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Altitude des Songes Tome 1-La voie de l'espoir
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tome 1, Chapitre 1 « 1-LA FIN DES NEGOCIATIONS » tome 1, Chapitre 1

PROLOGUE

Le Roi Hassor du royaume de Vituri a envoyé son fils négocier avec le pays voisin une baisse des taxations commerciales avec la nouvelle alliance des six royaumes du centre dirigé par le Roi Kama Mitaya Raijin de Souabe.

La volonté de ce dernier est de restaurée l’ancien empire Persinaï qui s’éest effondré près de quatre cents ans plus tôt. Les pactes de non-agressions entre les royaumes du nord se sont transformés progressivement en alliance. Trente années plus tôt, cette coalition a attaqué le royaume de Thuri. Dans le sang et les massacres, ils mirent à genoux les Thuriens, Ils profitèrent de cette victoire pour se répartir une bonne partie des terres du royaume vaincu. Lentement, ils affaiblirent le grand royaume de Carinthie au sud en assassinant les héritiers des trois grandes familles. Depuis deux années, le roi Lanckuelle recherche activement de localiser sa fille et héritière du trône de Carinthie depuis son enlèvement.

Le royaume de Vituri est coincé entre les montagnes et l'océan. Le Roi Hassor contrôle tous les cols de la chaîne d'Irtaya. Les Vituriens possèdent la plus grande force navale après celle des Lanthians, mais les ressources s'amenuisent rapidement. Le roi Hassor ne veut pas céder à ce blocus commercial.

Le Prince Alexis Villyann Hassor ressort d'une nouvelle journée de tractation à la capitale du royaume de Vasconi accompagné par le Garde Halkens. Le chevalier Douce rentre à Lastlantia après une longue mission, ses songes ont guidé tous ses pas lors des trente dernières années. Elle nourrit une grande ambition.

(Prince Alexis Villyann Hassor)

1-FIN DES NEGOCIATIONS

Je montai ma jument Vituri en direction de notre campement que nous avions installé sur un terrain laissé en friche entre des grands champs de blé à quelques encablures de la grande route. Nous étions au creux d'une vallée assez plate, nous sortions d'une entrevue dans la grande salle du château qui avait duré toute la matinée et une partie de l'après-midi avec l'ambassadeur Johanes de Vascon. Les négociations se tenaient dans la citadelle de Karlted capitale du royaume Vasconi, l’opulence des décorations et des tapisseries contrastait avec la froideur de l'accueil. Il n’avait jamais eu de grandes armées, leurs nobles avaient acheté la protection du royaume de Souabe. Il nous proposait de rejoindre leur nouvelle fédération dirigeait par le Roi Kama Mitaya Raijin souverain du royaume de Souabe. Depuis deux années déjà, nous tentions activement de localiser l’héritière du souverain de Carinthie pour déstabiliser cette union de royaume qui nous coupait du royaume de Lanthia. Nous soupçonnions une tentative de mariage arrangé pour entériner l'adhésion du royaume de Carinthie à cette alliance.

Nous arrivions à défendre nos frontières facilement jusqu'à aujourd'hui. Nous avions une grande force navale. Le relief escarpé de nos côtes rendait très compliquée une invasion par la mer. Ils voulaient acheter notre alliance en augmentant progressivement tous les prix des marchandises que nous importions. La vie devenait austère. Mon père, le roi m'envoyait négocier à la baisse les taxes qui faisaient artificiellement gonfler le cout de la vie. Ils avaient poussé leur mépris à notre encontre en nous imposant de nous loger et de nous nourrir à nos frais. Nous avions tendu une dizaine de grandes tentes en plein milieu champs comme des nomades à seulement quelques kilomètres de la capitale.

Je sautai de ma monture avec un goût amer dans ma bouche, j'étais jusqu'à ce matin partagé entre l'envie de faire aboutir de manière positive ses négociations et l'ambition de renouer le contact avec le royaume de Lanthia qui était devenu complètement muet depuis bien avant la venue du chevalier Protège. Son visage fin, sa chevelure blonde, ses yeux verts et sa carrure frêle étaient restés gravés dans mes souvenirs tout comme ses qualités exceptionnelles de combattantes. Il ne restait plus qu'une alternative, je fixais mon ancien mentor et mon nouveau protecteur.

- Les négociations ont échoué, dis-je à Halkens.

- Comment le savez-vous mon Prince ?

- Je le sais, je le sens. Ils ne veulent pas négocier. Prépare des rations pour quatre personnes, nous partirons à la tombée de la nuit. Demande à Aksel et Gavin de seller quatre chevaux et de prendre toutes leurs affaires de campagne.

- À vos ordres mon Prince.

Ils étaient sûrs de leur force. La guerre pour le contrôle de ce continent était proche. Grand-père m'avait prévenu que si les pourparlers échouaient, il ne resterait qu'une seule option. Mon protecteur Halkens me suivait sans émettre le moindre doute. Il m'était extrêmement dévoué. Je devais admettre que ma première mission était un échec, le chemin de la facilité était clos. Notre roi avait préparé un autre plan, il avait anticipé l'échec des négociations, j'avais insisté pour me voir confier cette seconde mission. Mes réflexions avaient mené mes pas devant la tente du Chevalier Piti qui dirigeait toute notre délégation.

- Prince Hassor, dit-il en redressant la tête.

Je lui tendis le parchemin qui portait la marque du Roi m'autorisant à une mission de négociations avec le royaume de Lanthia. Il brisa le sceau de cire et déroula le parchemin et en commença la lecture.

- La situation est si désespérée, me dit-il.

- Les négociations n'aboutiront pas, la guerre est imminente. Nous partirons à la tombée de la nuit. Demain, vous ferez parvenir un courrier pour prévenir l’ambassadeur Johanes de Vascon que nous devons rentrer au pays pour me faire soigner.

Au déjeuner j’avais refusé de m’alimenter et de boire feignant des problèmes digestifs.

- Je comprends une partie de votre plan, mais qu'espérez-vous des Lanthians ? Si vous arrivez jusqu’à leur frontière, vous laisseront-ils une chance de prononcer ne serait-ce qu'un seul mot avant de vous abattre.

- Je sais que le risque est grand, mais nous avons besoin de leur aide pour maintenir la flamme de l’espoir. Nous devons tout tenter pour survivre à cette guerre.

- Alors, je vous souhaite bonne chance et bon vent mon Prince.

- Merci Chevalier Piti, bon vent, répondis-je.

Je tournai les talons. J'avais beaucoup de tâches à accomplir avant notre départ. La lune était presque pleine lorsque je quittai le campement discrètement avec trois grands sacs. Tous les hommes du détachement diplomatique devaient me croire parmi eux. Après une courte marche je rejoignais Halkens, Aksel et Gavin.

Dans le silence, je montai sur le cheval et prenais la tête du convoi, j'avais décidé de prendre la grande route vers le nord qui sillonnait le creux d'une vallée bordé par un petit cours d'eau. Je menai notre petit groupe au petit galop, nous allions chevaucher toute la nuit pour mettre le plus de distance possible avant que l'on commence à surveiller notre campement. Je transpirai sous ma capuche en ouvrant la marche, nous nous déplacions sans éclairages pour ne pas être repéré. Je ne voyais pas très loin devant nous, mes compagnons progressaient à distance de bras, j'entendais la respiration de leur monture.

Mon choix de se déplacer de nuit était dangereux, car nous empruntions une grande route. Il suffirait d'une seule personne pour donner l'alerte, nous serions très vite découverts sans aucun moyen de s'enfuir. Le chemin que j'avais choisi, nous emmenait directement au cœur du royaume de Souabe qui était le repère du mal selon les mots du chevalier Protège.

À notre départ nous étions à cent quatre-vingt-six kilomètres du golf de Loresund à l’ouest et à cent vingt-quatre kilomètres du col d’Astor de la chaîne de montagnes d’Irtaya au sud. Le royaume de Lanthia était au Nord-est de notre position actuelle, suivant le degré d’inclinaison vers l’est, la distance variait de trois cents kilomètres à plus de huit cents kilomètres par des routes très tortueuses à la pointe nord de la chaîne d’Ithor. J'avais mesuré quatre cent-soixante cinqkilomètres à vol d’oiseau.

Ma présence dans ce groupe les mettait en danger, mais sans moi aucune négociation ne pourrait être entamée avec le royaume de Lanthia. J’avais plus peur pour mes compagnons, plus que pour moi. Si nous étions repérés je serais sûrement fait prisonnier en échange d'une rançon. Alors que mes compagnons seraient exécutés sur-le-champ. Je connaissais bien mon protecteur Halkens depuis que j'étais adolescent. Il avait été mon premier instructeur puis partenaire d'entraînement. Je le considérais comme un très bon ami même si je ne pouvais témoigner publiquement la moindre reconnaissance.

J'étais le Prince Alexis Villyann Hassor du royaume de Vituri. Beaucoup ignoraient la vraie signification de notre nom. Il n'était pas un signe de filiation mais un titre reconnaissant notre capacité dans notre magie. Le Roi avait comme devoir de tenir à jour une liste de succession basée sur deux critères la maitrise de notre pouvoir héréditaire et la capacité à diriger. J’étais sûr depuis longtemps de ne pas être sur cette liste.

J'arrivai à utiliser les techniques simples, mais je n'avais pas d'énergie pour les alimenter ce qui me rendait peu utile pour mon peuple. J'étais par contre un très bon bretteur (1) et un bon stratège d'après mes professeurs. J'avais beaucoup bataillé avec mon père qui jugeait cette mission inutile, les chances de succès étaient proches du néant tenant compte de toutes les variables non maîtrisables.

Les frontières avec le royaume de Lanthia étaient fermes depuis plus de vingt ans. La raison de ce blocus restait obscure. Nous étions arrivés à un accord sur le fait que le pouvoir des Lanthians devait être grand pour maintenir un adversaire aussi puissant en respect. Nous avions peu d’informations sur ce royaume même à l'époque de mon grand-père. Il s'agissait d'un pays aux coutumes étranges autant alimentaires qu'en matière d'accueil. Ils n'avaient pas de monnaie, ils ne fonctionnaient que par le troc de marchandises et l'échange coordonné de service. La simplicité de ce peuple avait beaucoup marqué mon grand-père ainsi que leur gentillesse et leur manque d'attrait pour les richesses matérielles l’avaient beaucoup intrigué.

Mes réflexions me permirent de ne pas trop penser à la peur qui était tapie dans une partie de mon esprit. Aksel et Gavin étaient des hommes jeunes choisis par le roi, ils respectaient un silence absolu, Halkens surveillait nos arrières. J'avais pour consigne de me servir d’Aksel et Gavin comme leurre en cas de risque, je n'aimais pas cette idée de jouer avec la vie des gens. Je lui avais promis que si je le jugeais nécessaire, je les sacrifierais pour atteindre notre objectif. Quand les premières lueurs de l'aube commencèrent à transpercer l'obscurité au-dessus des nuages, je décidai de faire un premier arrêt.

- Nous allons bivouaquer le long de la rivière. Aksel mène les chevaux jusqu'à la rive. Gavin remplit les gourdes et ramène du bois. Halkens prépare le bouillon de légumes.

Pendant ce temps, j’organisai le camp dans un sous-bois entre la rivière et la route. En peu de temps la soupe commençait à bouillir en relâchant son petit panache de fumée qui réveilla immédiatement mon appétit en sommeil. Je nous servais un bol de sa préparation. Nous commencions à nous restaurer.

- C’est bon pour un repas fait sur le pouce, dis-je.

- Merci mon Prince, mon père m’a appris uniquement la cuisine de campagne, je ne sais pas faire beaucoup mieux.

- L’essentiel est d’apporter de l’énergie à nos corps et prendre le temps de se détendre un peu.

- Avec un morceau de viande j’aurais pu l’améliorer grandement, me répondit-il.

Nous continuâmes nos bols de potage lorsque Aksel et Gavin revinrent à quelques minutes d’intervalle se remplissant leur bol. Nous vidions rapidement toute la jatte (2).

- Si vous voulez vous reposer, c’est le moment. Je veux que les chevaux soient en forme avant de repartir. Ce soir nous mangerons et nous dormirons dans une auberge. Si tous se passent bien nous continuerons notre chemin vers le nord.

Ils acquiescèrent d’un simple mouvement de tête, Halkens s’installait déjà sous sa couverture. Je me levai pour aller inspecter les environs, j'avais choisi un endroit à l'abri des regards derrière de jeunes arbres Ce soir nous dormirions à l’auberge, mais il faudrait chevaucher toute la journée, je voulais atteindre notre destination avant la tombée de la nuit. Je n’avais pas encore choisi par quelle route nous tenterions de pénétrer dans le royaume de Lanthia, j’observai les chevaux qui broutaient tout autour de mes trois compagnons qui venaient de s’enrouler dans leurs couvertures.

J’en profitai pour modifier mon apparence en mettant les habits usés que j’avais préparés avant de partir de notre capitale. Je rasais à blanc mon crâne ne laissant qu’une longue racine de cheveux sur l’arrière que je nattai à la mode des guerriers des iles du nord. Je retaillai ma superbe barbe que j’entretenais depuis le début de l’adolescence. Quand j'eus fini de la raser, il n'en restait plus qu'une petite pyramide qui partait sous ma lèvre inférieure et s'élargissait sous mon menton. J’avais laissé toutes les armes révélant mon ascendance Hassor. Je portai à ma taille une épée courte et simple. J’avais dissimulé un arc court et un carquois de flèche sous ma cape.

Je commençai par étouffer le feu tout en regardant la route, la circulation se faisait en grande partie vers la capitale du royaume de Souabe à cette heure de la journée. Quand le soleil fut à mi-course vers son zénith, je décidai de réveiller notre groupe, chacun s’affaira à regrouper ses affaires. En revenant de la rivière, je compris très vite qu’Aksel et Gavin n’avaient pas été choisis au hasard. Ils étaient formés aux techniques d’infiltration, leur allure de soldat venait de disparaître. Leurs nouveaux habits étaient coordonnés et accentuaient leur ressemblance, Aksel avait désormais une balafre sur la joue et boitait légèrement de la jambe gauche quant à Gavin porté une grande barbe et des cheveux longs.

- Bien je vois que vous avez été bien formé.

- Merci mon Prince, répondirent-ils.

- Dois-je aussi changer mon apparence ? Demanda Halkens.

Je lui donnai les vêtements cossus ainsi qu’une arme avec un travail de gravure.

- Tu seras un riche commerçant du nom d’Oblak Pertuis. Je serais ton garde du corps.

Quelques minutes plus tard, Halkens avait endossé sa nouvelle identité. Nous chevauchions de face, Aksel et Gavin suivaient la même direction à une heure d’intervalle. Le plan était d’atteindre la cité de Roskilde près de quatre-vingt-quinze kilomètres plus au nord avant la tombée de la nuit, le rendez-vous était fixé à l’Auberge de L’Ours Furieux.

- Notre délégation était un cheval de Troie, mais pour aller où Mon Prince ?

- Je ne peux te le dire pour le moment.

Depuis que nous avions appris que les six royaumes du centre s’étaient unis sous la même bannière, la frontière du royaume de Lanthia était étroitement surveillée. La mission était dangereuse, un cousin éloigné avait tenté la même mission près d'une année plus tôt. Nous n’avions plus aucune nouvelle de lui, il avait disparu alors que cette unification n’était pas encore achevée mais la toile de l’araigne était tissée de maille très étroite. Le roi Raijin avait mis en place une doctrine très stricte basée sur l’obéissance aveugle, il encourageait la délation et avait développé une police secrète chargée de surveiller de très près, les habitants. Des réseaux d’espions et une propagande omniprésente contre les Lanthians gardaient sous pression la population, il ne faisait confiance en personne.

Mon père m’avait dit «tout le monde surveille tout le monde, c’est le règne de la peur et de la terreur ». Nous avions examiné quatre points d’entrée par l’océan à l’Est, par la forêt de Sirk, par les montagnes d’Ithor et le plus éloigné par l’Océan au nord. Nous maintenions un rythme soutenu toute la journée fatigant hommes et montures.


Texte publié par Lâhm, 14 avril 2018 à 22h02
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