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Altitude des Songes Tome 1-La voie de l'espoir
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tome 1, Chapitre 10 « 10-RAPPORTS ET PRESENTATIONS (Douce) » tome 1, Chapitre 10

Je venais d'ouvrir un peu plus le lien que j'avais avec Villyann, je me dirigeai vers le jardin de Pierre après l'avoir laissé avec son compagnon Halkens. J'étais de retour à la capitale, je devais faire mon rapport à mon roi et honorais la promesse faite lors de mon précédent passage. Mon frère s'était posé au sommet d'un rempart une proie morte entre ses serres, je sentais le Roi m'attendre près de la fontaine. Je l'avais sentie s'enrouler autour de mon esprit pour m'attirer, j'aurais pu aisément le repousser mais j'étais son vassal. Une pierre gigantesque en forme de flamme surplombait la fontaine. L'emblème de notre peuple était gravé à même la roche.

- Mon Roi, Chevalier Douce aux rapports, dis-je en me redressant.

- Je vois que tu n'es pas surpris de me trouver ici à une heure aussi tardive, tu as senti ma présence, mais tu m'as laissé te guider jusqu'ici.

- Oui, mon Roi, je serais venue vous trouver.

- Ce n'est pas tout à fait exact. Je ne vois pas l'ami que tu devais me présenter.

- Très proche, il ne va pas tarder à arriver.

- D'après les rapports des gardes, tu es arrivé par la porte sud avec deux hommes, dont un était inconscient. Dois-je en conclure qu'il s'agit du Prince Alexie Villyann Hassor ?

- Il était bien l’un des deux hommes qui m'accompagnaient, l'autre est son compagnon Halkens, il a été blessé près de la frontière.

Je le sentis prendre son envol, il plongeait droit sur nous dans un piquet vertical, il pouvait dépasser la vitesse de quatre-vingt-trois mètres par seconde. Le jardin de Pierre où nous étions, était réservé aux officiers, cet étendu de verdure se trouvait à l'intérieur de la Kasteel, les remparts extérieurs de la cité et le premier mur d'enceinte du château-fort l'isolaient du reste de notre capitale.

La Kasteel était un bastion à trois murailles d'enceinte. Son premier mur se confondait avec les remparts extérieurs de la cité sur sa face ouest et sud qui faisait face à l'océan. Il possédait quatre tours de garde sur son deuxième mur d'enceinte qui était bien moins étendu que le précédent. Il était recentré sur l'immense construction qui était le cœur de notre royaume et qui était surplombée par une grande tour d'observation. Elle avait une conception en encorbellement qui lui permettait d’augmenter de huit mètres son diamètre entre sa base et son extrémité, mon mentor résidait au sommet de la tour depuis aussi longtemps que j'e m'en souvenais. Elle prodiguait ses enseignements dans une grande salle à côtés des quartiers, la vue y était exceptionnelle sur notre capitale.

Le temple de la lumière était le seul bâtiment abritant une des trois branches du pouvoir à avoir une entrée publique, il servait d'hôpital et de centre de formation de tous les guérisseurs du royaume. La doyenne de notre peuple était à sa tête, les deux autres sanctuaires n'étaient accessibles que par des souterrains secrets. Il se posa avec une grande légèreté sur le banc à côté du Roi et baissa sa tête en signe de soumission. "Pourquoi baisses-tu les yeux ?""Il est le chef de ta tribu"

- Je comprends tes réticences à me parler de ce lien. Il posa sa main sur sa tête en caressant le sommet du crâne. Il est magnifique, mais avant que tu me racontes l'histoire de cette rencontre. Existe-t-il un moyen de lui parler ?

Il était parfaitement informé, je l'avais souvent vu jouer l'imbécile pour voir si son interlocuteur le sous-estimait, je lui tendis ma main droite. "Bonjour ami de ma fille quel est ton nom ?" "elle m'appelle Frère." "Puis-je te demander, comment fonctionne votre lien ?" "Sœur m'a sauve alors que j'étais gravement blessé dans une guerre de territoire, depuis elle prolonge ma vie, en échange je lui prête mes yeux"

- Depuis combien de temps rallonges-tu sa vie ?

- Plus de trente ans, répondis-je.

- Tu avances en terre inconnue ma fille. Je ne pourrais t'aider dans ce lien. C'est un magnifique animal, mais tu ne pourras pas rallonger sa vie éternellement. Il a déjà vécu deux fois plus longtemps que ceux de son espèce.

- Je le sais, dis-je en baissant la tête.

- Il est en partie Lanthian par le sceau que tu as posé sur lui.

- Je lui ai promis de le libérer de cette magie et de ces contraintes.

- Tu as fait une promesse que tu ne pourras pas tenir.

Je relevais brusquement mon regard. Il ne plaisantait pas. Il était temps de payer mon erreur de jeunesse.

- Il veut avoir une descendance et transmettre tous son savoir. Je pense qu’il le mérite, par rapport à tous les services qu’il a rendus à notre peuple.

- C’est toi qu’il a aidé, rectifia-t-il.

- Mon intérêt a toujours été celui de notre peuple. Je marche sur des chemins à ce jour encore inexploré et aux destinations incertaines, mais mes intentions sont claires.

Je n’en doute pas, mais tu ne détiens pas le savoir nécessaire pour ouvrir le sceau de la transmission.

"Tu peux aller chasser, frère". Il partit sans poser de questions. Les problématiques des hommes ne l’intéressaient absolument pas.

- Maman détient ce savoir, m'aidera-t-elle ?

Je n'avais aucune preuve de sa présence, mais je fixai son regard.

- Depuis quand le sais-tu ?

- Quand tu as senti mon lien, j'ai également ressenti quelque chose, une présence qui m'était très familière, derrière ton esprit.

- Tu m'espionnais pendant que je t'espionnais, on fait une belle famille. Cessons ce jeu, dis-moi, comment tu as fait le rapprochement ?

- Oui, mon Roi. Je me suis rappelé une chronique du Chevalier Prudent. Il est devenu le roi Vacuité, le successeur du roi Harmonie qui était notre premier roi. Il était le premier à avoir uni les trois voies dans une quatrième qui porte son nom. Mais vous avez réussi à le surpasser en vous liant avec la fille de votre Maitre.

- Je suis impressionné par tous ce que tu as appris. Ton frère aîné n'en sait pas autant que toi, pourtant il est passé maître depuis très longtemps, lui.

En insistant sur le « lui », il me signifiait sa contrariété. Je n’étais que Chevalier.

- Je vais convoquer le grand conseil dans deux jours, tu pourras y emmener le Prince et son compagnon. Il s'agira d'un entretien officiel, nous nous revoyons dans deux jours.

- Vous ne m'avez pas répondu. Est-ce que mère m'enseignera la technique pour ouvrir le sceau ?

- Réussis ton épreuve de Maitre et ta mère ouvrira le sceau de ton ami.

- Merci beaucoup pour cette immense faveur, dis-je en inclinant la tête.

"Frère bientôt tu pourras avoir une descendance." "Je chasse, tu me déranges". Je me dirigeai vers les quartiers de mon Maitre. Je trouvai la porte entre ouverte, j'en franchissais aussitôt le seuil et la refermais derrière moi. Je la trouvais assise à la table devant un petit feu de cheminée.

- Je sais pourquoi tu es là, me dit-elle.

- Bonjour Maitre, comment allez-vous ?

- Je me sens vieille, mais je suis heureuse. Dans deux jours, je ne serais plus ton Maitre, la vision de mon oncle est de plus en plus proche de se réaliser.

Elle se leva et sortit une bouteille de dessous la table, elle ôta le bouchon et nous en versa deux verres, le liquide avait une couleur ambre.

- En quoi consiste ce rituel, demandais-je en soulevant le verre.

- Célébrer ta future promotion au rang de Maitre. Il s'agit d'une liqueur de fruits.

J'en prenais une petite gorgée, la texture ressemblait plus à un sirop, mais la boisson était très alcoolisée. Il n’était pas interdit de boire des breuvages à base de fruit fermenté, mais sa consommation était très réglementée. J'avais observé qu’une absorption régulière provoquait une rapide accoutumance. L'alcool avait le pouvoir d'ôter le contrôle que tout un chacun applique à ses actes, ses mots et ses pensées. Ses effets variaient selon la capacité et la volonté de la personne à se maîtriser. Seules les juges étaient habilitées à distribuer la petite production de liqueurs.

- Elle est très bonne mais très forte. En quoi consiste cette épreuve ?

- Une simple vérification de tes capacités au combat. Son résultat influera sur tes relations avec les autres Maitres, nous devons porter la voie que nous avons choisi d'approfondir.

- Que vais-je choisir Maitre ? Demandais-je d’un ton inquiet.

Elle se mit soudain à rire, plus je la fixais pour déchiffrer la source de son amusement, plus ses éclats de rire s’amplifiaient. Je voyais des larmes coulaient sur son visage qu'elle essuya d'un revers de main avec de reprendre son calme.

- Merci de me faire rire. Tu ne fréquentes pas beaucoup les autres Chevaliers, mais personne à part ton père n'est aussi fort dans toutes les voies que toi.

- Pourquoi réunir tous les Maitres ?

- Pour t'introniser, il veut que tous les Maitres voient tes capacités.

Je lui fis mon rapport comme elle me l'avait apprise. Je passai la journée suivante avec le Prince, son protecteur se réveillait progressivement, s'alimentait et se reposait. Je leur avais laissé mon ancienne chambre, j’avais passé les deux premières nuits dans le vestiaire des femmes. Je sortais avec précaution de ma méditation régénératrice, elle remplaçait depuis l'âge de mes onze ans mon besoin de sommeil. Une fois debout, je fis quelque étirement et je passai dans les thermes faire une courte toilette. Je revêtais mon uniforme et quittai la pièce souterraine réservée aux officiers de sexe féminin. Je pensai qu'un petit passage par les thermes pourrait avoir un effet bénéfique sur Halkens, le centre de la citadelle était déserte à cette heure très matinale. Je trouvai les compagnons prenant leur déjeuner, à ma vue ils se levèrent et me saluèrent.

- Bonjour Chevalier, dirent-ils à l'unisson.

- Bonjour Compagnons, dis-je en m'adressant à tous les enfants portant l'uniforme jaune. Je passai la main dans les cheveux de tous ce qui était de mon côté. Vous allez me voir souvent, juste bonjour me suffira, pas la peine de vous lever à chaque fois. Continué vos repas.

- Merci Chevalier.

Avec le temps les gens oubliaient les préoccupations des enfants. Je me souvenais de la première et la dernière fois où j'avais pris place à cette table. Je n’étais pas encore l’élève du Chevalier Clarté et je n’avais pas encore rencontré mon Frère. Nous n’avions pas encore escorté la dernière grande caravane. Avant l'incident du château de Kungart et la mort du Chevalier Clarté. La perte de mon Maitre avait décidé mon père de fermer de nos frontières, j’avais passé les années suivantes à rechercher l'homme de mes visions.

J’ignorais tant de chose à l’époque. Je frappai à la porte de la chambre, le Prince vint rapidement m'ouvrir, il semblait avoir passé une courte nuit. Il faudrait que je lui apprenne à contrôler ces pensées. A ma vue un sourire se dessina sur son visage et les traits de son front se détendirent.

- Bonjour Prince Hassor.

- Bonjour Douce, tu peux m'appeler Villyann que faisons-nous aujourd'hui ?

- Je vais vous mener aux thermes réserver aux officiers dans l'enceinte centrale de la Kasteel. Vous pourrez vous y laver et vous y détendre. Après le repas, je dirigerai une courte initiation à la méditation.

- Pourquoi devrions nous méditer ? Demanda Halkens en sortant de son lit.

- Pour comprendre notre peuple, il vous faut apprendre à faire de la place dans vos pensées. Je marquais une légère pause. Sinon tu passeras de mauvaise nuit comme ton Prince.

Je venais de captiver son attention.

- Il est vrai que je n'ai pas bien dormi, j'avais tellement d'informations dans la tête.

- Finissez d’abord ce qui reste sous le torchon, dis-je.

Je posai un uniforme d’acolyte sur le lit d’Halkens.

- Pourquoi devons-nous nous cacher derrière ses uniformes. Avez-vous des traitres dans vos rangs ? Me demanda le Prince.

- Pas à ma connaissance, nous avons beaucoup de procédure pour nous en préserver. C’est surtout pour ne pas éveiller la curiosité chez nos jeunes Compagnons et Acolytes, l’accès au cœur de la Kasteel est réservé aux officiers. La génération que nous formons à toujours connu cette guerre froide, ils n’ont jamais vu d'étranger, je vous demande de mettre ses uniformes en signe de bonne foi.

Leurs regards se croisèrent, d'un simple mouvement de tête ils acceptèrent et se dirigèrent vers la table. Nous commencions le petit déjeuner.

- Je suppose que tu ne nous accompagneras pas dans les étuves. Que devrons-nous dire, si l'on vient à nous poser des questions.

- Les Compagnons n'ont pas le droit de parler dans l'enceinte du bastion. Il s’agit d’un lieu dédié à la détente et au repos. Ne soyez pas inquiet,


Texte publié par Lâhm, 18 juin 2018 à 21h46
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