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Altitude des Songes Tome 1-La voie de l'espoir
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tome 1, Chapitre 9 « 9-AUX PAYS DES MYSTERES (Villyann) » tome 1, Chapitre 9

J'entendais Halkens remuait sous ses couvertures, il devait être perturbé par mes révélations comme je l’étais moi-même. Mais je ne pouvais l'aider à comprendre, j'avais vu tellement de choses depuis les deux derniers jours. Tout était différent, le premier point qui m'avait marqué dans ce royaume, c'était l'absence de barrière dans les champs, les bêtes broutaient en liberté sans aucune surveillance humaine. Douce m'avait raconté qu’elles n’appartenaient pas aux personnes qui s'en occupaient. Tout ce qui touchait à la production d'aliments, de vêtements, d'outil et toute autre chose étaient soumis à une répartition stricte, elle n'avait pas pu m'en dire plus. À la fin de la deuxième journée, je découvrais une citadelle fortifiée avec un mur d'enceinte d'une trentaine de mètres, protégés par au moins huit grandes tours de garde et le double d'échauguettes.

La capitale avait un grand pont très large qui montait jusqu'au sommet des remparts, l'entrée était protégée par une grande herse surmontée par une muraille de dix mètres. Elle-même était entourée à son tour par deux gigantesques tours de garde circulaires. Cette pente abrupte passait au-dessus de douve profonde qui faisait près de vingt mètres de large, je n'avais pas plongé pour en mesurer la profondeur. Douce n'avait répondu à aucune question d'ordre technique, elle nous fit longer jusqu'à l'océan le fleuve artificiel qui bordait les fortifications. Elle avait fait une série de signes à l’intention des sentinelles postées sur les remparts qui firent à leur tour des signes à une autre personne.

La longue plaque de métal que j’avais prise pour un renforcement de la muraille était en fait une longue passerelle reliée au sommet des remparts par une longue chaine. Douce avait libéré les cheveux de leurs sangles, ils étaient partis aussitôt vers le nord. Lentement, les sentinelles avaient abaissé cet étroit pont-levis révélant une ouverture étroite protégée par une lourde herse. Nous traversâmes l’étendue d’eau à pied en portant Halkens inconscient sur un brancard, l'entrée faisait moins d'un mètre de large. Dès que nous fûmes à l’intérieur des remparts, la herse se rabaissa et le pont-levis remonta, j’étais persuadé qu’il s’agissait d’une espèce d'entrée de service. Des petits rayons de lumière passait per des petits interstices à intervalle régulier. Elle ne nous mena ni sur les remparts ni de l'autre côté du mur d'enceinte, nous descendîmes dans un souterrain obscur, Douce était parti à deux reprises en avant pour ouvrir une des multitudes portes qui décoraient les murs.

Beaucoup devaient être de fausses portes, je ne tentais pas d'en percer le secret. Je compris rapidement qu’il s'agissait d'un excellent moyen de défense, seulement, si peu de personnes en étaient les détenteurs, il devait s'agir de la raison qui nous poussait à transporter Halkens inconscient. Je n'avais toujours pas compris, pourquoi elle m'avait gardé conscient, se privant d'une entrée moins physique et moins longue par la grande porte. La luminosité dans ses couloirs était extrêmement faible, je me doutais que de nuit elle devrait être quasiment nulle. Nous étions finalement sorti des ténèbres, nous étions désormais dans une petite pièce qui ressemblait à un garde-manger. Elle referma la porte du souterrain en touchant le fond d'une étagère à mi hauteur, j’avais entendu le déclic d’un système secret de verrouillage.

Elle me fit signe de l'attendre, elle sortit de la pièce par une porte qui ne portait aucune serrure. J'inspectais la pièce qui contenait uniquement des barils de céréales dans des tonneaux, elle revint de longues minutes plus tard avec deux assiettes joliment garnies. Nous prenions le repas dans cette petite remise, la pièce était éclairée par des étroites fentes dans le plafond. Je n'avais pas compris de suite la raison de cette attente dans la remise. Elle ne tenait pas à révéler mon identité et celle d'Halkens. Quand l'obscurité fut totale, elle nous fit traverser des cuisines désertes et parfaitement rangées, un grand salon avec une grande table était également désert.

Nous gravîmes un escalier qui s'enroulait autour du conduit de la grande cheminée que j'avais vue dans la salle à manger. Au sommet de la tour, nous étions rentrés dans cette chambre. Le lendemain, elle était revenue pour libérer Halkens de son profond sommeil, sa reprise de conscience avait pris une bonne partie de la journée. Elle m'avait demandé de revêtir un uniforme d'acolyte de son royaume. J'avais découvert qu'en sa présence personne ne m'adressait la parole, tout le monde se poussait sur son passage et la saluait silencieusement. J'avais lu de la fierté dans leurs regards, elle m'avait conduit vers l'imposant bastion, il était à plus de cinq cents mètres des fortifications extérieures de la cité à l'ouest. Les quartiers où nous dormions étaient séparés par un grand mur d'enceinte du reste de la cité, nous ne croisions quasiment que des soldats en uniforme.

L'accès au centre de la place forte se faisait par deux immenses portes en bois qui n'étaient pas alignés. En levant la tête, je remarquai que les herses étaient relevées. Un bélier aurait très peu de chances de détruire la dernière barrière, il n'y avait quasiment aucun recul pour prendre de l'élan et le pas de l'entrée était surélevé de près d'un mètre. J'admirai toutes ses petites astuces qui rendaient presque impossible la prise de la forteresse. Après une longue ascension dans la haute tour, elle avait frappé à une porte, une vieille femme emmitouflée dans un mélange incongru de châle était venue nous ouvrir la porte, sans un mot nous étions entrés dans une grande pièce circulaire. « Bonjour Maitre » avait dit Douce.

Je me souviens que je m'étais demandé si je devais l'imiter. Mon hésitation fut de courte de durer, la vieille dame fit le tour de Douce et me tendit la main se fendant d'un grand sourire « Bonjour Prince Alexis Villyann Hassor, je vous souhaite la bienvenue dans notre capitale, je suis le maitre Prescia. » Je m'étais demandé quel âge pouvait-elle avoir, si elle vieillissait au même rythme que Douce, "Plus que tu ne peux l’imaginer mon ami", elle avait répondu à ma question silencieuse directement dans mon esprit. « Ne soyez pas étonné mon Prince, c'est moi qui lui ai tout appris. » Elle s'était tournée vers Douce. « Tu as réussi une partie de tes objectifs, je pressens les qualités que tu vois en lui. » « Devons-nous en parler ici et maintenant Maître » protesta Douce.

« Je crois que ce jeune homme après un si long voyage mérite bien de savoir pourquoi tu l’as mené ici » « Je suis venu de mon propre chef » avais-je répondu. Elle avait posé une main calleuse sur mon visage, elle était beaucoup plus petite que moi. "Par rapport à moi tu n'es qu'un enfant tout comme Douce" « Ma chère élève ici présente t'a vu dans ses songes comme étant la personne qui unifiera la race des hommes à notre peuple. Elle fonde beaucoup d'espoir en toi, mais elle n'est que Chevalier et sa parole n'engage pas notre peuple. »

Elle avait posé ses deux mains sur mon torse, je l'avais sentie parcourir mon corps avec son énergie. Elle n'était pas une menace, une lueur d'espoir intense brillait dans les yeux de Douce, je ne voulais pas la décevoir en demeurant silencieux. Elle m'avait mené ici pour que son maître me teste. Après un long moment elle ôta enfin ses mains et fit demi-tour. « Bien j'appuierai ta proposition devant le grand conseil que notre Roi a convoqué. », « merci Maitre bonne nuit. »

Nous avions quitté la tour en nous dirigeant vers notre chambre, j'étais excédé par cette discussion, j'avais eu la désagréable sensation d'être aussi important qu'un meuble. Ma colère éclata sur le chemin du retour, « tout est étrange ici, d'abord nous rentrons par une porte dérobée, puis nous nous cachons dans une remise et ensuite tu m'emmènes devant ton Maître. J'essaye vraiment de te faire confiance, mais je ne comprends absolument rien. » Je vis pour la première fois de l'indécision sur son visage

« Quand j'avais quinze ans, j’ai vu ton visage dans un songe, cet homme avait une maitrise exceptionnelle de la magie du vent, il portait la couronne d'un roi et il maitrisait ces pupilles. » J'avais senti une quantité d'énergie exceptionnelle se canaliser dans son corps. Je vis des pupilles rouges apparaître, elles étaient ornées d'une couronne intérieure noire jonchée de trois cercles noirs et blancs, à la place de l'iris se trouvait un quatrième cercle noir et blanc. Elle relâcha sa centration et ses yeux vert clair refirent leur apparition. J’étais encore abasourdi par ce gigantesque déploiement de pouvoir spirituel, je me demandai quelles étaient les secrets de cette technique, elle se trompait sur l’homme que j’étais.

J'avais contesté ces convictions, mais elle était persuadée d'avoir raison, toutes mes dénégations n'ébranlèrent pas le moins du monde ces certitudes. Je ne maitrisais pas le vent et je ne serais jamais le roi. Elle avait poursuivi par une histoire de sceau qu'elle venait de modifier et qui toujours selon ses dires, avait depuis mon enfance perturbée mon flux d'énergie. Ma frustration m'avait empêché de retenir tous les mots qu'elle avait prononcés.

Elle s'était approchée de moi et elle avait posé sa main droite sur mon cœur. "Ce sceau m’a permis de te surveiller ces vingt dernières années, il t'a occasionné une grande gêne dans l'utilisation de votre magie. Malgré cela, tu as progressé et tu as su reste l'homme de paix que j'ai vu". Elle m'avait aussi promis qu'elle m'apprendrait à communiquer d'esprit à esprit, mais sa technique avait écourté ma formation au monastère du vent. « Avec le temps tu verras qu'il est une porte sur la magie de mon peuple et non une chaine à laquelle j'ai enchainé ta vie. » avait-elle tenté pour endiguer ce profond sentiment de révolte qui s'était emparé de moi.

« Suis-je encore libre de mes choix ? » avais-je fulminé. « Je ne te priverais jamais de ton libre arbitre, si cela devait arriver un jour, je cesserais de faire partir du peuple Lanthian. Car j'aurais trahi ces idées et tous, ce qui fait de moi un de ses membres. » « Vous bannissez tous ceux que vous considérez comme des traitres, je trouve ça très barbare, » Elle avait laissé mes mots s'évaporer dans le silence avant de me répondre. « J'espère que tu apprendras à faire la différence entre une action et une intention, nous apprenons dès notre plus jeune âge qu’être Lanthian n'est pas un droit acquis à vie à notre naissance mais quelque chose que nous devons mériter. » Elle n'avait pas réussi à me convaincre, je savais reconnaître une vie d'obligation, j'étais las d'être un bon chien chien à sa mémère.

Elle m'avait mené dans une cour pour évacuer toute ma frustration, nous y étions restée jusqu'à la fin de la journée. Elle était plus douée que moi, mais j’eus le plaisir de constater que je pouvais lancer des répulsions célestes avec plus de précision et à plusieurs reprises sans être accompagné d’une chute brutale d'énergie.

Je savais qu'elle était loin d'être à son maximum, elle n'utilisait pas de technique compliqué, mais sa vitesse était exceptionnelle. J’eus l’impression qu’elle pouvait lire mes intentions. Au cours de cette deuxième journée, nous avions continué de nous entrainer le temps que Halkens récupère de sa miraculeuse guérison.

"Dormez mon Prince, il vous faut apprendre à contrôler vos pensées, votre corps a besoin de repos"


Texte publié par Lâhm, 18 juin 2018 à 21h45
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