Il regardait par la fenêtre, ses yeux sanguinolent fixaient l’aube, il ne bougeait pas, tranquille, calme , ses lèvres déchirées et purulentes contrastaient avec la pâleur de son visage craquelé. Son corps n'était que de la chair et des os décomposés, ses hanches et des côtes se distinguaient, ressortant entre le mince tissu de peau qui les retenaient, le reste s'étant peu à peu desséché, rien d'autre n'aurait pu déferler. Nu, il attendait. Peur, regrets, haine, espoirs ne signifiaient plus rien, la folie l'avait disséqué. De rares cheveux noirs, quelque peu cendrés arpentaient son dos voûté. Comme des fils d’araignée, ils le voilaient, fins, secs et fragiles. Ses longs ongles jaunis se recroquevillaient sur eux même ; allongeant doigts et orteils à l'image de brindilles tortueuses.

Est-il seulement mort ? Avait-il eu cette piètre chance ? Personne ne le remarquera. Tout cela n'avait aucune importance réelle, pourtant il eut une chose fantastique, une toute petite spécificité de ce portrait macabre changea. Il reprit vie. Pitoyablement, il reprit vie. Pathétiquement, son âme revint. Inexplicablement. Durant des heures, des jours et des années il sentit la vie enrober sa carcasse inutile. Une larme lamentable glissa sur sa joue avant de s'éclater sur sa peau. Il avait depuis tout ce temps oublié. Il était vide, une marionnette inanimée. Une décomposition sublime.