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Altitude des Songes Tome 1-La voie de l'espoir
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7-LE RETOUR A LA CAPITALE

Je venais de soigner et d'endormir le Prince. Le Sergent Chef Henrik se dirigea vers moi et posa un genou à terre

- Chevalier Douce je suppose.

Je retirai mon casque en me relevant, je lui tendais une main pour qu'il se relève à son tour.

- Je n'avais pas prévu de déployer autant d'énergie et de vous mettre aussi près de tant d’ennemis. Les rapports que j'avais lus été juste, "il remet souvent en question les ordres". Cette remarque apparaissait souvent dans ses états de service. J'ai pu apprécier tes qualités de combattant, même si tu ne comprenais pas mes ordres, tu me vois heureuse que personne ne soit mort.

Je fis signe aux soldats Elin, Karia et Knut d'approcher. À leur tour, ils posèrent un genou à terre et gardèrent le silence que tout soldat doit honorer en présence d'un officier. Je n'avais pas le temps d'expliquer les raisons qui m'avaient poussé à cacher mon identité

- Maintenant, vous connaissez tous les quatre mon identité, j'aurais préféré ne pas à avoir à vous confier ce secret.

Je sentais que mon apparente jeunesse les perturbait, je connaissais une méthode simple et rapide de leur prouver mon identité et mon âge. Je tendais mes mains paumes ouvertes.

- Donnez-moi les vôtres.

Avec un peu d’hésitation ils me les tendirent. Par le contact physique, je diffusai mon énergie et leur montrais un souvenir directement dans leurs esprits

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Je commençai ma formation d'acolyte, mon maître était le Chevalier Clarté. Mon rang d'Acolyte Occlumens m'octroyait directement le grade de lieutenant dans l'armée, j'étais en face d'un homme qui était plus grand que moi et aussi plus âgé.

- Sergent Oscar, veuillez préparer le détachement. Nous partirons demain matin

- À vos ordres lieutenant Douce.

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Je venais de leur montrer leur Capitaine, à l'époque où il n'était que Sergent soit plus de trente années plus tôt, je lâchai leurs mains et reculais de quelques pas, le temps qu'ils reprirent conscience de notre monde.

- Je suis Colonel désormais, je veux juste que vous gardiez mon secret. Veuillez transporter nos invités, nous rentrons à la cité.

- À vos ordres Colonel, répondirent-ils à l’unisson en se relavant.

Ils s’organisèrent très vite, le Prince et son compagnon furent hissés sur des brancards de fortune. Le Capitaine s’approcha de moi.

- Pourquoi avoir donné l'ordre de ne pas tuer nos adversaires ? Ils feront leurs rapports à leur supérieur. Une fois guéris et réarmé, ils reviendront pour se venger et nous envahir

Je me retournai pour lui faire face et lui souriais.

- Merci Capitaine de vous être prêtée à cette mascarade, ne pas leur ôter la vie était primordiale...

- N'argumente pas avec moi, dit-il en me rendant mon sourire. Cela fait longtemps que je ne cherche plus à comprendre tes ordres, j'ai une confiance absolue en toi. Tu m'as sauvé la vie plusieurs fois et tu as appuyé ma promotion qui changera définitivement mon statut aux yeux de notre peuple.

La luminosité commençait à décliner à l'est.

- Tu le méritais. J'ai encore besoin de toi. Peux-tu partir au pas de course nous chercher une grande carriole ?.

- À vos ordres Mon Colonel.

Il se retourna et me fit un clin d'outil avant de partir à grandes enjambées. Je dirigeai mon esprit vers le ciel Je me concentrai sur ses pupilles et intensifiais la perception des particules de lumière en basculant sa vision dans cinquante nuances de vert variant d’un être vivant à un objet inanimé, de matière peu à très dense. Nous marchions très lentement, j'avais allumé une torche et avais pris la tête de notre patrouille. La nuit avait laissé tomber son manteau sur notre royaume, nous faisions de courte halte pour boire et remplir nos gourdes avant de quitter la forêt.

Mes souvenirs guidaient mes pas vers la maison, le Prince Villyann et son compagnon étaient transportés par Elin, Karia, Knut et le Sergent-chef ralentissant considérablement notre marche. J'aurais pu attendre le retour du Capitaine et de la carriole, mais je ne tenais pas à imposer à nos chevaux une marche trop longue et trop pénible. Je tenais aussi à rentrer le plus vite possible à notre capitale. Si mes estimations étaient bonnes, nous devrions couvrir la moitié de la distance avant que le Capitaine ne nous rejoigne. Je sortais de la forêt et arpentais la grande route aux grands monolithes. Huit gigantesques Pierre de trente mètres de moyenne se tenaient de part et d'autre du chemin, elles bordaient ce chemin depuis l'avènement du royaume de Lanthia, soit plus de dix siècles plus tôt.

Leur signification m'était inconnue mais la plus répandue était des croyances religieuses oubliées depuis, je vis deux points sortir de l'obscurité au niveau du deuxième géant de pierre. Le Capitaine nous rejoignait. Je laissai la patrouille à la cité d’Haltica et repartais en pleine nuit avec le Prince Villyann et son fidèle compagnon, je lui avais fait un immense cadeau en récompense de son courage dans la forêt de Sirk. Au petit matin je m'arrêtai pour m'offrir un rapide petit-déjeuné accompagné d'une tasse de thé, je remettais mon uniforme de Chevalier et sortais le Prince du sommeil léger dans lequel je l'avais plongé. Le temps qu’il reprenne connaissance, Je modifiais légèrement le sceau qui m’avait servi à le surveiller ces vingt dernières années. La chope fumante de thé au gingembre finit de le réveiller.

- Ou sommes-nous ? me demande-t-il.

- À deux jours de carriole de notre capitale.

Il se releva et se mit à regarder dans tous les sens, son regard se figea sur moi. Je le regardais à mon tour. Il n'avait plus rien à voir avec l'enfant, son visage était quasiment celui de l'homme de mes visions. Son regard était toujours rempli d'innocence et plein de rêves, je sentis quelque chose qui tiraillait son esprit.

- Tu lui ressembles tellement. Es-tu la fille du Chevalier Protège ?

Je m'approchai de lui en lui donnant une tasse de thé avant de poser ma main sur sa tête.

- La dernière fois que j'ai mis ma main ici, tu arrivais tout juste au niveau de mes hanches. Tu es un homme maintenant.

Je profitai de ce contact pour découvrir d'où venait l'origine de ces remords, je n'eus pas à chercher longtemps. Il regrettait la mort qu'il avait apportée à trois hommes, j’étais rassuré, il avait toujours le cœur d'un pacifiste. Je reculai et rompis le contact, je ne voulais pas franchir plus en avant son intimité.

- Avais-tu les moyens de venir à moi sans tuer ses hommes ?

Ma question le sortit de sa torpeur.

- Pourquoi ? Comment ? Non, je ne vois aucun autre moyen, dit-il en hésitant

- Ne t'inquiète pas, je voulais juste savoir ce qui te troublait, pas plus je te le promets.

- C'est ton aigle qui nous a guidés jusqu'à toi ?

- Oui, on peut le voir comme ça, dis-je en éludant la vérité.

- Comment peux-tu être le Chevalier Protège ? Tu as le même visage que celui de mon enfance.

- Mon vrai nom est Douce, je ne peux te révéler que ce secret pour le moment. Les autres appartiennent à mon peuple, mais je suis soulagée que tu sois arrivé jusqu’à moi en un seul morceau.

J’avais craint pour sa vie, j’avais dû le laisser longtemps sans surveillance. Notre ennemi s’était montré très inventif, ce nouveau système d’alerte était ingénieux. Je voyais déjà les améliorations que pourraient y apporter nos adversaires. Il commença à boire en regardant son compagnon.

- Combien de temps Halkens va-t-il dormir ?

- Il t’est très dévoué. Je pense qu'il a son rôle à jouer dans l'avenir que j'essaye de créer. Je l'ai plongé dans un sommeil très profond, cela permettra à son corps de fabriquer des nouvelles réserves d'énergie.

- C'est ce que tu as fait avec moi, quand tu as soigné mon mollet et ma cuisse ? me demanda-t-il en regardant ses blessures guéries.

- Pas tout à fait, tu avais juste besoin de te reposer et …

- Tu ne portais pas d'uniforme de Chevalier quand tu nous as protégés et soignés, je sais reconnaitre une demi-vérité.

Il avait l'esprit vif malgré le fait qu'il venait de se réveiller.

- Repartons, à la capitale j'aurais peut-être la permission de t'en dire davantage.

J'avais mes supérieurs moi aussi, je devais montrer l'exemple à mon tour en ne brisant pas les secrets qui ne m’appartenaient pas. Nous montions sur la banquette de la carriole qui était tractée par deux chevaux, Halkens était allongé à même le plancher, nous l'avions calé avec d'épaisses couvertures. D'une simple caresse sur la croupe du cheval de droite, les deux se mirent à marcher lentement.

- Vous n'utilisez pas de cravache.

- C'est déjà exceptionnel de nous servir de moyen de transport tracté par des animaux, il serait cruel de les récompenser par des coups de cravache.

- Mais cela ne leur fait pas mal.

- Parce que les vôtres se sont habitués à la douleur. Ici ils sont libres. Quand j’estimerais qu’ils seront prêts, je leur demanderais d’augmenter leur allure.

- S’il refuse que feras-tu ?

- Rien, mais ils ne refuseront pas, j’en ai la certitude. Nous leur prodiguons les meilleurs soins et leur réservons nos prairies les plus grasses. Si un jour nos intérêts venaient à être différents, je leur ôterais leur harnais et leur rendrais cette liberté qui nous est si chère.

Ses yeux étaient écarquillés, une puissante incompréhension se lisait sur son visage.

- Si tu veux comprendre mon peuple. Il te faudra une grande souplesse d'esprit et beaucoup de patiences, rajoutai-je.

- Nous en savons si peu sur ton peuple que nous pourrions à peine noircir une centaine de pages d'un grimoire.

- Je peux te donner quelques informations si tu as envie de m'écouter.

Une avide curiosité d'enfant s'empara de son visage.

- Ce ne sont pas également les secrets de ton peuple, dit-il sur un ton méfiant.

- Ce sont des faits historiques que beaucoup ne voulaient pas savoir et la transmission des connaissances se fait en grande partie de façon orale dans les langues de nos premiers clans.

- Je ne savais pas que vous parliez d’autres langues. Je pense que personne ne le sait.

- Détrompes-toi notre ennemi et une poignée de fidèles en connaît beaucoup. Il exerce un contrôle absolu sur les connaissances et les informations.

- Comme vous, il me semble.

- Pour un œil novice, je comprends que cela puisse y ressembler. Notre intention est diamétralement opposée à celle de notre ennemi. Il exerce ce contrôle pour s'emparer d'un secret que nous gardons depuis la fondation de notre royaume pour le seul bénéfice d'une élite. Nous le gardons pour protéger notre peuple.

- Vous qui avez la réputation d'un peuple qui ne court pas après les richesses. Pourquoi ne pas avoir partagé ces connaissances ?

- Si, nous sommes très attachés aux richesses, surtout à celles qui sont à l'intérieur de nos esprits. Les effets de ces joyaux sur nos corps attisent la convoitise de notre ennemi.

- Pourquoi ne pas partager le secret de cette jeunesse avec tout le monde ?

- Car c'est très compliqué, avec de mauvaises intentions cette magie pourrait rallonger une vie au détriment de millier d'autres.

- C'est pour cette raison qu'à commencer cette guerre froide, je suppose.

- Notre magie n'est ni à vendre ni à échanger. Il y a trente ans, notre ennemi a voulu l’obtenir par la force, nous avons décidé de fermer nos frontières. Mais notre adversaire n'a jamais cessé de vouloir ce pouvoir, son nouveau plan est de nous envahir. D'abord il veut prendre le contrôle de ton royaume.

À ces derniers mots, je sentis son désir s’évanouir laissant place à un sentiment d'urgence. Il garda le silence jusqu'à ce que nous fassions une pause pour que les chevaux puissent manger, boire et se reposer. Je sortais du pain de voyage et du fromage. Je les lui tendais pour qu'il nous en coupe des tranches. Je mis de l'eau à bouillir pour préparer le thé

J'ai quarante-six ans. J'ai vu beaucoup de choses, laisse le temps devenir ton allié. Il t’apportera des réponses à toutes tes questions. Demain nous arriverons à la capitale, profite de ce temps pour réfléchir.

(Les préludes de l'Altitude des songes s'achèvent ici, l'histoire se poursuit dans le tome 1 la voie de l'espoir)


Texte publié par Lâhm, 18 juin 2018 à 21h43
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