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Recueil de nouvelles dans l'univers du pendentif perdu
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tome 1, Chapitre 9 « Une journée à Dunkick (partie 8) » tome 1, Chapitre 9

Une fois dans la pièce, son père croisa les bras sur son torse.

-Je peux savoir ce qui t'as pris de faire ça ? Je t'avais dit « non ». On est en semaine, ce n'est pas le moment, pour faire des balades.

-Tu sais quel jour on est ? demanda simplement Nils.

-Mercredi. Si c'est pour me dire que tu avais l'après-midi de libre…

-La date ?!

-Je sais quelle est la date ! Bien que tu crois que je l'ai oublié !

-Bha, j'en sais rien. Dis-moi, pour voir !

Son père pointa son doigt dans sa direction.

-Attention Nils, je veux bien être gentil, mais ça a des limites.

A ces mots, le garçon explosa.

-Mais t'es pas gentil, putain ! Si t'étais gentil, tu m'aurais laissé aller voir maman pour son anniversaire ! Elle t'aimait, elle t'a tout donné et toi, t'en as rien à foutre !

-Soit poli !

-C'est ça, ta réponse ?! Soit poli ! T'as qu'à tout de suite dire que t'en avais rien à foutre de maman. Ca ira plus vite.

Alors qu'il voulait quitter la pièce, son père l'attrapa par le bras, pour le retenir.

-Je n'en ai pas fini avec toi !

-C'est bon, lâche-moi !

-Pas avant qu'on est terminé cette conversation !

-J'ai rien à te dire !

-Moi, j'ai des choses à te dire ! Ton comportement est inadmissible ! Tu as profité de ton frère pour n'en faire qu'à ta tête ! Et en plus, tu entraînes ta sœur dans tes bêtises !

-Bah bien sûr ! C'est ma faute ! C'est toujours ma faute !

-Tu te comportes mal ! Tu n'es agréable avec personne ! Tu ne travailles pas à l'école ! Tu n'apportes que des soucis !

-Jette-moi alors ! Si je mets en péril ta petite vie tranquille, dégage moi ! Tu pourras reprendre ta vie tranquille avec ta femme et tes enfants, sans ton bâtard !

A nouveau, Nils tourna les talons et fut rattrapé par son père.

-Lâche-moi ! Je vais faire ma valise !

-Je te demande de rester ici ! On n'a pas fini de parler !

Nils eut un mouvement d'humeur, et il regarda sans comprendre son père être projeté en arrière. Celui-ci chuta lourdement sur le sol.

-Papa !

Plus apeuré qu'en colère, le garçon s'approcha.

-Je… J'ai pas fait exprès...

François se redressa, plus difficilement qu'il ne l'aurait souhaité. Le choc devait l'avoir secoué.

-Tu n'aurais pas quelque chose à me dire ?!

-Pardon, papa.

-Depuis quand tu sais faire ça ?!

Tout le problème était là, il ne savait pas comment il avait fait.

-Je… Je ne sais pas…

Son père soupira.

-Ta mère m'avait prévenu. Mais j'aurais préféré que se soit de manière moins brutale.

Nils se sentait perdu entre la discute et le fait qu'il devait prendre rendez-vous pour le recensement. Il eut soudain très envie d'appeler sa tante.

-J'espère que tu ne comptes pas reproduire ce genre d’exploit. Encore moins devant ton frère ou ta sœur...

-Mais non...

Le brun baissa la tête. Il connaissait les règles à respecter pour les mages. Encore plus parce que sa mère était policière.

François prit une grande inspiration.

-Assieds-toi ! Maintenant que tu te tais, on va enfin pouvoir parler calmement.

Nils se laissa tomber sur la chaise lourdement. Il ne savait plus trop où il en était. En face de lui, la silhouette de son père se dessina. L'espace d'un instant le silence régna entre eux, lourd.

-Je t'y aurais emmené ce week-end si tu avais attendu, au lieu de faire ton bazar.

-Tu aurais pu me le dire au lieu de me laisser dans le flou…

A nouveau, aucun des deux ne prononça une parole.

-Il ne t'est jamais venu à l'idée que ça pouvait être dur pour moi ?

Le brun le fixa sans comprendre. Il devait avouer que non, il n'y avait jamais pensé. Pour lui, son père était fort, un roc.

-Toi, tu as peut-être besoin d'y aller pour passer une étape, mais ce n'est pas mon cas.

-Tu ne veux pas voir maman ?!

-Ce n'est en rien ta mère pour moi. C'est juste une pierre tombale, qui ne représente en rien la femme qu'elle était. En plus, tu crois qu'elle voudrait que tu perdes ton temps à faire des allées-retours.

L'adolescent baissa la tête. Il savait que son père avait raison, mais ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir, pour ça.

-Pourquoi on ne peut jamais parler d'elle ?

De la tristesse passa sur le visage de François.

-Tu sais bien qu'ici…

-Pourquoi tu ne viens pas me voir dans ma chambre alors ?

De l'hésitation fut visible chez son père.

-Je ne sais pas si cela te ferait ou non, du bien…

-Mais pourquoi ça me ferait du mal de parler de maman ? Moi, je ne veux pas l'oublier. Je veux me souvenir. Me souvenir de tout ! Que se soit la fois où elle a fait la voix du monstre toute la soirée pour me faire rire, à quand on faisait les courses en quatrième vitesse.

-Quatrième vitesse, tu peux le dire. Je n'avais jamais vu des gens qui prenaient aussi peu de temps pour rassembler tout ce dont ils avaient besoin.

-On était organisé.

Le silence se fit comme si chacun des deux, se remémorer le moment.

-Ce week-end, on ira tous les deux, la voir si tu le souhaites.

Nils secoua la tête.

-Non, c'est toi qui a raison. Ca ne sert à rien… Mieux vaudrait aller manger une gaufre ensemble, elle préférait.

-Très bien, on ira manger une gaufre tous les deux.

-Non, répondit brusquement le brun.

-Non ? Mais je croyais que c'était ce que tu voulais.

-Pas tous les deux. Avec Loli… Et Lucas s'il veut…

Avant que son père ne réponde, la porte s'ouvrit dans un fracas.

-François, qu'est-ce que tu en penses ?

Anne-Laure entra dans la pièce sans se soucier le moins du monde, de qui s'y trouvait.

-Je suis occupé, là !

-Mais ça ne prendra qu'une minute ! Rien qu'une petite minute…

Sans attendre de réponse, elle se dirigea vers son mari, pour arranger sa chemise.

-Elle est froissée, ici. Ce n'est pas du meilleur effet.

François repoussa ses mains.

-Pas maintenant !

Évidemment, cela n'eut aucun effet sur sa femme.

-Il faudra que tu te changes…

-Je t'ai déjà dis que je ne venais pas.

-Bien sûr que si, tu viens !

Sa voix s'était faite plus cassante.

-Non.

-Si, j'ai besoin de mon mari !

-Je ne sors pas ce soir !

Elle eut un petit sourire.

-Tu ne vas pas abandonner ta femme…

-Ce… Je suis fatigué…

-Tu vas prendre sur toi, alors. Hors de question que j'aille seule à cette soirée, après tout, c'est l'ouverture de l'exposition pour la commémoration de la grande guerre.

La grande guerre, elle se jouait devant Nils.

-Je m'en fiches bien.

-Bon, je n'aime pas en arriver là, mais tu veux que j'appelle ton frère ?

François blêmit, avant de se tourner vers son fils.

-Nils, monte dans ta chambre et fait tes devoirs.

Sa belle-mère se tourna vers lui.

-Mais qu'est-ce qu'il fait là, celui-là ?!

-Nous parlions avant que tu nous interrompes !

Anne-Laure reporta son attention sur son mari.

-Aucune importance. Montre moi, tes vêtements ! Je vais t'aider à choisir.

-Je me débrouillerais.

Peu désireux d'en entendre plus, le brun quitta la pièce. Encore une technique pour se glisser dans la chambre de son père. Depuis combien de temps ne dormait-il plus ensemble ? Depuis la naissance de Loli, se rappela-t-il. Information dont il se serait bien passé, mais qu'il avait entendue en rentrant à la maison, juste avant que ses parents ne changent de conversation et s'intéresse à lui. Comme ils discutaient à voix basse, ils pensaient que Nils n'avait pas entendu. Lui se sentait trop honteux pour dire quoi que se soit sur le sujet.


Texte publié par Nascana, 27 octobre 2019 à 22h38
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