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tome 3, Chapitre 6 tome 3, Chapitre 6

- Nous sommes enfin en vacances pour deux semaines ! Cap sur la Corse ! dit Apollonia en bouclant leur bagage.

- L'année prochaine, si nos finances sont meilleures, nous irons à l'étranger. Nous allons manquer l'avion supersonique si nous ne nous dépêchons pas un peu. Appo, on y va ? Tu es prête ?

- J'arrive, j'arrive. dit la jeune femme en passant son manteau et en cherchant ses clés qu'elle retrouve dans son sac à main.

Après une heure de voyage, ils arrivent sur l'île aux eaux claires et à la végétation foisonnante, deux choses qui leur manquent à Paris où ils vivent toute l'année. Sur les petits chemins de l'île, ils murmurent des mots que seuls s'échangent les amoureux dans le maquis, perdus au milieu de nulle part, cernés par la mer où ils se baignent tous les jours. Leurs finances plutôt maigres ne leur permettent pas de folies mais ils découvrent la gastronomie locale dans divers petits restaurants pleins de charme.

Peu avant la fête nationale, ils rentrent à Paris où la chaleur est étouffante, le vent de la mer ne leur procure plus cette impression de fraîcheur qu'ils ont trouvé en Corse. Le jour tant attendu arrive et c'est en courant qu'ils se rendent sur place par le métropolitain n'ayant pas trouvé de taxi en cette journée où les touristes sont nombreux; dans leurs habits de gala et leurs instruments à la main, ils ne sont pas passés inaperçus.

Lorsqu'ils arrivent, la fête bat son plein et le groupe se met en place, Giuseppe s'y joint au pas de course achevant de perdre son souffle à chaque pas. Puis le groupe commence à chanter doucement avant de continuer crescendo sur l'avenue des Champs-Élysées désertée par les véhicules pour une fois. La voix du chœur s'élève et Apollonia cherche son compagnon du regard un long moment avant de le trouver, concentré, il baisse un peu la tête et elle a eu du mal à le reconnaître. Puis la violoniste commence à jouer avec les musiciens qui l' entourent. L'hymne national retentit dans une joyeuse cacophonie qui mêle tous les instruments les rendant impossibles à identifier à l'oreille. Puis les musiciens entendent les rire et les murmures de la foule et au signal du joueur de trompette qui fait office de chef d'orchestre, ils entonnent l'air bien connu avec ferveur et enthousiasme suivi de l'hymne européen et enfin de l'hymne mondial qui est un air de musique classique qui a été créé spécialement pour l'occasion dix ans auparavant. Sous les applaudissements de la foule, la troupe salue et se retire en riant.

A leur retour, Apollonia jette le violon sur le canapé où elle s'écroule de fatigue et d'émotions. Après le concert en plein air qui a eu lieu devant le conservatoire, ils ont flâné dans les rues en liesse et le soir venu après un dîner au restaurant, ils se sont rendus au traditionnel feu d'artifice avant de rentrer. Apollonia n'arrivant pas à dormir a été chercher son instrument au milieu de la nuit et après avoir placé une sourdine en caoutchouc spécialement créée pour pouvoir jouer sans être entendue, une des dernières nouveautés en matière de sourdine, elle a commencé à jouer en douceur. La musique s'élève, d'abord ténue avant de briser le silence de l'immeuble en une plainte déchirante. Interdite, la jeune femme s'arrête aussitôt ; le cœur battant, elle guette les bruits alentour. Elle est certaine d'avoir réveillé les voisins et elle ne pourra pas nier que le son venait de son appartement. Heureusement, la majorité de ces derniers est en vacances et elle espère que les occupants des lieux ne lui en tiendront pas rigueur surtout en ce jour de fête nationale. Personne ne vient tambouriner à la porte et elle se rassure avant de vérifier la sourdine qui est bien mise.

- Je ne comprends rien, même sans sourdine le son ne devrait pas être si fort, jamais ce violon n'aurait dû... Surtout avec son timbre un peu sourd, je ne comprends pas...

Dégoûtée et un peu effrayée, la jeune musicienne pose avec délicatesse l'instrument sur le canapé et elle va se coucher, un peu inquiète. De longues minutes durant, elle tente de percer les mystères de l'incident puis elle finit par s'endormir, Saturne serré contre elle pour se rassurer. Elle se relève dans la nuit pour le ranger au grenier. Un peu inquiète, elle monte les marches de bois qui terminent l'escalier et elle se rend dans le compartiment qui leur est réservé. Là, elle laisse l'instrument, tremblante et apeurée. Triste, l'ombre qui suit la création du diable la voit ranger le violon dans le grenier et elle sent la souffrance de l'âme du violon qui se voit une fois de plus abandonné.

Le diable se penche sur le sort de sa création et lorsqu'il le retrouve, il jubile. Il a vu la musicienne le monter au grenier sous l'effet de la peur. Quelques jours plus tard, las d'attendre, il prend forme humaine et il profite de l'absence des occupants des lieux pour ramener le violon dans l'appartement vide. Saturne à son entrée détale et va se terrer sous un lit tandis que le diable pose l'instrument d'ébène et d'argent en évidence sur la table, hors de son étui qu'il laisse ouvert, avant de quitter les lieux non sans avoir souri au félin qui le regarde sortir, apeuré.

- Dire que je pensais avoir trouvé quelqu'un digne de succéder à Florentin. soupire-t'il en descendant l'escalier, ombre invisible qui se fond dans l'air.

Lorsqu'Apollonia de retour d'une sortie dans un parc avec ses amis voit l'instrument trôner sur la table, elle croit être devenue folle. Elle attend le retour de son compagnon qui se montre tout aussi étonné qu'elle. Les deux jeunes gens se regardent ne sachant que faire. D'un commun accord, ils décident de ranger le violon dans un placard fermé à clé le temps de prendre une décision le concernant.

Deux jours plus tard, en rentrant d'une promenade, le couple trouve la porte de l'appartement forcée et ils comprennent que quelqu'un s'est introduit chez eux en leur absence.

- Qu'est-ce qui a été volé ? s'interroge Giuseppe en rangeant les livres qui jonchent le sol.

- Pas nos bijoux, ni notre argenterie en tous cas. Où est le violon ?

- Ton violon ?

- Non, pas mon violon, celui du conservatoire ? Nous devons le retrouver, je file au poste de police, tu appelles l'assurance et un serrurier. décide la jeune femme, prise de peur.

La musicienne dépose plainte dans l'espoir que le violon réapparaisse avant que sa disparition ne s'ébruite.

- Un violon de cette âge et cette valeur, vous ne le reverrez jamais ! leur dit le policier qui les reçoit. D'après ce que vous me dites, il est reconnaissable entre mille. Au mieux, le voleur se rend compte qu'il est invendable, il s'en débarrasse et il finit par vous revenir. Plus plausible, c'est un vol sur commande pour un collectionneur qui a les moyens de payer des truands professionnels et qui va le faire entrer dans une collection privée. Au pire des cas, le voleur se rend compte de la valeur de l'instrument et il efface toutes traces de son forfait.

- Toutes traces ?demande Giuseppe qui craint de comprendre.

- Il s'en débarrasse... Définitivement et il le rend méconnaissable ou il le jette dans la Seine, il le brûle. Bref, il n'en restera rien. Avec de la chance, on saura qu'il ne faut plus le rechercher.

Les musiciens se mordent la lèvre en imaginant la scène, un violon de cet âge et de cette valeur, ce violon unique au monde disparaîtrait, avant de remercier le policier. Apollonia a un concert dans une semaine et elle espère bien l'avoir retrouvé d'ici là.

Deux jours plus tard, le policier les rappelle pour leur apprendre que l'objet volé a été retrouvé. Il leur explique que le voleur s'est étranglé avec la corde du violon pour se suicider. Il semble d'après l'enquête que les policiers ont retrouvé des traces de lutte et que l'archet s'est brisé dans la bagarre. Après un nettoyage rapide, le violon retrouve sa propriétaire qui est surprise de remarquer que le son de l'instrument est altéré. Malgré une expertise minutieuse, les deux luthiers qu'elle va voir ne sont pas en mesure de lui fournir une explication mais elle fait avec. Au bout de deux semaines, le violon retrouve son timbre normal et la violoniste oublie l'incident. Même si elle ne peut s'empêcher de frissonner chaque fois qu'elle le prend en main à l'idée qu'il a servi indirectement à la mort de quelqu'un. Mais elle finit par l'oublier. Après tout, elle travaille et vit dans des bâtiments où des gens sont décédés au cours des âges et elle n'y songe pour ainsi dire jamais. Et qui sait quel a été le parcours du violon de sa création jusqu'à elle ?

- Qui sait, ce n 'est peut-être pas la première fois... se dit la jeune femme.

Une nuit, Apollonia entend une musique qui l'éveille. Elle tend l'oreille et elle réveille Giuseppe en lui plaquant la main sur la bouche pour étouffer son grognement. Tous deux écoutent un moment avant de se lever avec précaution. Ils frissonnent malgré le chaud mois de juillet et ils notent tous deux qu'il fait froid dans la pièce. Ils prennent leur courage à deux mains et se lèvent sans bruit tout en se demandant où se cache Saturne. Ils le trouvent dans la pièce principale d'où vient la musique écoutant l'instrument jouer qu'il encourage d'un miaulement approbateur. Les notes se taisent à leur entrée et ils voient seulement le violon hors de son étui et la porte-fenêtre ouverte mais nulle trace de l'intrus. Ils referment soigneusement celle-ci et ils se questionnent sur la décision d’appeler la police mais ils se doutent que l'intrus est déjà loin et il n'a rien volé. Une ombre reste un long moment à les observer à travers la fenêtre, heureuse d'avoir pu jouer quelques notes sur son violon.

xXxXx

Les deux jeunes gens doutent et ils hésitent à invoquer une autre origine. Mais ils préfèrent écarter cette idée et tenter de trouver des explications rationnelles. Un matin qu'il dit bonjour à Saturne, Giuseppe entend un bruit ténu derrière lui comme une voix qui lui dirait bonjour machinalement. Le froid le fait frissonner et il se retourne, les yeux ensommeillés. Le chat se met à miauler comme une âme en peine en se blottissant contre lui et l'italien commence à avoir peur. Il se remémore les événements passés depuis l'arrivée du violon dans leur vie et il se souvient des difficultés d'Apollonia par moments et de l'attitude du félin depuis l'entrée de son nouvel outil de travail dans sa vie. Il décide de profiter d'être seul pour examiner l'instrument sous l’œil attentif du chat qui reste à bonne distance. La chair de poule le fait frissonner lorsqu'un froid soudain l'envahit, il se retourne vivement et il se sent observé. Sur ces entrefaites, Apollonia le rejoint et elle remarque sa mine inquiète.

- Il y a un souci ?

- Il se passe des choses étranges. lui chuchote-t'il en italien dans l'espoir qu'elle comprenne.

- Je sais. acquiesce-t'elle. Ce n'est pas la première fois.

- Depuis quand ?

- Bonne question. Mais ça m'arrive souvent quand je joue. Bon ! Petit-déjeuner ? dit-elle d'un air faussement enjoué avant de préparer le petit-déjeuner pour parler d'autre chose. Je vais voir à faire le nécessaire.

Du conservatoire où elle a trouvé un bureau libre, la violoniste compose le numéro de téléphone d'une main tremblante.

- Bonjour, je voudrais me renseigner pour un exorcisme. J'ai un instrument qui fait des choses bizarres. dit-elle d'une voix peu assurée.

- Quel genre ?

- Mon chat ne l'approche pas et mon compagnon m'a dit qu'il sentait que l'atmosphère était plus froide autour de lui. Et pour ma part, j'ai vu une ombre noire passer dans la pièce plusieurs fois, je me suis sentie observée également.

- Je vois, vous dites que votre compagnon vit avec vous ?

- Oui.

- Il vous soutient dans votre démarche ?

- Il n'est pas au courant mais je sais qu'il a vu des choses étranges. répond Apollonia. Et parfois, mon instrument ne fait pas ce que je souhaite, il lui arrive de faire des bruits étranges, il ne joue pas ce que je lui demande de jouer, il semble parfois pleurer.

- Bien, c'est un héritage familial ? Vous l'avez depuis longtemps ?

- Quelques mois, il m'est prêté par une vieille dame qui l'a acheté aux enchères.

- Vous connaissez l'histoire de cet instrument ?

- Non, pas du tout.

- Bien, pouvons-nous nous rencontrer ?

- Aujourd'hui ?

- Vers quelle heure ?

- Quinze heures ?

La vieille dame sonne à la porte de l'appartement et elle entre d'un pas hésitant. Son manteau imperméable vert bouteille et son chapeau de la même couleur masquent son visage mais son salut est dit d'une voix douce qui rassure immédiatement Apollonia.

- Bonjour, parlez-moi de vous et de votre instrument, de votre relation, des autres occupants de cette habitation, vos relations avec vos voisins, ce qui se passe dans votre vie en ce moment.

Soulagée de se livrer, Apollonia lui dit tout ce qu'elle n'a pas osé confier à ses amis ou à ses collègues, voire à son compagnon pour ne pas l'effrayer. Elle lui parle de l'ombre qu'il lui a semblé entrevoir et elle attend pleine d'espoir.

- Où est-il ?

La musicienne montre l'instrument, incapable de le toucher. Avec délicatesse, la vieille femme le prend en main, pleine de prudence. Un long moment, elle ne dit rien et la jeune violoniste est sur les charbons ardents, elle craint que la femme ne lui dise combien elle est ridicule et qu'elle devrait consulter un psychiatre. Et elle voit dans l'embrasure d'une fenêtre, l'ombre qui suit la scène avec attention. Elle ne parvient pas à distinguer ses traits mais elle entrevoit une mince silhouette vêtue de noir avec un chapeau qui masque son visage. Se sentant observée, l'ombre a un mouvement de recul mais la jeune femme reporte son attention sur l'exorciste en faisant mine de ne pas avoir remarqué sa présence. Elle ne voit pas l'ombre se détendre et reporter son attention sur le violon.

- Une force habite cet instrument, c'est certain mais je ne sais pas si je peux faire quelque chose. Il est maléfique par essence, vous comprenez ? Mais pourtant, je ressens également des ondes positives. Comme si deux influences contraires luttaient en son sein.

- Est-il dangereux ? J'ai vu des choses étranges et mon chat ne l'apprécie guère.

- Non, il n'est pas une menace en lui-même. Les deux influences luttent mais elles tendent à s'équilibrer. Je ressens une autre présence dans la pièce.

L'ombre se raidit mais la curiosité la retient, elle veut en entendre plus.

- Elle n'est pas maléfique, rassurez-vous mais elle suit le violon. Son destin y est lié, vous comprenez ?

- Je crois. Mais est-ce un être humain ou une chose inhumaine ? demande Apollonia, surprise par la nouvelle.

- Je ne saurais dire mais je crois qu'elle fut humaine avant de perdre son âme.

La question qui brûle les lèvres de la jeune femme depuis le début n'ose pas les franchir. Pourtant, elle sait qu'elle doit la poser, elle pourrait envoyer un email à la medium mais elle se dit qu'il vaut mieux annoncer son intention. Qui sait si la chose ne comprendra pas.

- Et comment m'en débarrasser ? Je n'ai rien contre elle mais elle me fait peur et sa place n'est pas ici...

- Vous pouvez tenter un exorcisme avec un prêtre exorciste mais je doute que cela suffise. Vous devez l'aider à trouver la paix.

Dès le départ de la vieille dame, Apollonia appelle un prêtre exorciste qui a, par chance, dû décaler un rendez-vous. Muni de sa mallette, il se présente à l'appartement et il examine le violon.

- Il est timide.

Apollonia comprend qu'il parle de l'ombre et elle suit son regard, elle est tapie derrière un rideau.

- Oui mais elle ne semble pas dangereuse même si elle me fait peur.

- Non, ce fantôme n'est pas menaçant. lui rassure l'homme d'une voix apaisante.

- J'avais craint que ce soit autre chose... Un démon par exemple.

- Non, c'est simplement une âme égarée. L'instrument par contre, m'inquiète bien plus. Son essence même est mauvaise mais quelque chose semble contrebalancer cette influence. Comme si sa nature avait été... et bien, dénaturée justement par un événement imprévu. Luc Méphis ?

- Oui, il me semble que c'est le luthier qui a créé cet instrument...

- Ce nom ne me dit rien mais... Non, non, rien, ce n'est sans doute qu'une coïncidence.

- Ferez-vous quelque chose ? demande la jeune femme, blême. Je ne peux pas me débarrasser de cet instrument, il est prêté par sa propriétaire au conservatoire et mon contrat m'oblige à jouer dessus. Je pourrais le dénoncer mais c'est une grande chance pour la suite de ma carrière, vous comprenez. Et pour être tout à fait honnête, j'ai passé tant de temps à tenter de l'apprivoiser que je m'en voudrais de l'abandonner. Suis-je en danger ?

- Vous n'êtes pas en danger mais si vous le gardez, des choses étranges peuvent se passer.

La jeune femme se mord la lèvre, elle hésite mais si elle parvient à mettre sa peur de côté, elle pourra l'utiliser le temps de se faire prêter un autre violon.

- Je peux tenter un exorcisme mais je ne sais pas ce que cela pourrait faire.

Apollonia hésite puis elle acquiesce, elle n'a guère le choix.

xXxXx

Deux paires d'yeux suivent la scène avec attention, l'une pleine d'espoir, l'autre venant d'une silhouette noir, un verre de vin de porto à la main secouée de rire qui se dit que décidément les hommes ont plus de ressources que ce qu'il croit.

L'âme du violon tremble sous la menace de l'exorcisme, la mince tige de bois qui soutient l'instrument le fait vibrer doucement dans son étui. A la merci de la femme qui prépare son matériel et qui se concentre, il se sent prisonnier. Il demande de l'aide à son créateur mais personne ne lui répond.

Le diable entend les appels du violon et il hésite. Puis, il se souvient du sang de Florentin étalé sur le sol d'une chambre anonyme et il revoit le violon baignant dans le liquide rouge. Ce double héritage n'est pas sans conséquences et cette malédiction n'est pas le fait d'un destin tragique ou d'une main vengeresse. Non, le violon est marqué de son empreinte et sa création même est entachée de sang. Rassuré, le Diable se cale dans un fauteuil, certain de sa puissance et de la capacité de l'instrument à supporter une telle épreuve. Il décide donc de l'abandonner à son sort. Se sentant trahi, le violon attend de voir son sort fixé, le cœur palpitant de l'espoir et de la terreur de voir ses tourments se terminer sous peu. Pourtant, la douleur d'être de nouveau abandonné l'étreint et si un musicien en jouait en cet instant précis, un son déchirant en sortirait.


Texte publié par Bleuenn ar moana, 6 mars 2019 à 10h14
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