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« BAOUM ! »

Un nouveau coup de canon vint ébranler la barricade. Les premiers pilonnages avaient commencé sur le flanc de la colline. Avec un soupir, le général bourra de nouveau sa pipe et tira un bon coup. Ce tabac était divin ! Malheureusement, il ignorait s'il serait encore en vie pour en profiter à la fin de la bataille.

Ahlalalala... comment avait-il pu en arriver là ? Lui, modeste homme né à Salem City comment avait-il pu en arriver à commander mille quatre-cents soldats patriotes dans un combat pour la liberté ? La vie prend d'étranges détours... songeait le général.

Le feu faisait rage dehors. Le premier assaut durait longtemps, et Charlestown n'avait pas résisté aux canons de ceux d'en face. Les soldats semblaient démoralisés mais leur chef espérait qu'ils tiendraient. Cette colline était à défendre !

« BRAAAAAOUM ! BOUM BOUM BAOUM »

Et de nouveau ce pilonnage incessant. Il aurait un sacré mal de tête ce soir.

Les miliciens défendaient superbement. Les rouges en face tombaient comme des mouches. L'air était saturé de poudre et de sang tant ils avaient tiré et les mousquets faisaient un concours de celui qui fumera le plus.

Malheureusement, chaque boum de canon sonnait comme un glas pour leur belle ardeur patriotique. Les blessés étaient retirés par les soldats encore indemnes. Les autres rechargeaient à qui mieux mieux. Il s'agissait d'une bataille sanglante mais aux enjeux ô combien importants !

Un lieutenant arriva, il avait l'air soulagé mais embêté. il se mit au garde-à-vous.

— Lieutenant Jones, 43e régiment. À vos ordres mon général !

— Repos lieutenant. Alors quelles sont les nouvelles ?

— Eh bien... démarra Jones, nous avons repoussé les britanniques, mais ils se rassemblent en face... ils vont sans doute porter un nouvel assaut. De plus, le moral est bas. Nous avons beaucoup de mal à empêcher les désertions.

Israël, qui n'avait pas arrêté de fumer sa pipe pendant l'exposé réfléchit quelques instants.

— Allez rassembler les troupes ici lieutenant. J'ai à leur parler.

— À vos ordres général !

Et Jones s'éloigna passer le mot. L'homme restant, se remit face à la colline où ces maudits anglais tentaient en vain pour l'instant de bouter les patriotes hors d'ici. La tâche qui lui incombait n'allait pas être facile... les ennemis étaient loin, c'était déjà ça. Maintenant, il fallait motiver et surtout ne rien lâcher.

Le téléphone arabe rapidement mis en place par les officiers firent bientôt le tour de la Redoute. Un grand attroupement de soldats prit place devant le général.

Celui-ci sentit sa décision vaciller devant tous ces hommes. Il était pour eux un pilier. Un chêne calme dans la tempête. Ils croyaient tous que de sa bouche allaient jaillir quelques mots qui, magiquement, régénèreraient tout ce qu'ils avaient perdu. Tant de confiance donnait le vertige.

choisis bien tes mots mon vieux israël se dit-il.

Après quelques secondes élastiques. Le général prit enfin la parole pour rassurer plusieurs centaines de soldats suspendus à ses lèvres.

— Soldats ! Je suis en train d'apprendre que certains souhaiteraient abandonner. Est-ce le cas ?

Rumeur de malaise dans les rangs.

— Ils souhaiteraient abandonner leurs frères d'armes ? Abandonner leurs familles ? Leurs amis ? Abandonner ce combat qui désormais est celui de la liberté ?

Après cette mise en bouche, le chef joua l'apaisement.

— Je sais que certains d'entre-vous n'en peuvent plus de cette odeur de poudre. Je sais que certains d'entre-vous n'en peuvent plus de s'abriter dans la terre et les buissons. La guerre n'amuse personne. Vous n'avez jamais voulu de ces morts et de ces boulets.

Début de bruit approbateur.

— Mais dites vous que vous le faites, non plus pour vous, mais pour vos proches ! Votre famille ! Vos fils ! Vos filles ! Souhaitez vous les voir grandir dans un pays esclave d'un autre ? D'un pays où la liberté n'est plus que l'ombre d'elle-même ? Jamais je n'accepterai cela pour ma part ! Et vous ? L'acceptez vous ?

Grondement de colère, la réponse était négative.

— Car oui mes compatriotes ! Il ne s'agit plus de tuer pour ne pas mourir, de se battre pour le lieu. Il s'agit de se battre pour la liberté ! Pour nos frères, nos sœurs. Pour ce pays qui subit depuis trop longtemps la rougeole anglaise ! Nous nous battons pour ce sol qui nous a vu naître ! Pour ces montagnes qui nous ont vu grandir ! Pour qu'enfin, un joug qui nous étouffe cède !

Rumeur de plus en plus bruyante. Le général en profita pour pointer la colline en face, fébrile de l'activité des anglais.

— Regardez ! Regardez mes amis ! Les anglais sont là ! À quelques pas. Ils veulent nous empêcher d'être libres ! Ils veulent maintenir ce joug coupable ! Allez vous les laisser faire ?

Un murmure indigné. On pouvait entendre un non si on se concentrait bien.

— Je n'ai rien entendu soldats ! Allez vous les laisser faire ?

Cette fois, c'est un « NON ! » catégorique qui retentit.

— Alors vous allez prendre vos mousquets et vos munitions. Vous allez reprendre position. Et vous allez porter la voix de la liberté avec vos balles !

Un « OUAAAAAAAIS ! » sonore jaillit de la poitrine de plus de cinq-cents soldats. Ils commencèrent à partir. L'orateur hésita à ajouter quelque chose. il le fit finalement.

— Et surtout n'oubliez pas. Ne tirez que quand vous verrez le blanc de leurs yeux !


Texte publié par canard, 10 août 2019 à 16h55
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