puisse télécharger les dossiers. Le téléchargement étant impossible en canal fermé. Certes, Auguste pouvait consulter les documents, mais il ne pouvait y ajouter des notes ou les remplir si besoin était. L'ouverture du canal avait donné suite à un joyeux capharnaüm où tout le monde se jetait sur sa tablette pour aller sur le net pour le plaisir de défier les lois.

Autant dire qu'il ne s'était pas attiré la bienveillance de ces professeurs, qui s'était demandé s'il le faisait exprès ou non. Heureusement, ils n'avaient pas discuté au sujet de sa demande, espérant peut-être ainsi gagner un peu de temps. A chaque heure de cours, c'était le même jeu. Autant dire que ces condisciples l'appréciaient.

Le jeune homme croisa les doigts pour ne pas oublier encore sa tablette. Ça ne pesait pourtant pas lourd. C'était peut-être de là, d'ailleurs que venait le problème : tellement légère qu'on n'y pensait pas.

Il se concentra sur le message. Un deuxième s'y était ajouté « tu es sorti de cours ? ». Auguste allait répondre lorsqu'il entendit son suptram. Il allait enfin pouvoir rentrer chez lui. Un coup d'œil lui apprit qu'il était en retard de cinq minutes.

Malgré la vitesse du transport, il ne serait pas rentré avant 18h. Cela commencé à devenir une habitude.

Le jeune homme grimpa et valida son billet grâce à son multiTel, avant de slalomer pour trouver une place assise. Il se posa à côté qu'un gamin qui jouait à un jeu de voiture en faisant des bruits sensés rappeler l'accélération d'un bolide.

Dans le suptram, tout le monde paraissait occupé à jouer, regarder un film, écouter de la musique ou lire. Chose étrange, Auguste remarque une jeune fille qui lisait un livre. Un vrai livre pas, un livre téléchargé. Il se demanda d'où elle venait et pourquoi elle préférait un objet ancien.

Châtain clair, ses cheveux raide lui tombait au milieu du dos. Il ne voyait pas ses yeux plongé dans la lecture. Juste un visage ovale et pâle constellé de tache de rousseur qui paraissait concentré.

Il la contempla mais elle ne lui accorda même pas un regard. Qui faisait attention à ceux qui l'entouraient dans les transports en commun ?

Un groupe de jeune monta en discutant bruyamment, et chahutant joyeusement. Ils se placèrent debout au milieu de la rame, lui cachant la vue de la jeune femme. Telle était la vie.

Seule distraction restante, son multiTel. Un sourire éclaira son visage lorsqu'il vit qu'un nouveau message datant de trois minutes s'était affiché « tu es mort ? ». Il lui fallait rassurer son amie, s'en suivit un échange rapide de messages.

« Je suis en vie, mais je prenais le suptram ».

« Pendant cinq minutes ?! ».

« Tu me flic ? ».

« Ouais, c'est ça. Ici, la police ! »

« Ça sonne faux ».

« Et toi, tu sonnes vrai ? ».

Le jeune homme sourit et tendit l'oreille lorsque la voix artificielle donnée le nom du prochain arrêt. Encore quatre et il serait proche de chez lui. Semblant s'interroger sur un point précis, il tapa :

« Tu te co, ce soir ? ».

« Bien sûr, tu voudrais que je fasse quoi sinon ? ».

« T'as pas de vie ? Tu ne vas pas au boulot ou en cours ? ».

Depuis quelque temps, il se posait de sérieuses questions sur la vie réelle de son amie. Peut-être était-elle à la retraite même si cela paraissait peu plausible compte tenu de ses capacités de jeu très développé. Sa plus grande peur était qu'elle lui mente et qu'il discute avec un garçon qui se foutait de lui.

« C'était il y a longtemps... ».

« On pourrait se voir puisqu'on vit dans la même ville. ».

« Est-ce nécessaire ? ».

« Depuis le temps qu'on se parle, se serait bien. ».

« On verra plus tard... ».

« Tu ne peux pas fuir toute ta vie. C'est suspect que tu ne veuilles pas ! ».

Il y eu un blanc dans la conversation, qui permit à Auguste de descendre.

« Tu doutes de moi ? ».

« Je me pose des questions. Je suis comme tout le monde ! ».

« Je vais y réfléchir. ».

« Fais vite ! ».

La discussion fut close par le départ de Mélania. Pendant longtemps, le jeune homme contempla le gadget technologique dans sa main, à présent vide. Il espérait que son amie se reconnecterait vite et qu'elle ne serait pas fâchée. Il ne doutait pas forcement d'elle, mais s'interroger.

Il poussa la porte de chez lui. Il avait des devoirs à faire et s'occuperait de ce problème après. Celui-ci n'étant pas le plus urgent sur le moment. Si la jeune fille était déconnectée, ils ne pourraient pas parler donc autant mettre son temps libre à profit pour travailler ses cours.


Texte publié par Nascana, 29 septembre 2019 à 18h07
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