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Samaël

J’ignore pourquoi la vision de cette enfant revêtue de son manteau de fourrure blanc avait provoqué chez moi, un malaise. D’elle, je n’apercevais que ses boucles blondes qui dépassaient du bandeau duveteux qui enserrait sa tête. Un bruit de cloche me parvint alors qu’elle s’amusait à l’agiter avec excitation.

La tête se mit à me tourner. Je portais les doigts à mes tempes dans l’espoir de calmer la souffrance qui me transperçait le crane. Je me sentais défaillir.

Quelqu’un posa la main sur mon bras comme pour me rappeler à la réalité.

– Samaël, vous allez bien ?

Incapable de répondre, je secouais la tête.

D’une poigne ferme, mon collègue et amant me mena jusqu’à un banc sur lequel il me fit asseoir. Je craignais à chaque instant de vaciller. Pourtant qu’une voix calme, il me rappela sa présence et m’assura de son soutien.

Trop vite, sa main quitta mon épaule. Personne ne devait voir ce geste comme de l’affection pour moi. Je le savais. Aussi, je ne dis rien, quand bien même, ma plus grande envie était de venir me réfugier dans ses bras.

Avec attention, il m’ausculta.

– Serait-ce lié à vos souvenirs ?

Je ne répondis pas.

– Qu’est-ce qui a déclenché vos maux de tête ?

– Une enfant, murmurais-je le cœur au bord des lèvres.

Il y eut un silence. L’agitation des fêtes renaît toujours sur le marché dont s’échappaient des odeurs de nougats, vin chaud et autres beignets.

Romane attendit patiemment.

– Vous en ignorez la raison ?

J’enrageais de la savoir si proche sans pouvoir la découvrir. Elle était là, tapie au fond de mon esprit. Un mystère qui se dérobait à moi.

– Rentrons, me proposa le médecin. Nous trouverons la vérité. N’ayez crainte, Samaël. Nous la trouverons.

Sa détermination en cet instant, me convainquit. Avec lui à mes côtés, j’avais une chance.