Pourquoi vous inscrire ?
Recueil de nouvelle dans l'univers de la fille du cimetière
icone Fiche icone Fils de discussion icone Lecture icone 1 commentaire 1
«
»
tome 1, Chapitre 8 « Lecture du soir » tome 1, Chapitre 8

«Regardant le morceau de cristal tapi au creux de sa main, Citaelle sourit. Enfin, ils avaient trouvé le moyen de réparer leurs erreurs. Elle le tendit à son mari.

-Remets-le vite, afin que le cristal retrouve sa grandeur.

Il approcha les doigts de la magnifique structure avant d'hésiter.

-Attends !

Elle lui jeta un regard interrogateur.

-Mais pourquoi donc ?

Il parut réfléchir.

-Si on répare le cristal, on va redevenir mortels...

Sa femme le fixa sans comprendre.

-Cela a toujours été ce qui était prévu…

-Mais imagine Citaelle, en gardant ce morceau, nous pourrions rester immortels !

Une larme glissa sur la joue de la jeune femme.

-Qu'y a-t-il ?

Le tonnerre déchira le ciel, à présent zébré d'éclair, lorsqu'une silhouette fit son apparition. Vêtu comme un prince, il arborait un cercle d'or autour de la tête, ne laissant aucun doute sur sa position.

La jeune femme baissa la tête, elle ne savait que trop ce que cela voulait dire. Le nouveau venu posa la main sur sa taille, la dominant de toute sa taille. Elle ne dit rien.

-Hé ! Qui êtes-vous ?

Vertigo saute prestement de l'escalier menant au cristal. Sa main se posa sur son arme, il ne pu cependant pas l'attendre. Une force le souleva du sol, enserrant avec force son cou. L'homme eut beau se débattre, il ne pouvait rien faire. Sans ménagement, il fut envoyé contre le mur, et termina au pied de celui-ci, sonné.

-Citaelle, comme promis, je suis revenu afin de voir la fin de votre quête.

La jeune femme ne répondit pas.

-Échouer si près du but…

Il plaça la main paume en l'air et le dernier morceau de cristal vint s'y poser.

-Je me sens d'humeur clémente, aujourd'hui. Je te laisse remettre ce morceau à sa place.

Elle jeta un coup d'oeil à son mari, avant de courir vers la structure colossale brillant de mille feux. A peine posa-t-elle l'éclat contre le cristal que celui-ci disparu absorbé. Une lueur l'entoura et à nouveau, il fut fonctionnel. La magie revint dans toute la contrée.

Citaelle se retourna, avant de descendre lentement l'escalier. Au bas, le seigneur l'attendait bras tendu. Elle ne tenta pas de fuir, acceptant son sort. Une fois devant lui, ses doigts se posèrent sur les siens. Une vive douleur la prit comme si on lui brûlait la chair. Un symbole fit son apparition sur le dos de sa main.

-Bien. Tu es une femme raisonnable, je suis ravie de t'accueillir chez moi.

Pendant ce temps, son mari s'était relevé, tant bien que mal.

-Citaelle !

Avant qu'il ne puisse faire le moindre geste, la jeune femme venait de disparaître sous ses yeux.

-Citaelle ! Que lui avez-vous fait, monstre ?!

Le seigneur se tourna vers lui, une pointe d'amusement dans le regard.

-Ce que je lui ai fait ? Mais c'est toi le seul responsable, Vertigo !

Il se mit à rire alors que son adversaire dégainait son épée.

-Tu n'as toujours pas compris ?

D'un claquement de doigts, il fit apparaître un rouleau de parchemin dans les airs. Celui-ci s'ouvrit seul.

-Voici le pacte que ta chère femme a fait avec moi. Dire qu'elle t'aimait tellement qu'elle a tout donné pour te ramener d'entre les morts. Si douce, si attentionnée, elle faisait peine à voir. Citaelle… Pauvre Citaelle qui croyait si fort en ton amour… Elle était d'ailleurs la seule. C'est pour ça, que je lui ai laissé une chance.

-Une chance ?

-Oui, si vous parveniez à réparer le cristal et que tu la préférée elle à l'immortalité, le contrat serait annulé. Sinon, elle me servirait éternellement dans mon royaume.

Vertigo serra les poings.

-Je n'ai jamais fait ce choix !

-Tu voulais garder ce cristal pour ne pas mourir.

-Mais en quoi ne l'ai-je pas choisi elle ?

Le seigneur sourit.

-Parce que tu vas me croire que tu as pensé à elle, avant tout ? Non, tu savais que son désir le plus cher était de réparer ce qu'elle avait détruit. Le tien, c'était de vivre éternellement.

Vertigo voulu ouvrir la bouche.

-Ne me mens pas, mortel ! Tu n'as pas eu la moindre pensée pour elle. Malgré tout l'amour qu'elle te portait, tu n'as jamais eu les mêmes sentiments. A présent, vis ta vie sans elle, avec pour seuls compagnons tes remords.

A ses mots, il disparu en un éclair.

-Attendez !

Son cri resta sans réponse.

-Citaelle ! Citaelle !

Il tomba à genoux sur le sol, alors que des larmes jaillissaient de ses yeux.

-Citaelle ! Pardon ! Je m'en veux terriblement. »

Quand Lynette arrêta sa lecture et referma le livre, elle se rendit compte que Dvan avait passé les mains autour de sa taille. Elle sentait son torse musclé contre son dos. Bien que froid, la jeune fille appréciait cette présence.

-C'est tout ? demanda-t-il.

Une note de tristesse était perceptible dans sa voix.

-C'est la fin du premier livre.

-Y en a un autre après ?

-Oui.

-Il se passe quoi dedans ?

Elle lui sourit tendrement.

-Nous le verrons bientôt.

-Demain ?

-Demain, si tu veux.

Il hocha la tête, avant de la serrer contre lui. Elle se laissa faire, appréciant son contact. Avec lui, elle se sentait toujours bien, en confiance.

-Moi, je m'en fiche de l'immortalité. Je garde ma femme, c'est plus important.

A ses mots, elle ne put s'empêcher de sourire.

-S'il faut, je donne l'immortalité et je garde ma femme.

-Tu es vraiment très gentil.

En se tournant vers lui, elle se rendit compte qu'il avait rougi.

-Pas vraiment. Je garde juste ce qui est le plus important pour moi : ma femme.

Tout en disant cela, il posa un baiser sur le haut de son crane.

-Dvan ?! murmura-t-elle surprise.

Son mari disait toujours des choses si touchantes. Une fois encore, son coeur s'était mis à battre plus fort. De son côté, le géant la regarda sans comprendre.

-J'ai dis une bêtise ?

-Non, c'est juste vraiment touchant.

Il l'embrassa sur la tempe.

-C'est la vérité. Tu es la personne la plus importante pour moi.

-Dvan…

A ses mots, elle ferma les yeux. Il était si gentil et elle… Elle ne pouvait rien lui dire… Lui en voudrait-il ? Le connaissant peut-être même pas. Elle prit sa main dans la sienne, avant de la porter à ses lèvres pour y déposer des baisers. Son mari se figea.

-C'est la droite, murmura-t-il.

-Ca n'a aucune importance.

Tendant le bras vers la table de chevet, elle y posa le livre.

-Il aurait dû écouter sa femme, poursuivit le géant. S'il l'aimait vraiment, il l'aurait écouté. Elle a dit qu'il fallait réparer le cristal, c'est que c'était ce qu'il y avait à faire. Moi, si tu me dis que c'est ce qu'il faut faire, je le ferais sans hésiter.

-Oui, mais toi, tu es merveilleux.

-Je ne vois pas trop en quoi…

Elle garda sa main dans la sienne.

-Tu me protèges, murmura-t-elle.

-Oui, je te protégerais du démon, comme ça, il ne viendra pas te chercher.

Tout en disant cela, il déposa un baiser dans son cou, la faisant frissonner. Devant cette phrase sans rapport avec la situation, Lynette se mit à rire.

-Je te rassure, je doute que le démon veuille de moi.

-Pourquoi ?

-Citaelle est une belle fille.

A ces mots, Dvan récupéra le livre et l'ouvrit jusqu'à l'illustration où l'on pouvait voir l'héroïne chez elle, dans son domaine. Il l'étudia avec attention, avant de hausser les épaules.

-Elle juste une fleur dans les cheveux. Toi aussi, tu peux le faire.

Cette phrase amusa sa femme.

-Quoique… Non, ne le fait pas. On ne sait jamais des fois que ça attire le démon, plaisanta-t-il.

-Citaelle a de beaux et longs cheveux blonds…

-Et alors, les tiens aussi, sont magnifiques ! Ils ne sont pas blonds, mais ils sont beaux quand même. J'adore leur couleur.

Il passa la main dans sa chevelure.

-En plus, ils sont vraiment doux.

Son mari reposa le livre, avant de l'attirer contre lui, pour la serrer dans ses bras.

-Je vais te protéger du démon.

-Mais puisque je te dis qu'il ne voudra pas de moi, se mit-elle à rire.

-On ne sait jamais ! Dans le doute, mieux vaut être prévoyant. Il a peut-être besoin de ma femme, pour faire fonctionner son cimetière.

Lynette secoua la tête.

-Pourquoi un démon aurait-il un cimetière ?

-Je ne sais pas… Pour enterrer des gens… Et s'il veut la femme la plus compétente en cimetière qui soit, il viendra voir la mienne. Mais moi, je ne serais pas d'accord pour lui donner.

Elle le regarda en secouant la tête.

-Dvan, tu racontes n'importe quoi !

-Je sais, mais ça te fait rire alors je continue.

Ces mots, elle sentit son coeur battre plus fort. Il faisait ça, pour elle. Il savait bien que sa vie n'était pas des plus simples et faisait de son mieux pour l'égayer.

Lynette se laissa glisser sur le matelas, finissant totalement allongé dessus.

-Je n'ai aucune crainte à avoir si tu es là pour me protéger du démon. Sûr qu'il ne viendra même pas, quand il verra combien mon mari est fort.

Il passa la main sur son visage, se pencha et déposa un baiser sur son visage.

-Tu ferais bien de te reposer. Je veille sur toi.

Elle hocha la tête, avant de lui tendre ses lunettes. Il les posa sur le meuble, près d'elle puis se leva pour la couvrir. Avec attention, il la borda pour qu'elle ne prenne pas froid.

-Tu restes un peu avec moi ?

-Comme toujours, jusqu'à ce que tu t'endormes.

Il éteignit la lampe, plongeant la pièce dans le noir. Si lui pouvait encore voir sa femme, il était certain que ce n'était pas son cas. Alors avec un sourire aux lèvres, il se penche sur elle pour l'embrasser.

-Tes boucles me chatouillent, ria-t-elle.

Il repoussa ses cheveux, mais continua son baiser.

C'était si bien d'être là. Lui, qui était si repoussant avait maintenant un foyer, et une femme formidable qui faisait tout pour le rendre heureux. C'était un rêve.

Alors qu'il s'allongeait sur le lit, elle vint instinctivement coller son corps au sien. Sa main se posa sur sa taille, et Lynette posa la main sur la sienne.

-Je t'aime, murmura-t-elle.

-Moi aussi. Chaque jour, je suis heureux avec toi.

Elle serra ses doigts.

-Je suis la plus heureuse grâce à toi. Tu prends soin de moi.

-Euh… Bah… En fait… Je fais ce que je peux…

Il se maudit de raconter de telles bêtises, mais son épouse ne s'en formalisa pas.

-Demain, j'irais à la librairie. Est-ce que ça te ferais plaisir de venir avec moi ?

Dvan hocha vigoureusement la tête. Où qu'elle lui demande de l'accompagner, il serait content de toute façon.

-J'y suis jamais allée. Sauf une fois quand j'étais petit…

-Tu pourras choisir un livre pour toi, si tu veux.

-Mais je lis mal. Quand toi, tu lis, ça fait une histoire. Quand moi, je lis, ça fait « ha... » « euh... » et on ne comprend rien.

Lynette secoua la tête.

-Tu as tord. Je comprends très bien. D'ailleurs, tu veux que je t'avoue un secret ? J'adore quand tu me fais la lecture.

-Vraiment ?

-Bien sûr.

Dvan septique, parut réfléchir.

-D'accord, je lirais une page, demain alors.

-Tu es un ange, Dvan.

-Je ne crois pas. Mais si ça t'aide à dormir de lire un livre alors je le ferais pour toi.

-Merci, mon aimé.

Tendrement, il lui caressa les cheveux, la laissant s'endormir. Quand se fut le cas, il sortit sans faire de bruit de la pièce, emportant avec lui, le livre. S'il voulait vraiment faire la lecture demain, mieux valait commencer à s’entraîner maintenant. L'idée ne l'amusait pas, seulement le géant voulait que sa femme comprenne un minimum l'histoire.

Il s'installa donc sur le banc posant son roman sur la table et l'ouvrit. Un trait soucieux lui barrait le front. Il allait devoir faire de son mieux.

Dvan posa les yeux sur la page. Il la lisait puis aller travailler. Après peut-être, reviendrait-il pour en lire une autre ? Il verrait.

Avec un soupire, il se pencha sur le livre pour commencer sa lecture.

Si cela pouvait faire plaisir à sa femme, alors il ferait son maximum. Même si c'était étrange de lui demander ça. Le géant était franchement nul en lecture, et il ne voyait pas comment Lynette pouvait l'ignorer.

Ou alors, elle faisait comme lui. Chaque fois que son épouse lisait, il la fixait en la trouvant magnifique. Elle savait même faire des voix différentes pour les personnages. C'était un bonheur à écouter. Peut-être en serait-il capable un jour ?

Il l'espérait. Comme ça, il lirait un tas de belles histoires à sa femme pour la rendre heureuse.

Le sourire aux lèvres, il se remit à l'étude des lettres sous ses yeux. Ses lèvres formèrent les morts alors qu'il les déchiffrait. La nuit promettait d'être longue.


Texte publié par Nascana, 20 janvier 2020 à 23h38
© tous droits réservés.
«
»
tome 1, Chapitre 8 « Lecture du soir » tome 1, Chapitre 8
LeConteur.fr Qui sommes-nous ? Nous contacter Statistiques
Découvrir
Romans & nouvelles
Fanfictions & oneshot
Poèmes
Foire aux questions
Présentation & Mentions légales
Conditions Générales d'Utilisation
Partenaires
Nous contacter
Espace professionnels
Un bug à signaler ?
2628 histoires publiées
1176 membres inscrits
Notre membre le plus récent est Defghard
LeConteur.fr 2013-2024 © Tous droits réservés