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Ignemshir, Tome 1 : L'Étincelle Mourante
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tome 1, Chapitre 2 « Les Jumeaux » tome 1, Chapitre 2

Les lampes sphériques en suspension éclairaient l’avenue déserte jusqu’à la limite de la cité-mère où elle s’arrêtait brusquement. Kani se tenait caché dans la pénombre de la haute enceinte d’une résidence de haut standing. En théorie, un icare aurait dû l’attendre, posé dans le terrain vague qui se trouvait à quelques centaines de mètre. L'ombre inquiétante de la forêt tropicale formait un mur obscur à l'extérieur des limites de la cité, par-delà la grande avenue bordée de palmiers et le grand terrain en friche. Jeremiah était en retard… Kani inspira profondément pour se calmer. Reprendre le contrôle de soi. Ralentir les battements de son cœur.

L’air était tiède et agréable. Parfumé de l’odeur lourde de la terre humide et des fleurs sauvages. Contre sa poitrine, il sentait les mouvements légers de son nouveau-né maintenu dans son porte-bébé. La petite fille émit un petit gazouillement. Elle dormait paisiblement. Il couva son trésor d’un regard tendre et mélancolique, et sentit sur son épaule une main réconfortante. Aynalem lui fit un sourire affectueux qui se voulait encourageant. Elle portait contre elle dans un porte-bébé similaire, l’autre jumeau qui contrairement à sa sœur ne dormait pas.

Kani hocha la tête après un regard entendu à sa femme et s’engagea dans la rue, tenant le sac qui contenait les vêtements et la nourriture des jumeaux. Aynalem le suivit en esquissant des sourires doux à son fils. Il l’observait avec de grands yeux curieux d’un noir profond comme ceux de son père. Candide, son visage gracieux et joufflu forma un joli sourire alors qu'il gazouillait. Il posa son petit front contre sa mère puis leva sa petite bouille souriante en agitant ses petites mains potelées. Elle retint les larmes qui lui montèrent et l’embrassa sur le front. Il s’épanouit de plus belle dans des gazouillements euphoriques.

Soudain, comme un mirage dans un désert, une grande silhouette squelettique apparut devant eux. Kani la reconnût. Il n’y avait pas de doute possible. Ce n’était pas un homme. Trop grand et les membres trop fins mais un ojin. Un androïde de guerre contrôlé par la pensée. Haut de deux mètres cinquante, les membres fins comme des os, il avait une démarche souple et légère de prédateur exempt de la raideur que l’on aurait pu attendre d’une machine. Ces armes de guerre étaient utilisées par les membres du Noguem. Un ordre guerrier très ancien et très puissant, rassemblant ceux que l'on appelait les noguemis.

Kani fit signe à sa femme de s’arrêter.

Qui contrôlait cet ojin ? Les noguemis ne les utilisaient jamais à l'intérieur des cités. C'était interdit. Donc ce n’était pas un noguemi… L'ojin arborait un masque effrayant d’olen-shawa noir et rouge aux grands yeux ronds et fixes. Une parure de longues plumes consumées par des flammes l’ornait. Deux rangées de crocs étaient révélées par un rictus sinistre.

Les olen-shawas étaient des entités spirituelles négatives, issus du mélange entre la culture amérindienne et les mythes d'un peuple archaïque, les Sal’Omeni. L’usage des masques s’étaient popularisés dès la création des ojins, durant l’Age Sombre. Ils avaient pour but de suscité la crainte chez l’ennemi et Kani devait avouer que ce masque lui donnait froid dans le dos.

L’androïde se tenait entre eux et le terrain vague où devait atterrir l’aéronef censé emmener leurs enfants loin du danger qui les guettait. Il espérait que Jeremiah réussirait à passer comme prévu. Leurs deux trésors ne pouvaient rester à leurs côtés. Kani sera le poing. Comme ils auraient tout donné pour les voir grandir ! Pour les voir, jour après jour, devenir un homme et une femme d’exception. Mais cela leur avait été enlevé…

— Kani, fit l’androïde d’une voix narquoise tout à fait humaine. Tu es un petit cachottier. Ils étaient deux ? Deux pour le prix d’un ? C’est moi ou c’est la fête des Cristaux ?

— Qui êtes-vous ?

— Voyons, ne joue pas à l’idiot, je déteste ça. Le fait que tu sois ici, au milieu de la nuit, tentant de filer en douce comme une adolescente privée de sortie est une preuve que tu doit savoir qui je suis.

Était-il l’un d’entre eux ? Il n’aurait su dire… Personne n’aurait dû savoir pour ce soir. Personne d’autre que les quelques personnes impliquées.

— Je l’ignore pourtant…

— Tu ignores peut-être le qui, le coupa-t-il. Mais pas le quoi.

— Ce que vous êtes ? Je ne comprends pas… Nos enfants n’ont rien à voir avec vous et quoique vous puissiez… être.

Le quoi ? Le quoi ! un frisson glacé remonta le long de l'échine de Kani. Cela était-il réellement possible ? La personne contrôlant cet ojin pouvait-elle réellement être l’un de ces êtres ? L’un d’entre eux se trouvait-il réellement dans la nature, à l'insu du Noguem ? Si cela était vrai, un danger encore plus terrible pesait sur eux tous. Plus terrible qu'il ne l'imaginait… Et Ningsi qui ne cessait de rêver de la mort… Désormais, Kani en était encore plus certain, une ombre sinistre ne les recouvrait pas eux seulement mais les Trois-Mondes tout entier…

Mais comment savait-il pour les enfants ? Ceux qui étaient au courant se comptaient sur les doigts d’une main et ils ne savaient pas toute la vérité. Loin de là. Et d’ailleurs, il avait une confiance aveugle en chacun d’entre eux.

— Bien sûr que si, nous avons tout à voir. Parce que vois-tu, la petite-là que tu tiens, c’est une sacrée bavarde. Je l’entends de là où je suis, c’est ainsi que je sais ce qu’elle est. Ou plutôt, ce qu’elle peut devenir. Par contre, le garçon, allez savoir pourquoi il ne communique pas. On dirait qu’il ne me fait pas confiance. Ou peut-être n’est-il pas comme sa sœur… N’a-t-il pas le même potentiel…

— Qui que tu sois, toi qui te caches derrière cet ojin, montre-toi à découvert, sous l’œil implacable du Témoin de l’Ashayshin. Ta lâcheté te déshonore !

Personne ne se manifesta. L’ojin tourna la tête de gauche à droite, faisant mine de chercher quelqu’un dans la grande avenue déserte…

— Tu parles comme un noguemi. Tu fais cela pour t’assurer que je ne sois pas réellement présent. Mais cela ne changerait rien. Kani, écoute-moi. Je saurais mieux prendre soin de ces canailles que qui que ce soit d’autre sur les Trois-Mondes. Les confier à un autre que moi serait comme refiler de la nitroglycérine à gamin de douze ans. Le résultat ne serait pas beau, vous en conviendrez. Avant que vous n’ayez fait deux pas, il se sera fait exploser. C’est ce qui arrivera à tous ceux qui n'arriveront pas à les canaliser.

— Qu’est-ce qui vous fait croire que je ne saurais pas les canaliser.

— Hum, je ne sais pas… L’expérience ? On ne peut cacher un lion au milieu d'un troupeau de brebis dociles. Ils comprendront tous, lorsqu’ils les verront.

— Je trouverai un moyen, affirma Kani.

— Un moyen ? je suis l’unique moyen…

— Je ne vous laisserai jamais me prendre mes enfants, s’écria Aynalem, avec hargne.

— Voyons Lem, je peux vous appeler Lem ?

— Non, répondit sèchement la jeune femme.

— Hum… je ne sais pas comment faire pour que vous compreniez. Je ne suis pas votre ennemi. Il faut que vous intégriez le fait que les petites bouilles que toi et ton mari tenez contre vous, aussi mignonnes soient-elles, sont à peine humaines.

— Comment osez-vous ! Je vous interdis de dire ce genre de chose, aboya Aynalem en le foudroyant du regard. Ce sont mes enfants, ils sont issus de ma chair et de mon sang !

— Calme-toi Lem, lui murmura doucement son mari en posant une main apaisante sur son épaule.

L’androïde ricana puis haussa les épaules :

— Voyons, ce n’était qu’une façon de s’exprimer. Vous comprenez où je veux en venir. Ils sont aussi humains que je le suis et nous savons tous les trois que je suis tellement plus que cela. Votre assurance me surprend alors que, je le sais bien, vous avez compris ce que je suis. Je le vois dans votre regard. Satanés scientis ! Les membres du Skiantem se croient toujours plus malin que les autres. N’importe qui d'autre aurait déjà imploré pour sa vie, tremblant de terreur, face contre terre mais vous, vous vous tenez fièrement face à moi, m'analysant avec vos regards cliniques et votre rationalité exacerbée, comme si vous aviez la moindre chance de vous échapper.

— Si vous étiez présents, nous n’aurions aucune chance, c'est vrai mais vous vous trouvez probablement à des centaines, non, des milliers de kilomètres d’ici, sinon vous seriez venu en personne. Vous n’avez su pour ce soir que très récemment. Vous êtes sûrement en chemin, mais d’ici là, les enfants seront déjà loin…

— Ce que tu dis est bien beau, Kani, mais tu oublies un paramètre. J’ai un ojin mais vous, qu’avez-vous ?

Soudain une silhouette fondit sur l’androïde et il fut projeté contre l'enceinte en béton avec un fracas. Le petit garçon se mit à pleurer. Aynalem le berça et le dorlota en lui murmurant une petite comptine à l’oreille. Il se calma au son doux et familier de la voix de sa mère. Elle lui donna une tétine et ses yeux se fermèrent progressivement tandis que l’androïde se relevait et faisait face à un autre androïde de guerre qui se tenait devant Kani. Il portait un masque bleu et noir d’olen-hsala, un olen de la culture Kongo, et les mêmes plumes enflammée encadraient le masque.

— Kani, Kani, Kani. Aux grands maux, les grands remèdes, hein ? Tu es une vraie plaie. Tu as donc réussi tes expérimentations… Je suis impressionné. Tu avais envisagé toutes les alternatives n’est-ce pas ? même celle qui avait très peu de chance de se réaliser. Quel adversaire effrayant tu fais. Une telle clairvoyance est tout bonnement hors du commun…

— Comment sais-tu autant de choses sur moi ?

— Je te surveille depuis un moment, j’ai eu du mal à te retrouver à cause des trous dans sa filiation, mais je savais que ce serait par son sang que la prophétie s’accomplirait. Il était le seul qui remplissait tous les critères. Je n'aurais jamais pensé que tu prendrais les devants aussi vite. J'avais prévu de te laisser profiter de ta progéniture pendant encore quelques mois… ignorant qu’ils étaient deux en réalité… Ah ! moi et mon cœur tendre. Cela me perdra, un jour…

— Quelle prophétie ? Mais de qui… ?

— Une des centaines que possède ces illuminés de salomens. J’aimerai bien en parler avec toi, mais le fait que tu me compliques autant la tâche et m’empêches de récupérer mes frères, me contrarie beaucoup.

Kani n’arrivait pas à comprendre le sens de ses propos.

— Ton ojin ne se débarrassera pas du mien aussi facilement que tu le penses.

— Je pourrais le réduire en cendre…

— Mais tu ne courrais pas le risque de blesser les enfants, n’est-ce pas ?

— Hum… Je pourrais même m’y risquer, même si cela me fendrait le cœur. Leur imposer des souffrances inutiles à l’aube de leur existence alors que leur vie leur en réserve déjà beaucoup… Kani… laisse-moi m’occuper d’eux. Sinon, ils deviendront vite incontrôlables. Comme j’aurais pu l’être moi-même… Oui ! Le temps est venu pour que les étoiles qui brillent au-delà du firmament tombent sur la Terre avec fracas et disparaissent sous une mer de ténèbres !

C’était l’une des prophéties mineures du Prince-Etoile Al-Dizhi. Quel lien y avait-il entre elle et ses enfants ?

Et ce n’était pas les étoiles, mais trois étoiles…

— C’est par-dessus mon cadavre encore tiède que tu devras marcher pour atteindre un seul de mes enfants.

L’ojin contrôlé par l’inconnu qui semblait en connaître plus sur lui que n’importe qui d’autre, haussa les épaules, dubitatif.

— Tu es sûr ? Bien, je suppose que je devrais te tuer alors.

L’androïde ennemi bondit et les poignées de deux sabres apparurent dans son dos. Il les empoigna et les abattit sur l’ojin qui protégeait Kani et sa famille. Ce dernier para l’assaut avec deux sabres similaires. Les lames s’entrechoquèrent au milieu d’étincelle. Kani fit signe à sa femme d’avancer tandis que son front se perlait de sueur. Sa main droite, qui serrait une lance à hampe rétractable, tremblait tant ses doigts étaient crispés. Ils se pressèrent et dépassèrent les deux androïdes qui s'affrontaient sauvagement. Son ojin était de plus en plus lent. Kani n'avait pas retenu tous les schémas d'attaques et la pression psychique étaient tout bonnement infernale… Après tout, il n’était pas un des redoutables guerriers du Noguem…

Soudain, l’un des sabres transperça la coque de l’androïde de Kani. Il fut frappé d’une violente migraine et faillit perdre connaissance. Aynalem qui s’était éloigné voulut revenir sur ses pas, mais il l’arrêta d’une main levée. Son autre main tenait fermement la hampe de la lance dont la longueur avait triplé. Elle lui permit de ne pas s'effondrer, lui servant d'appui. La douleur disparaissait. Le contact était rompu. L’ojin s’effondra sur le sol, inerte, après que l’ennemi lui ait tranché la tête.

— Visiblement, l’expérience n’était pas une réussite totale, fit la voix amusée alors que l’ojin ennemi enjambait l’autre androïde décapité. Après tout, que peut la frêle colombe face au terrible phœnix mais, mes félicitations, le divertissement était de bon goût. Tu as tenu plus qu’aucun eretsin n’aurait pu. Quel intrigant personnage tu fais Kani. J’hésite presque à trancher le fil de ta vie. Enfin… N'aie crainte, Magister Scientis Kani Nakayi, je leur conterai les prouesses de leur géniteur, sois en certain. Ils sauront comment tu m’auras forcé à t’exécuter pour leur propre bien !

L’androïde bondit dans sa direction, la main tendue vers la petite fille que Kani protégea en l’entourant d'un bras. Ce dernier avait tous les muscles de son corps tendus à craquer. Il s'apprêtait à jeter sa lance de toutes ses forces dans l’espoir de détruire l’ojin. Le fer illuminé de la lance projetait désormais une chaleur ardente. L’ojin fut brusquement heurté et dévia de sa course. Il traversa le mur de la résidence dans un vacarme qui fit trembler le sol. Kani berça sa petite fille qui s’était mise à pleurer à cause du bruit en disant d’une voix soulagée alors que le fer de sa lance reprenait son aspect d’origine :

— Jay ! je commençais à croire que tu ne viendrais jamais.

Un trentenaire aux cheveux longs et roux, à la barbe blonde fournie, émergea du nuage de poussière. Il portait un élégant manteau brodé d’un Cercle de l’Univers au niveau du cœur. Ses yeux bleus intimidants qui le fixaient, s’était rempli de soulagement en les voyant tout deux sains et sauf. Kani entendit le léger bourdonnement d’un icare qui se posait derrière lui, dans le terrain vague.

— J’ai été retenu à cause d’un Wazaku particulièrement récalcitrant. J’ai vraiment cru que je n’aurais jamais cette autorisation. Ningsi doit y être pour quelque chose, vu que tout s’est arrangé comme par magie. Cela m’a évité de violer l’espace aérien de Kin et d’avoir à semer la demi-douzaine d’icares de Tueurs de Vent qui se seraient lancés à mes trousses.

— Ce doit être Kembo qui a fait traîner les choses. Il est assez têtu, mais il a un bon fond.

L’androïde ennemi s’extirpa difficilement des décombres. Il lui manquait un bras et une jambe. L'ojin qui l’avait estropié apparut derrière Jeremiah. Il portait un masque vert et bleu d’olen-nogion celtique orné de plumes enflammées. Il fondit sur son adversaire et s’en saisit. Ce dernier cria d’une voix inquiète et désespérée à Kani avant qu’on ne lui tranche la tête et ne la broie :

— Tu ne fais que repousser l’inévitable, Kani ! Que tu le veuilles ou non, ils deviendront des…

Le son pénible et plaintif du métal compressé envahit la rue, mettant un point final aux dires de l’androïde assassin.

— Dépêchons-nous, le pressa Jeremiah en l’entraînant avec lui. Tout le bruit qu’on a fait va attirer des Gardes de Terre et ils risquent de nous empêcher de partir. Déjà les habitants de la résidence sont en train de venir dans notre direction pour savoir ce qu’il se passe.

Ils atteignirent rapidement l’icare, un grand aéronef noir fuselé muni de deux ailes triangulaires et dotées de réacteurs ioniques ultrasilencieux. La porte latérale de l’icare avait pivoté vers le haut. Aynalem avait déjà donné le premier jumeau à une jeune fille qui attendait à bords. Elle portait de longues tresses, avait la peau bistrée et de beaux yeux noirs.

— Malia, tu prendras bien soin d’eux d’accord ? lui demanda Aynalem ému aux larmes.

— Bien sûr, comme s’ils étaient de moi, je te le promets.

Kani décrocha précautionneusement le porte-bébé et mit le petit ange endormi dans les bras de Jeremiah qui l’accueillit avec douceur. Il monta à son tour dans l’icare et prit place. Il regarda ensuite celui que Malia serrait contre elle. Sa petite bouille aux grands yeux profonds.

— Evan, c’est ça ?

Kani hocha la tête en souriant avec douceur et fierté. Il confirma :

— Evan Azekel

— C’est un sacré petit gars. Tiens… il a hérité de ton regard, Kani. D’une rare intensité et brillant d’intelligence.

La tristesse ternit le visage de Kani. L'ojin monta à son tour dans l’Icare. Les deux parents déposèrent tour à tour un baiser sur le front de leurs enfants et Kani demanda, saisi d’un léger doute :

— Tu es sûr que Prince saura s’occuper de deux enfants ? Je n’ai aucun doute pour Malia, mais lui, je ne sais pas trop.

— Ne t’en fais pas pour ça, lui dit Jeremiah d’un ton rassurant avec un sourire amusé. Il est plein de surprise, tu le sais mieux que quiconque, voyons. Le temps du doute est derrière toi, Kani. Maintenant, tu dois continuer ta route sans faiblir, ni défaillir.

— Tu as raison, Jay. Merci.

— Tout est prêt, ne t’en fait pas. Je veillerais à ce que personne ne les retrouve. Je ferais de mon mieux et vous savez que je suis le mieux placé pour faire disparaître quelqu’un.

— Jay, Malia, encore merci.

— Merci, infiniment à vous deux, balbutia Aynalem les larmes aux yeux et la gorge serrée.

— Ne sois pas si triste, lui dit Jeremiah. Tu les reverras bientôt. J’y veillerai.

Elle hocha la tête, les lèvres tremblantes et descendit de l’icare avec son mari. La porte coulissa et se referma dans un bruit sourd tandis que les réacteurs silencieux se mettaient en marche dans un léger bourdonnement. Kani et Aynalem regardèrent l’icare s’élever lentement et il disparût dans le ciel sombre.

— Maintenant, pour le reste du monde, nos deux enfants sont morts. Et c’est la meilleure chose qui aurait pu leur arriver, fit Kani d’une voix déterminée en caressant l’épaule de sa femme qui pleurait contre lui.

— Je sais.

— On va pouvoir continuer ce que l’on a commencé.

— Je sais.

— Et quand tout sera fini, ils nous reviendront pour de bon.

— Je l’espère de tout mon cœur.


Texte publié par N.K.B, 4 septembre 2019 à 13h01
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