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Léandre Alzaerus détestait Halloween. Pour un sorcier, c'était la pire des journées. Entre les jeux de Wicca en guise de réunions pour déprimés améliorées, les appels aux démons faits par des adolescents passablement éméchés, les fantômes mécontents qu'on vienne perturber leur sommeil et qui le font savoir d'une manière assez désagréable, il n'avait aucune seconde à lui. Les gens ne pouvaient-ils pas simplement se caser devant une énième diffusion de Hocus Pocus ou même La nuit des masques pour les plus mordus, à manger des bonbons à la citrouille, et ficher la paix au Voile ? Franchement, s'il retrouvait Samhain Agastache il allait lui faire payer ! Comment ça, vous ne connaissez pas Samhain Agastache ? En deux mots, c'est un sorcier irlandais qui, selon l'humble avis de Léandre, devrait aller consulter la médecine magique pour avoir popularisé cette idiotie d'héritage celtique en fête commerciale mondiale. Bref.

Léandre soupira. On se les gelait à Paris, un 31 octobre, même en lourd manteau de cachemire. Il aurait pu être muté dans un pays plus sympa, où passer la morte saison au chaud, mais non, bien sûr. Ce n'était que les vieux sorciers qui avaient le droit à des postes aussi agréables que Bora-Bora ou Madagascar. Il n'était qu'un jeunot de trois cents ans, après tout. Bon, au moins, il avait réussi à revenir dans son pays natal et à quitter les États-Unis. Bon sang, l'euphorie de ce pays pour cette stupide fête était incompréhensible. Il gardait de ses années d'apprenti des souvenirs terribles de nuits blanches pendant tout le mois d'octobre. Un mois entier. Les humains n'étaient que des inconscients doublés de grands abrutis. Toujours selon Léandre.

Le sorcier arpentait les rues de Paris en gardant un oeil sur les troupeaux de jeunes adolescents qu'il croisait. Non pas qu'il devienne réactionnaire, mais la plupart des âneries opérées pendant cette fête était due à de jeunes blanc becs qui voulaient s'amuser à se faire peur, et dépassaient les limites. Aller chatouiller les Êtres du Voile le jour où celui-ci n'était plus qu'une infime membrane invisible facilement franchissable même pour les démons fichés R (comme Redoutables, Ravageurs, Ronchons, comme vous voulez) était une mauvaise idée. Les humains n'avaient aucune idée des dangers dont ils étaient préservés grâce à ce fichu Voile et aux différentes castes de sorciers éparpillés dans le monde qui les protégeaient.

— On s'ennuie un peu, non ?

Héphaïstos, communément appelé Istos, était le compagnon de Léandre. Un chat, comme vous vous en doutiez. Roux, comme vous vous en doutiez moins. Prolongation de l'âme de son maître, il était né lors de la cérémonie qui avait fait passer Léandre du grade d'apprenti sorcier à sorcier confirmé.

— Je ne m'aventurerais pas à dire ça, ronchonna Léandre. La nuit n'est pas encore terminée.

Il s'arrêta à un stand ambulant pour s'acheter une crêpe chaude, juste avant que la tenancière ne le ferme. Quoi, vous pensiez que les sorciers ne mangeaient pas ? La jeune femme lui fit les yeux doux, et Léandre sourit poliment. Bon d'accord, il était assez bien conservé pour ses trois cents ans : il avait arrêté de vieillir intentionnellement à vingt-cinq ans. Et son physique d'origine était assez bien fait pour qu'on puisse le qualifier d'agréable à regarder. Oui, l'avantage d'être sorcier, c'est qu'on pouvait entièrement contrôler son apparence physique. Assez des rides ? Hop, une petite concentration, et on pouvait retrouver son visage de jeune pré-pubère ! Léandre lui avait choisi de rester un jeune homme, assez vieux pour qu'on ne se méprenne pas sur ses capacités, assez jeune pour charmer lorsqu'il en avait besoin.

Le sorcier sentit vibrer son smartphone contre la poche de son veston et le sortit. Le numéro qui s'affichait était celui de l'Abbé Grégoire, un bar de gentlemen qui servait de base au cercle de Sirius auquel Léandre appartenait.

— Allô ?

— LÉO ? C'EST TOI ?

Léandre éloigna son appareil de son oreille. Théophaste, son supérieur, n'avait jamais réussit à se faire à cette technologie. Pour sa défense, il avait quand même vécu au temps des Templiers.

— Pas la peine de hurler, chef, je vous entends.

— Ah oui pardon. Nous avons une alerte : un fantôme dans le cimetière de Montmartre. Une petite fille. Des humains ont alerté la police, essaie d'arriver avant eux. Comme c'est toi le plus près de la zone...

— Compris.

Et il raccrocha. Théophaste allait encore lui rappeler que ce n'était pas des manière de gentleman, mais tant pis.

— Alors ?

— Montmartre, Istos !

D'un claquement de doigt, il fit jaillir sa magie en un crépitement bleu roi. Il traça sur sa paume ouverte la rune de l'invisibilité, composée de l'élément de l'air, celui de la vision, et celui du néant. Une rune appartenant à la classe des illusions, que Léandre maîtrisait sur le bout de ses doigts manucurés. Istos, rendu aussi invisible que son maître, se fit pousser des ailes et pu suivre son sorcier qui avait entamé une course zigzagante et effrénée pour rejoindre le cimetière de Montmartre. Si vous vous attendiez à ce qu'il prenne un balai, vous vous fichez le doigt dans l'oeil : Léandre détestait l'altitude et avait le mal des transport. Courir à la vitesse de la lumière était certes moins pratique dans les rues bondées de Paris, mais moins dangereux pour son petit confort.

***

— Mais qu'est-ce que tu fous ? Bastien, reviens !

Et voilà. Pourquoi ils l'avaient pris, déjà ? Bastien releva le drap de sa grand-mère qui lui servait de déguisement pour s'adresser à ses deux amis, son grand sourire contrastant avec le noir de sa peau :

— Les mecs, c'est vraiment chelou, y'a une gamine qui est morte sur celle-ci !

— T'es lourd, reviens, on se casse !

Lucas leva les yeux au ciel, et échangea un regard avec son meilleur ami, Gabriel. Gabriel, c'était le portrait du gentil garçon que tout le monde aime et qui plaît aux filles en manque d'affection. Ou qui cèdent à la mode des fans de k-pop souhaitant plus que tout avoir le petit ami typé. Asiatique, des yeux bridés noisettes pleins de douceurs, le sourire facile et l'auto-dérision comme religion, il était facile de l'apprécier. D'ailleurs, il sourit en levant les épaules, signe de son impuissance. Ils avaient décidé de sortir faire Halloween tous les trois, les trois mousquetaires, pour que Gabriel oublie sa récente rupture qui lui pourrissait la vie. Parfois, Lucas avait juste envie de lui dire de laisser tomber les filles et de regarder du côté des garçons. Qu'il était là, au cas où, pour lui rendre service si jamais il se tournait vers cette option. Il aurait peut-être sauté le pas, ce soir, à l'aide de l'alcool. Parce que oui, les trois garçons avaient beaucoup, beaucoup bu.

C'était l'idée de Bastien de venir ici, au cimetière de Montmartre. Toujours en train de traîner ses oreilles dans les conversations, il avait eu l'information qu'une fête plus ou moins légale allait se tenir ici, et que la moitié de leur lycée serait ici. De quoi approcher de nouvelles têtes – et surtout de nouvelles filles. Parce que la philosophie de Bastien, lorsque l'on tombait de cheval, c'était de remonter aussitôt. Lucas, lui, aurait plus que volontiers proposé un autre sport à Gabriel.

— Allez, on s'arrache, Bastien, ramène-toi !

— Ouais c'est chelou, appuya Lucas.

Lucas appuyait toujours ce que disait Gabriel. Lucas était aussi fou amoureux de son meilleur ami depuis qu'il avait découvert ce qu'aimer voulait dire. C'était essentiellement pour lui qu'il avait rejoint l'équipe de basketball, avant même qu'il puisse se rendre compte de ses sentiments. Pour lui qu'il avait fait trois tonnes de bêtises rien que pour ne pas être séparé de lui. Ses choix d'options au lycée ? Les mêmes que Gabriel.

— Woh les mecs ! Revenez !

Gabriel et Lucas se retournèrent comme d'un seul homme pour voir Bastien pointer du doigt un arbre. Lucas soupira :

— Oui, c'est un arbre. Et ?

— Mais regardez en haut ! Je sais que je suis bourré, mais quand même !

Lucas leva les yeux et s'étrangla.

— Vous aussi vous la voyez ?

Sur une branche, très en hauteur, était juchée une gamine pâle, habillé d'une large chemise de nuit blanche sans manche – elle devait crever de froid, bon sang –, de longs cheveux noirs lui mangeant le visage et la main caressant un chat osseux.

— C'est une illusion collective ?

Comment est-ce que Gabriel, même bourré, pouvait sortir des expressions pareilles ?

— Eh petite, tu t'es perdue ? Ils sont où tes parents ?

Bastien chercha à s'approcher et à monter sur l'arme pour aller l'aider, mais se cassa la figure. Complètement ivre, il explosa de rire, bientôt suivi par ses deux autres compères. C'est finalement Gabriel qui eut l'idée d'appeler la police, essayant tant bien que mal de calmer son rire. Gabriel était un surhomme.

***

Il arriva rapidement sur les lieux du pré-crime. Oui, pré-crime : les fantômse de petite fille sont souvent les pires. Celle-ci était très jeune, de longs cheveux bruns lui tombant devant les yeux, juchée sur une branche d'un vieil arbre qui n'avait rien demandé à personne, et était accompagnée d'un chat noir émacié. Mauvais signe, les fantômes de chat s'attachaient aux esprits qui avaient eus ou auraient pu avoir des capacités magiques. Léandre se trouvait donc en présence d'une sorcière qui n'avait pas pu grandir, être détectée, et accompagnée dans son apprentissage. Une sorcière avortée en quelque sorte. Il retraça sa rune à l'envers et redevint visible. Des cris surpris, voire effrayés, se firent entendre dans son dos.

Les adolescents qui avaient appelé la police. Léandre roula des yeux. Il détestait les adolescents. Les voir si jeunes, si pleins d'innocence et d'inconscience le révoltait. Peut-être parce que lui-même, lorsqu'il avait eu leur âge, n'avait pas pu profiter de sa jeunesse. Il avait été ramassé dans la rue à l'âge de treize ans par le sorcier qui l'avait réveillé, c'est-à-dire qui avait exercé la magie devant lui et avait ainsi déverrouillé ses capacités surnaturelles. À cette époque, Léandre faisait tout et n'importe quoi pour survivre. Une sale époque. Et voir ces gamins qui avaient absolument tout pour eux, et qui se plaignaient en plus de ça, ça le mettait dans une rogne pas possible.

Il ignora le groupe en se disant qu'il allait leur effacer la mémoire peu après. Prudemment, il avança vers l'arbre où le fantôme s'était réfugié. Entrer en contact avec un fantôme n'était jamais facile, encore moins le fantôme d'une enfant. Qu'est-ce qui avait pu la faire mourir aussi jeune ?

— Bonjour, jeune fille. Je m'appelle Léandre, et voici mon chat, Héphaïstos.

Istos miaula et ronronna, fort. Les ronronnements calmaient les êtres, qu'importe leur nature. La petite fille releva la tête et ses yeux, d'un bleu presque blancs, se fixèrent sur le chat roux. Son chat fantôme se mit sur ses quatre battes, et sa l'embout de sa queue se tordit, signe de son intérêt. Prise de contact beaucoup plus facile qu'il ne l'avait prévu ! Istos était un atout indéniable, son caractère, aussi agréable et doux que celui de son maître était râleur et tempétueux, avait plus d'une fois sorti le sorcier d'un mauvais pas.

— Et toi, quel est ton nom ?

— Amanda.

La voix de l'enfant était douce et haute. Un soupçon de peur y perçait. Même s'il se doutait de la réponse, Léandre posa la question tout de même :

— Alors Amanda, que fais-tu dehors ce soir ?

La gamine jeta un oeil noir au groupe d'adolescent qui se figèrent derrière Léandre, cessant leurs murmures.

— Ils font du bruit. Ils m'ont réveillée.

— Si je te promets de les mettre dehors pour que tu puisses à nouveau dormir, est-ce que tu peux me promettre en échange de retourner là d'où tu viens sans faire de problèmes ?

L'enfant fit la moue, jeta un regard à son chat comme si elle l'interrogeait, puis hocha la tête de haut en bas. Léandre tendit la main pour qu'Amanda la prenne. Étant sorcier, il pouvait toucher les fantômes.

— Je te donne ma parole, dit-il.

La parole d'un sorcier n'était pas à prendre à la légère. Aussitôt que le contrat fut scellé, Amanda et son chat disparurent derrière le Voile. Il était temps pour Léandre de faire preuve de ses talents d'illusionniste.

Il se retourna vers le groupe de jeunes, un trio de garçons, certainement lycéens, déguisés en fantôme, vampire et zombie. Même pas d'originalité. Léandre tiqua devant la qualité médiocre de leurs accoutrements, lui qui ne sortait jamais autrement qu'en trois pièces dénichés chez les meilleurs stylistes européens.

— Bonsoir messieurs ! dit-il d'une voix de M. Loyal.

Il claqua des doigts, et sa magie, d'un bleu roi brillant, pétilla sur son index. Les trois ados reculèrent d'un pas à l'unisson, les yeux fixés sur la lumière qui les effrayait. Dans l'air, Léandre traça la rune de l'oubli, composé de l'esprit, du passé, et du néant, qu'il envoya vers les garçons. La rune se reproduit sur leur front, luminescente dans la nuit.

— Ce que vous avez vu n'est pas réel. Halloween, la boisson, blablabla, je vous laisse compléter les blancs tout seuls comme des grands ! Les seules choses que je veux imprimer dans vos esprits d'oiseaux, c'est que vous n'avez pas vu cette petite fille ni moi. Vous allez gentiment faire demi-tour et vous éloigner de ce cimetière, vous caser devant Hogus Pocus et ne plus sortir de chez vous d'ici demain matin. Capiche ?

Il claqua de nouveau des doigts et la rune disparut, s'enfonçant dans leurs chairs. Quelques secondes plus tard et les lycéens se regardèrent avec les yeux ronds, avant de s'éloigner dans l'allée vers la sortie. Bien ! Une autre réussite pour Léandre Alzaerus ! Le sorcier attrapa son portable pour rappeler son patron et l'informer que c'était une affaire réglée, mais, au moment où Théophaste décrocha, l'un des trois garçons avait fait le chemin inverse et se tenait devant lui, armé d'un poignard qu'il pointait sur sa gorge. Le vampire. Héphaïstos siffla de tout son soul.

— Oh Sainte Mère.

— LÉO JE T'AI DÉJA DIT DE NE PAS JURER !

— Vous êtes qui ? demanda le vampire. Vous avez fait quoi à mes potes ?

Et merde. Léandre regarda plus loin : les deux autres obéissaient docilement et étaient en train de sortir du cimetière. Le sorcier roula des yeux, excédé. Comme s'il avait besoin de ça ! Le gamin n'était pas sûr de lui, la lame tremblotait contre la peau de Léandre, et celui-ci vu passer les ombres de la terreur dans les yeux bleus de son agresseur. Il devait certainement traîner avec le couteau que son père, en homme viril, lui avait donné comme son père avant lui. Charmant. De l'avant-bras, il éloigna la lame de son cou, mais elle l'effleura tout de même avant de tomber au sol. Une fine ligne de sang peignit son cou ambré.

— Tu peux ranger ça, ça ne te sera d'aucun secours contre moi. Théophaste ? Vous êtes encore là ?

— OUI QU'EST-CE QU'IL SE PASSE ?

— Je crois que j'ai réveillé un Sensible.

À l'autre bout de la ligne, Théophaste éclata de rire. Évidemment, ça devait lui arriver à lui. Léandre soupira en regardant le jeune homme de haut en bas : plutôt grand, poids moyen, des cheveux d'un brun banal, visage qui n'attirait pas l'attention, hormis ses yeux d'une belle couleur bleue, rien ne le sortait de l'ordinaire. Oh, et bien sûr, son goût plus que mauvais pour les déguisements bon marché. Le garçon essaya de l'attaquer d'un coup de poing.

— Sérieusement, soupira Léandre.

Il le contra, sans aucune difficulté, casa le portable contre son oreille alors qu'au bout de la ligne, son patron était toujours plié. Il finit par le mettre à terre avec une clef de bras. Un jeu d'enfant.

— Ton nom ? Et ne m'oblige pas à te faire mal.

Le gamin lutta, le sorcier lui tira le bras.

— Lucas, lâcha-t-il, la bouche contre les gravillons.

— Théophaste, je suis on ne peut plus ravi de t'annoncer que je viens de réveiller Lucas, premier apprenti à suivre mon enseignement pour devenir un immense sorcier comme son maître.

L'ironie. Lui qui détestait les adolescents, il fallait maintenant qu'il s'en coltine un. Théophaste se reprit, et lui rappela :

— Tu connais le protocole. Tu es relevé de ta ronde, je t'attends à l'Abbé Grégoire.

— Merci d'avoir enfin daigné me retirer temporairement mes obligations au vu de la situation.

Et il raccrocha sans plus de cérémonie. Si avec ça, Théophaste lui reprochait de ne pas avoir de manière ! Il libéra Lucas, qui se remit prestement sur ses jambes et chercha de nouveau à attaquer.

— Lucas ne rend pas les choses plus compliquées où je peux user de la force.

D'une rune et il l'immobilisa, droit comme un i, muet comme une carpe.

— Alors, ici commence ta nouvelle vie mon très cher Lucas. Tu dispose du talent très rare d'être un Sensible, c'est-à-dire ces humains qui ressentent la magie. Et puisque tu as été réveillé à cause de moi, je n'ai pas le choix que de faire de toi mon apprenti. Et tu n'as pas d'autres choix que de me suivre, puisque ta capacité à engranger la magie fait de toi un mets de choix pour tous les démons qui peuplent le Voile. Maintenant, en route, je vais te ramener à notre base.

Léandre avança de son pas tranquille.

— Léo, il est immobilisé, l'informa Héphaïstos, qui s'attira le regard éberlué de Lucas.

Il n'avait sans doute jamais vu de chat qui parle. Bon sang, il fallait tout lui apprendre. Un vrai nouveau-né.

— Oh, c'est juste !

Il traça la rune inverse, mais Lucas ne bougea pas d'un pouce.

— Jeune homme, je ne plaisante pas. Si tu souhaites te faire arracher la tête par un esprit frappeur, libre à toi. Toi et tes amis aviez dû en réveillé un, tout à l'heure.

La menace fit son effet et l'adolescent avança vers lui à toute hâte. Bien. Lucas lui fit remarquer, en le regardant de travers :

— Vous ne m'avez pas dit votre nom.

— J'ai oublié.

Il s'arrêta et lui tendit une main ourlée de bagues.

— Léandre Alzaerus, plus de trois cents ans d'existence et presque autant à oeuvrer en tant que sorcier.

Le jeune homme la lui serra précautionneusement. Quand leurs regards s'accrochèrent, le sorcier vit dans les yeux bleus de son nouvel et premier apprenti une étincelle qu'il n'avait pas encore vue. Quelque chose d'intéressant. De prometteur. Une curiosité que lui-même avait à son âge.

— Je pensais que tu allais être un poids pour moi, mais en fin de compte, nous allons peut-être nous amuser. Allez, en route !


Texte publié par Codan, 12 décembre 2018 à 13h46
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