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Ignemshir, Tome 1 : L'Étincelle Mourante
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tome 1, Chapitre 49 « Brunch » tome 1, Chapitre 49

Le brunch devait avoir lieu une demi-heure après la fin du match. Les garçons et les quelques filles qui avaient participé à la partie de garoway eurent le temps de se doucher dans l’une des nombreuses salles de bain que comptait l’immense demeure. Les lave-linges ioniques nettoyaient et séchaient les vêtements en moins de dix minutes, le temps d’une douche.

Evan éprouva un bien-être absolu sous les flots d’eau chaud. Son corps était endolori surtout sur son côté gauche, là où Alejandro l’avait percuté mais il n’avait pas l’impression de s’être fêlé une côte. Plus les minutes passaient, plus le large bleu qui formait une plaque rouge sur sa peau bistrée s’amenuisait en même temps que la douleur. Il avait été tellement choqué lorsqu’il avait été percuté qu’il avait mis un moment à comprendre ce qui venait de lui arriver. Face à son air ahuri, Alejandro s’était mis à rire et lui-même imaginant la tête qu’il devait faire, n’avait pu s’empêcher de rire également. Et cela lui avait fait beaucoup de bien de se relâcher ainsi. Pendant quelques secondes, il avait eu l’impression que Jahandar était encore parmi eux.

Evan récupéra ses vêtements dans le lave-linge cubique. Ils avaient été défroissés. Le jeune homme se rhabilla et alors qu’il s’apprêtait à mettre son nœud grand-duc, se regardant dans la glace simulée par le mur écran de la grande chambre d’amis, on toqua à sa porte. Il partit ouvrir et fut surpris de trouver l’une des Latentes Sha’Genji venues avec Keiji. Celle aux jolis yeux verts. Il lui lança un regard interrogateur en demandant :

— Que puis-je faire pour toi ?

— Keiji m’a dit de venir te voir. Est-ce que je peux entrer ?

Le jeune homme ne bougea pas de l’encadrement de sa porte, sentant une irritation monter en lui.

— Et pourquoi est-ce qu’il t’aurait demandé de venir me voir ? Que t’a-t-il dit exactement ?

— On peut en discuter tranquillement dans ta chambre. Ce n’est pas très galant de me laisser sur le pas de la porte, fit la jeune fille avec un sourire engageant et une voix faussement vexée.

Evan lui rendit son sourire alors elle fit mine de s’avancer mais il ne bougea pas d’un poil.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Vois-tu, le Sang d’Asano déteste trois choses plus que tout. Mais je vais me contenter de deux choses.

— Bah alors Sharine ! s’exclama une voix dans le couloir.

Le jeune homme vit Keiji qui arrivait en bras de chemise, de sa démarche nonchalante, les mains dans les poches et sa veste shirag pliée sous le bras.

— Ta douche t’a fait du bien ? Lui lança-t-elle avec entrain.

— Oui, c’était merveilleux. Les Samba sont bien équipés pour accueillir leurs hôtes comme ils se doivent. Alors quoi de neuf Evan ?

— Je pense que tu as déjà compris, répondit son ami. Je te laisse t’en occuper, j’ai un nœud à nouer.

*

Keiji vit Evan refermer la porte et Sharine confuse, se tourna vers lui en essayant de sourire mais visiblement, elle y arrivait de moins en moins bien. Même plus du tout, maintenant qu’il l’a foudroyait d’un regard perçant brûlant colère. Elle se mit même à trembler en croisant ses bras nus devant elle, comme si la jolie robe plissée noire à fine bretelle, brodée des armoiries du Sang de Rotherland qu’elle portait n’était plus adaptée à la température du couloir.

— Il y a deux choses que je déteste plus que tout au monde, mais pour toi, je me contenterai de la première... Le mensonge. Hum... Quel fléau... Beaucoup de personnes sont mortes à cause d’un simple mensonge. Ce désir de tromper son prochain, de l’entraîner vers des sentiers obscurs afin de le vider de son feu et de le plonger dans ses cendres. Maintenant, je vais te poser une question. J’espère entendre de ta part la réponse la plus honnête et complète possible. Que fais-tu ici ?

— J… je…

— J… je ? Je ne comprends pas, tu as perdu ta langue ? Je suis convaincu que tes parents t’ont appris les bonnes manières et il est inconvenant qu’une Shae’, descendante du Sang Ancien, demande à entrer dans la chambre d’un Sha’.

— Evan n’est pas un Sha’, répondit-elle sur la défensive. Et je n’ai pas demandé à...

— Ne me mens pas, j’ai une ouïe très fine, très au-dessus de la moyenne. Et c’est vrai qu’il n’est pas un Sha’, mais c’est un Sheyen’. Un Sang Brave. A cause de son titulus. Et les règles sont les mêmes. Et franchement, même s’il avait été un domestique de la plus basse condition, qu’une Shae’ exprime une telle demande est au-delà de l’inconvenance. Loin de la pudeur et de l’honneur que l’on attend de son rang.

— Tu veux vraiment me faire la morale sur la convenance ? Toi ? Rétorqua-t-elle reprenant brusquement plus d’assurance, la voix agressive et un rictus à la limite du mépris.

— Oui, moi. Je sais ce que l’on raconte à mon sujet. Que je suis le plus vil des Sha'Daigan, etc... Mais ce ne sont que des mensonges racontés par des idiotes dans ton genre qui n’ont pas pu digérer le fait que je ne leur donnerai jamais mon anneau de bois. J’ai agi dans un parfait respect, à l’égard de toutes les Shae qui avait la prétention d’obtenir mon anneau. Je suis un Impérial et un Pulsar. Il y a des choses que je ne peux faire sans que j’en paye le prix.

Keiji frappa le mur du plat de la main, juste à côté de la tête de Sharine qui sursauta en poussant un petit cri :

— Maintenant réponds-moi, petite écervelée au sang rouillé !

La mine déconfite et honteuse, elle murmura :

— Ils m’ont demandé de le piéger. D’entrer dans sa chambre. De le séduire puis de crier à l’aide. De l’accuser de m’avoir agressé.

Keiji sentit son sang se mettre à bouillonner. Prenant à nouveau plus d’assurance, Sharine dit plus fort, d’une voix méprisante :

— De toutes les manières, ce n’est qu’un ma’nkel. Qu’est-ce que cela peut te faire ? Tu es le Sang d’Asano, l’héritier de l’un des Sept Sangs Primordiaux. Tu as le monde à tes pieds. Tu n’as juste qu’à demander...

— Tais-toi, Sharine. Tu me dégoûtes. Si jamais, tu t’approches de lui à nouveau. Eretsin ou pas, Shae’ Genji ou pas. Tu vas sentir ce qu’il en coûte de d’outrepasser mon autorité. Je serais sans pitié. Maintenant disparaît !

Elle s’excusa en marmonnant à toute vitesse des paroles obséquieuses sur la grandeur de sa famille et le respect indéfectible qu’elle avait pour lui puis s’empressa de partir en trébuchant plusieurs fois sur ses talons gris brodés des armoiries de sa famille et disparût à l’angle du couloir.

Keiji soupira, les dents serrées. Il avait espéré que ces filles seraient un peu différentes mais... Celle-ci était pourrie jusqu’à la moelle. Elle n’était que ruse et perfidie. Néanmoins, il n’avait pas le choix. Il devrait se coltiner ce genre de vipère jusqu’à ce qu’il ait donné son anneau de bois, ce qui n’était prêt d’arrivé. Une main se posa sur son épaule et il vit Evan qui se tenait sur le pas de sa porte. Il lui pressa affectueusement l’épaule avant de dire :

— Ces abrutis, ne changeront jamais. Lucas est prêt à tout pour m’achever. Maintenant que je suis blessé et vulnérable. Je n’aurais pas dû venir. Le calcul était mauvais. Je n’ai vraiment plus les idées claires.

— Tu t’en rends enfin compte ? Il était temps, plaisanta Keiji. Mais t’en fait pas. Une situation n’est jamais réellement favorable ou défavorable en elle-même. Ce qui importe c’est comment on l’exploite. Si on l’exploite correctement, elle peut tourner à notre avantage. Je t’avoue que j’avais vu cette alternative mais les probabilités n’étaient pas très élevées. Je pense que j’ai dû sous-estimer un paramètre mais j’ignore lequel. Je le sens qu’il y a un truc que je loupe... Enfin bon, on se débrouillera, A’shua Meno. Comme toujours

— Merci, Kei, lui répondit Evan avec un sourire reconnaissant.

Ils remontaient le couloir silencieusement quand Evan lui demanda brusquement :

— Tu ne regrettes pas d’avoir fait de moi ton A’shua Meno ?

— Pourquoi le regretterais-je ?

— Bah regarde-moi, je ne suis plus qu’un cadavre ambulant. Il y a un an, une fille comme Sharine n’aurait jamais tenté ce qu’elle vient de faire. C’est dire à quel point ils me considèrent. Ils savent tous que ma chute est imminente. Donc ils se déchaînent mais je n’aimerai pas t’entraîner avec moi.

Keiji sourit avant de répondre :

— Tu ne peux pas m’entraîner dans ta chute Evan. Tu m’as déjà porté au-delà des étoiles. Si tu n’avais pas été là, je ne serais pas où j’en suis maintenant.

— T’exagères un peu beaucoup, Sang d’Asano. Quand je t’ai rencontré, tu étais déjà un prince, et tu es en passe de devenir un roi. Je n’ai rien à voir dans tout cela...

— Si, je te l’assure. Ta force de caractère, ta détermination après toutes les tragédies que tu as subie... avant même de devenir un ignemshir... Tu as été un exemple pour moi. Au début, je t’admirais, puis je me suis identifié à toi. A ton âme tourmentée qui brillait par une résilience toute particulière.

— Mon âme tourmentée... répéta Evan avec un sourire amusé.

— J’aime appeler les choses par leur nom, Evan. Je ne suis pas un amateur de mélodrame, ni un poète. C’est la réalité.

Evan cessa de sourire en grattant sa crinière noire, légèrement gêné.

— Au final, tu as plus fait pour moi que tu ne l’imagines, Evan. Alors peu importe ce que pense les autres, tant que je continuerai à parier pour toi, ce sera suffisant, n’est-ce pas ?

— Je sens une larme qui me monte, Kei. Non, deux.

— Va te faire voir, abruti. Depuis quand tu es celui qui n’arrive pas à être sérieux deux minutes.

— Moi aussi je t’aime.

*

En arrivant dans le salon, dans la grande véranda au toit de verre, une longue table de jardin avait été dressée par les domestiques et les invités prenaient places dans les magnifiques chaises en osier habillées de wax au motifs africain incrustés de raphia. Ils pouvaient ainsi profiter du joyeux soleil d’hiver à l’abri du vent glacial. La température ambiante était idéale. Parfaite pour un repas de cet acabit.

Lorsqu’elle les vit, Charlaine quitta Tessa et d’autres aspirantes scientis avec qui elle parlait et vint rapidement vers eux.

— Sharine pleure, et on ne sait pas vraiment pourquoi, elle ne veut rien dire.

— Je lui ai appris les bonnes manières, lâcha sèchement Keiji avec un coup d’œil méprisant pour la Sang de Fer.

— OK, d’accords… murmura Charlaine en hochant lentement la tête, la moue confuse. Enfin bon, on s’en fiche. Evan, je pourrais te dire deux mots ?

— Vas-y.

— Viens.

Elle l’entraîna sur le côté au moment où un Sha'Daigan interpella Keiji avant de le rejoindre. Evan fixa Charlaine, le regard interrogateur. La jeune fille sortit de la poche de sa jolie robe écrue évasée à bretelle un petit sachet contenant des pilules multicolores qu’il reconnut immédiatement. Il s’empressa de fouiller dans les poches intérieures de sa veste shirag.

— Mais comment est-ce que ?

— Heureusement que tu n’en as pas pris, Evan sinon tu seras vraiment très mal à l’heure qu’il est. Pourquoi l’as-tu ramené avec toi ? Te connaissant, je suis sûr que tu avais l’intention d’en prendre même sans attendre le résultat de mes analyses, lui dit-elle sur un ton de reproche.

— Écoute...

— Evan... Je sais que c’est difficile. Que tu te sens écrasé et attaqué de toute part. Et c’est exactement pour les moments comme ceux-là que tu nous as Kei et moi. Essaye de nous faire confiance.

— Je vous fais confiance.

— Tu crois que tu nous fais confiance mais ce n’est pas vraiment le cas. Essaye de compter sur nous comme tu comptes sur toi-même, d’accords ?

— Ne t’en fais pas, Charlie fit-il avec un sourire chaleureux en déposant un baiser sur son front. Rejoignons les autres.

La jeune fille soupira en secouant la tête avant de sourire à son tour. Elle hocha la tête en remettant les pilules dans l’une poche de sa robe et ensemble, ils se joignirent aux autres.

Avant de commencer le repas, Jeff tint à rendre un hommage aux quatre défunts. Les alumni se servirent donc tous un verre d’une boisson appelé nekal, venu de la cité de Suze, de l’Union Byzantine en vue de lever leur verre, selon la tradition. Le nekal était fait à partir du miel d’abeille-dragon (des abeilles géantes faisant deux fois la taille d’un frelon), de lait de vache de Moguu, de plantes et d’épices des Contrées Maudites et passait par une légère fermentation. Le verre à nekal était un récipient long en forme de pyramide inversée qui s’arrondissant en se rapprochant de sa base formant un cercle parfait. Il était recouvert d’une couche de ver-miroir devenant réfléchissant ou transparent à chaque contact. Le pied et sa surface extérieure était gravée de la panthère rouge des Samba

Les salomens de la péninsule anatolienne fabriquaient le fameux nectar d’après une recette ancestrale. La légende voulait qu’il rendît fort, et que les Sept Précurseurs jusqu’à leur dernier jour en eussent toujours à leur table. On prétendait qu’il était l’une des raisons de leur longévité qui jusqu’à présent était toujours inégalé, en particulier celle d’Edward Lukeni qui s’était éteint à l’âge de deux-cent quarante-cinq ans. Seul les ignemshirs pouvaient en boire régulièrement à cause des molécules des aurores et des ombres qu’il contenait. Les jeunes Sha’Daigan Compatibles en consommaient dès qu’ils recevaient leur neshir. La boisson se vendait à des prix exorbitant mais son goût était exquis.

Evan en avait bu pour la première fois lors de la fête des Cristaux de sa dixième année qu’il avait passé avec la famille de Keiji. Ce moment avait été assez particulier car Princeton était absent accaparé par mission pour le Phœnix Pourpre qui avait failli tourner à la tragédie à cause de la témérité légendaire de son tuteur. Une opération en coordination avec le Phœnix Originel dans la cité de Kin à proximité de la Forêt des Esprits.

Dans ce Territoire de Phobos les hallucinations et les visions étaient permanentes. On y croisait des créatures semblant être sortis des esprits les plus tourmentés, des plantes carnivores et vénéneuses, des fleurs magnifiques diffusant dans l’air un poison d’une odeur douceâtre et entêtante, et des fruits mortels à l’aspect succulent. Des phénomènes encore plus étranges que le Karan et la Niera s’y produisaient régulièrement. Et comble du malheur, aucune technologie n’y fonctionnait à part ce qui avait été conçu par la Matrice Immortelle.

Princeton et sa garde rapprochée associés à un Général Wazakumunua et son Dimédéon avaient acculés un commando de nihils recherché activement qui comptaient en son sein plusieurs anciens Centurions des Deux-Frances aux abords de la Forêt des Esprits après une longue traque dans la forêt du Bassin du Congo. Se retrouvant au pied du mur, les renégats avaient choisi de pénétrer dans le Territoire de Phobos dans l’espoir que Princeton, ses hommes, le Wazakumunua et son Dimédéon abandonnent. Ce qui s’était avérer être un mauvais calcul car les Wazakumunuas n’abandonnaient jamais tant qu’une menace n’avait pas été neutralisée et qu’elle planait sur les habitants des cités. Car il existait une chance infime qu’ils réussissent à en ressortir vivant.

Comme les autres membres de son ordre, le Wazakumunua était prêt à tout pour que ceux qui enfreignait le Codex Shirin sont traînés devant la justice. Et Princeton de son côté était tout simplement Princeton. Fou et inconscient. Aucun noguemi sain d’esprit du Phœnix Pourpre et de n’importe quel autre Phœnix que l’Originel n’aurait pris la même décision que lui.

Ils avaient failli se perdre dans ces lieux damnés mais avaient réalisé l’exploit d’en sortir. Cela leur avait pris deux bons mois et ils n’en étaient pas revenus dans le meilleur état. Princeton y avait perdu deux de ses meilleurs hommes et manqué de mourir un nombre incalculable de fois. Néanmoins, ils avaient réussi à capturer les nihils. Cinq d’entre eux y étaient morts et conformément au rite noguemien, on avait brûlé leurs corps ainsi que ceux des deux Centurions de Princeton. L’ensemble de leurs neshirs avaient été récupéré. Les renégats survivants avaient finalement été livrés aux Exécuteurs du Pourpre.

Son tuteur était revenu deux semaines après la fête des Cristaux et lui avait raconté ce qu’il avait vécu. Evan en avait eu la chair de poule ne comprenant pas comment il pouvait en parler avec autant de légèreté avec un sourire un rien persifleur face aux grands yeux nerveux et appréhensifs qu’il lui avait fait pendant qu’il lui contait son aventure.

— A nos valeureux frères morts avec honneur, puissions-nous leur ressembler quand notre tour viendra, dit Jeff d’une voix grave qui pour une fois, était exempté de son indolence habituelle. Puisse leurs âmes être sauvent et que les cendres du Vénérable et de l’Immortel les protègent.

La tablée leva son verre dans un silence solennel puis but. Evan prit une gorgée pensivement. Le liquide ambré alcoolisé emplit son palais d’une multitude de saveurs fortes et ses glandes olfactives se délectèrent des parfums délicieux.

Son père lui avait toujours dit lorsqu’il passait ses vacances avec lui dans la cité de Bristol, que le plus important était la manière dont on avait marché sur terre. Le code et la loi morale que l’on avait suivis. Il existait deux destinations possibles selon le Mirkh’anduri. L’Abîme ou la Ciel de Lumière. Un lieu de damnation et de tourment éternel dans les ténèbres les plus profonds ou un lieu de plénitude et de paix. L’un et l’autre avaient été créés par le Seigneur des Mondes qui jugeait les âmes des hommes. L’Abîme pour ceux qui avaient fait le mal et la Ciel de Lumière pour ceux qui avait recherché la droiture, la justice et l’honneur.

Il voulait aller dans la Ciel de Lumière.

Qui n’aurait pas voulu ? …

Mais irait-il ?

La conscience interpellait, elle pesait la valeur des actes. Si ces derniers apportaient la mort ou la vie. Le fameux code moral, celui que L’Existant désirait que l’on suive était écrit dans le Mirkh’anduri, les Écrits Sacrés des Mondes Oubliés, mais rares étaient ceux qui s’en souciaient vraiment lui disait souvent son père. Qu’il s’agisse des Shedims, censé guider, juger et protéger les districts et dont leurs conseillers salomens, comme le voulait la tradition, leur lisaient le Mirkh’anduri tous les matins au lever du Soleil, pendant qu’ils réalisaient leur Kensh’en Or’i dans le Locus Imperio, le locus du Shedim. Qu’il s’agisse également des ignemshirs qui ne juraient que par la force et le Code des Cendres, ou les eretsins qui se satisfaisaient de leur train de vie consumériste et de la jouissance des divertissements que leur fournissait la société. La plupart oubliait l’essentiel. Et même parmi ceux qui le savaient, beaucoup oubliait le cœur des choses, ne restant qu’à la surface. Il ne comprenait pas exactement ce que cela signifiait mais il ne voulait pas finir dans l’Abîme où tout n’était que tourments, ténèbres et châtiments. Mais il avait l’impression que c’était là qu’il irait, très bientôt, car ses actes et ses pensées n’étaient pas nobles et intègres. Il aurait aimé avoir un cœur droit mais il y avait tant de ténèbres en lui.


Texte publié par N.K.B, 30 octobre 2019 à 09h50
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