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tome 1, Chapitre 12 tome 1, Chapitre 12

Le temps passa, Rosa et Dvan vivait toujours heureux dans leur village. Leur deux enfants grandissaient bien. Danian aidait à présent son père à la forge, apprenant le métier avec concentration malgré sa petite stature. Oriana, elle faisait partie des jeunes filles les plus jolies du lieu et connaissait un grand succès.

Tout allait bien, jusqu'au moment où….

-Dépêches-toi, Oriana ! Il fera bientôt nuit.

-Je vais du plus vite que je peux, maman.

Rosa tenant sa fille par le bras, la forçant à marcher plus vite.

Elles s'étaient éternisées plus que de raison dans le village d'à côté pour rendre service à Maureen. La mère et la fille étaient parties pour rendre visite à une femme âgée que leur amie connaissait bien. Elles en avaient profité pour lui amener une tarte faite maison avec des pommes de l'arbre qui poussait sur la place.

A présent, le soleil disparaissait de plus en plus et le ciel se faisait sombre. Bientôt l'obscurité régnerait.

-Tu sais que c'est dangereux ici la nuit.

-Je ne vois pas pourquoi vous répétez ça tout le temps avec papa. J'ai jamais rien vu d'effrayant à part une chauve-souris.

Rosa soupira avant de prendre la main de sa fille dans la sienne.

-On dit ça parce qu'on ne sait pas ce qui pourrait arriver.

-Ca personne ne le sait.

-Quand ton frère était bébé des créatures surgies de nul part on attaqué le village.

-Et ?

-Monsieur le comte est venu nous sauver.

Elle avait toujours une sensation étrange en prononçant ce titre.

-C'est arrivé une fois. On devrait s'obliger à arrêter de vivre pour ça ?

-S'il te plaît, dépêches-toi, que nous puissions retrouver ton père et ton frère à la forge.

Oriana s'arrêta brusquement sous le regard énervé de sa mère.

-C'est ridicule. Tout comme vos histoires de créatures étranges. Ca n'existe pas. Comme les murmures sur le comte qui serait voué à la nuit. C'est d'une stupidité sans nom !

-Oriana !

L'autre croisa les bras sur son torse.

-Si je décidais de passer ma nuit ici, est-ce que tu pourrais m'en empêcher ?

-Par pitié, Oriana, ne fais pas l'enfant !

L'autre lui adressa un sourire narquois.

-Tu vas faire quoi ? Aller chercher papa pour qu'il me porte à la maison ?

Avant que Rosa ne prononce le moindre mot, une voix retentie.

-Deux pour le prix d'une.

Un homme s'approcha, sa peau pâle paraissait presque brillante sous l'éclat de l'astre lunaire. Il avait des cheveux sombre qui lui retombait dans les yeux, deux billes si clairs qu'elles n'en étaient que plus effrayantes.

Le voyant bouger, la mère courut se mettre devant sa fille.

-Celle-ci est trop âgée, déclara-t-il en fixant Rosa. Évidemment plus vierge… Tu dois être la mère de l'autre.

Oriana ne put s'empêcher de serrer la main de sa génitrice.

-Je suis Julius et mon but est de trouver les meilleures épouses pour mon maître. Sois heureuse ta fille a été choisi pour être l'une d'entre elles. Son physique est agréable… Avec un peu d'éducation nous pourrions en faire quelque chose.

-Maman, murmura-t-elle.

Rosa serra les dents et la poussa sur le côté.

-Cours, Oriana.

Elle se mit en mouvement, mais ses jambes étaient en coton et elle peinait à avancer. Pendant ce temps, sa mère se jeta sur Julius. Cependant l'autre l'évita avec une facilité déconcertante. En moins d'une minute, il avait rattrapé la jeune fille et la tenait pas le cou.

-Magnifique spécimen…

-Oriana !

Rosa se mit à hurler, avant de courir vers l'inconnu. Celui-ci se mit à rire alors que sa prisonnière revenait à la réalité. La jeune fille commença à s'agiter comme pour échapper à sa poigne. Elle se mit à balancer des coups de pieds frénétiquement dans tous les sens, et à pincer la peau du bras qui la retenait.

Son tortionnaire lui donna un petit coup sec sur la tempe qui la fit plonger dans l'obscurité. Son corps devint aussi mou qu'une poupée de chiffons.

-Quelle enfant très mal élevée !

Soudain, une voix surgit de nul part transperça la nuit.

-Laisse ma fille, saloperie !

Rosa couvrit sa main avec sa bouche, en voyant Dvan courir vers l'inconnu. Elle avait tellement peur pour lui, pour eux. L'autre se retourna le sourire aux lèvres avant de fixer le maréchal-ferrant.

Son regard alla de Dvan à Rosa. Brusquement, son visage fut déformé par la haine et il jeta Oriana sur son père.

-Gardez-la, votre raclure consanguine. Elle n'est clairement pas digne de mon maître.

Le géant fit son possible pour éviter que sa fille ne soit blessée. Sa femme se précipita pour les rejoindre.

-Oriana, murmura-t-elle.

Elle passa la main sur son visage comme pour s'assurer qu'elle n'avait aucune blessure.

Lorsqu'elle releva la tête, toute trace de l'homme avait disparu. Un soupire de soulagement lui échappa.

Une main trouva la sienne, rassurante. Celle de Dvan, évidement.

-Est-ce que ça va ?

Elle hocha la tête.

-Tant qu'Oriana n'a rien, je vais bien.

Une petit silhouette apparu derrière eux, et se précipita. L'espace d'un instant, Rosa cru qu'il avait tout entendu du discours de Julius. Mais elle ne voulait pas en parler, le faire reviendrait à reconnaître l’existence de ce lien qu'ils avaient tenté d'oublier.

-Maman !

Le garçon se jeta dans ses bras et elle l'accueillit avec douceur. Il ne paraissait pas choqué par le discours mais plutôt par la scène qui se jouait sous ses yeux.

-Tout va bien, mon chéri.

Il tourna la tête vers sa sœur, effrayé.

-Est-ce que…

-Elle va bien, le rassura son père. Elle est juste inconsciente.

Il se redressa avec sa fille dans les bras.

-Rentrons, nous avons suffisamment fait face au danger pour ce soir.

Rosa hocha la tête et suivit son mari, alors que son fils lui prenait délicatement la main. Elle lui sourit. Il était si différent de son père. Pourtant il ne se plaignait jamais et tentait toujours de faire les choses au mieux. Malgré son manque de force pour manier le marteau, il n'abandonnait pas. Elle savait que c'était difficile pour lui, encore plus quand il voyait faire Dvan.

C'était un bon garçon. Il n'avait de son géniteur que le physique. Sinon c'était son fils. Mieux, c'était leur fils et elle l'aimait.


Texte publié par Nascana, 17 septembre 2019 à 00h54
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