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tome 3, Chapitre 4 tome 3, Chapitre 4

Après plusieurs jours de tests, la jeune femme est parvenu à trouver quelques morceaux qui mélangent instruments modernes et traditionnels ; elle trouve que son violon au son si particulier s'harmonise étonnamment bien avec les sons électroniques et elle souhaite exploiter cet aspect. En effet, un concours aura bientôt lieu comme les musiciens en organisent souvent de manière informelle pour stimuler leur créativité et se donner une occasion pour se rencontrer. La musicienne songe qu'elle pourrait créer la surprise et gagner le panier garni des babioles que chacun dépose pour les trois lauréats du jour. Durant la semaine précédant le tournoi, la jeune femme s'exerce sur un morceau qui lui semble convenir et elle sourit, sûre de sa victoire.

Le jour du concours, en entrant dans l'auditorium où ses collègues parlent entre eux, elle dépose une boîte de pâtes de fruit dans le tas qui sera bientôt aléatoirement distribué entre les trois paniers qui attendent sur la table où les présents s'entassent. Puis elle rejoint le groupe qui rit aux éclats en tentant de deviner les prestations du jour.

- Il paraît que tu as un nouvel instrument ? s'enquiert un collègue qui joue du triangle.

- Oui, il est... particulier et je crois qu'avec lui, j'ai toutes mes chances. Je suis en train de voir comment en tirer le meilleur pour que notre collaboration soit fructueuse.

Lorsqu'elle place le violon sur son épaule avant d'y coller sa joue, elle croit entendre le bois frémir contre sa peau. Surprise, la musicienne éloigne son visage de l'instrument avant de se reprendre, elle a rêvé, ce n'est pas possible.

Quelques minutes plus tard, elle termine son morceau et ses collègues l'entourent pour voir l'instrument dont ils ont entendu parler. L'étrange violon passe de mains en mains de connaisseurs qui l'examinent sous toutes les coutures avant de retrouver les mains de sa propriétaire légitime.

- On a bien travaillé tous les deux. murmure la jeune femme en rangeant le violon dans son étui. L'après-midi se termine autour d'un goûter improvisé et le gagnant, un jour de triangle qui a repris un classique de rock s'est chargé du service comme le veut la coutume. La jeune femme rêvasse et elle ne voit pas l'heure passer.

- Je dois y aller, je suis en retard, j'ai des courses à faire.

Elle fait rapidement ses emplettes et elle trouve Giuseppe au piano.

- Tu as gagné ?

- Non, Jason, tu sais celui qui joue du triangle a fait une brillante prestation. Je ne faisais pas le poids mais il y aura d'autres concours.

Il acquiesce en signe d'assentiment et il reste à jouer dans le salon tandis qu'Apollonia prend sa douche. Rêveur, il est perdu dans son monde, pianotant sur les touches sans regarder ce qu'il fait, laissant ses doigts jouer à leur guise. Il chantonne la mélodie qu'il interprète, une ballade mélancolique lorsqu'il s'arrête, interdit, plaquant ses doigts écartés sur les touches de l'instrument. D'un geste vif, il se retourne sur la banquette qu'il occupe mais il ne voit rien.

- Tu te fais peur tout seul ! Ce doit être un voisin qui a mis de la musique trop fort avant de baisser le son...

Il lui avait semblé entrer un bruit ténu suivre sa mélodie derrière lui mais il sait que ce n'est pas possible et il se remet à jouer sans se préoccuper de l'incident.

- Giu, tu vas être en retard si tu continues à rêvasser ! lui murmure Apollonia à l'oreille en laissant ses cheveux longs mouiller l'épaule de son compagnon.

- Il est déjà si tard !

- Tu veux que je te fasse un sandwich pendant que tu te prépares.

- Non, non, pas la peine, je prendrai un sandwich à la cafeteria après mon cours ou avant si j'en ai le temps. Mais où est mon sac ?

- Dans ta main. rit la jeune femme.

- A ce soir ! dit-il en l'embrassant rapidement.

- A ce soir !

Seule avec Saturne, Apollonia se fait un sandwich et elle grignote en déchiffrant une partition. Elle a deux heures au moins devant elle et elle se demande comment les occuper. L'envie de jouer la fait hésiter mais elle préfère ne rien faire pour une soirée au moins. Son métier exigeant est un frein à bien des choses car il demande des sacrifices quotidiens et parfois, la jeune femme trouve ce fardeau lourd à porter. Son violon en main, Apollonia se rend dans la pièce insonorisée et elle prépare son instrument.

- Montre-moi ce que tu as dans le ventre ! Et après, je pourrai profiter tranquillement de la fin de cette journée !

D'un geste décidé, la musicienne place l'instrument sur son épaule et elle commence à jouer. Les cordes gémissent sous les coups d'archet décidés et vifs de la jeune femme mais elle n'y prend pas garde. Elle multiplie les essais tout en tentant de gagner en vitesse sans grand succès. Au bout d'une heure, en nage, elle abandonne et elle décide qu'elle a suffisamment travaillé. Lorsqu'elle quitte la pièce, elle sursaute en heurtant une silhouette dans le noir.

- Qu'est-ce que ?

- C'est moi, qui veux-tu que ce soit ? dit l'italien.

- Tu m'as fait peur !

- Je suis désolé, il est tard. Tu as mangé ?

- J'ai grignoté un sandwich en vitesse et toi ?

- Pareil, j'ai pris une salade à la cafeteria. J'ai ramené une pizza si tu as encore faim.

En effet, elle se rend compte que son ventre réclame de la nourriture et elle range son instrument pour rejoindre la cuisine.

xXxXx

Apollonia boucle ses derniers bagages et elle regarde autour d'elle. Sa liste à la main, elle s'assure qu'elle n'a rien oublié et elle vérifie pour la dixième fois qu'elle a bien rangé son passeport dans son sac à main. Elle descend les escaliers à toute vitesse pour ne pas être en retard et elle regarde autour d'elle ; le taxi n'est pas encore arrivé, tout va bien. La tour Eiffel se perd dans la brume matinale et elle ne voit pas le véhicule s'arrêter juste devant elle.

- Tu rêves ?

- Non. Je vous attendais. dit-elle à un de ses collègues violoniste qui descend pour l'aider à ranger ses affaires dans le coffre de la voiture.

Leurs instruments sur les genoux, les musiciens parlent de la tournée à venir et ils craignent un incident de dernière minute qui leur ferait manquer l'avion. Mais il n'en est rien et c'est une troupe d'adolescents attardés qui fait la course vers les guichets en riant aux éclats. Durant leur longue attente dans la salle d'embarquement, ils parlent des dernières nouveautés musicales et ils miment leur jeu sous les regards amusés des passagers présents dans le salon vitré. Les yeux fermés, ils révisent leurs morceaux avant d'aller manger une crème glacée dans le café du hall de l'aéroport pour tenter de lutter contre la chaleur de ce jour de mai. La bande finit par s'installer sur une banquette et de passer le temps en se posant des devinettes sur des compositeurs connus. L'embarquement a enfin lieu et leurs précieux instruments mis en sûreté, ils se détendent. Apollonia dort la majorité du voyage et lorsqu'elle sent quelqu'un lui tirer la manche, elle voit le sol américain se rapprocher à vue d’œil. Deux heures d'attente et un trajet supplémentaire d'une heure en avion plus tard, la troupe est enfin arrivée à destination et prise en charge par un membre de l'opéra de Versailles dans le Kentucky, ville qui a connu une forte expansion à la fin du vingtième siècle après l'implantation d'un centre de recherche agronomique de pointe.

Dans sa chambre d'hôtel, la jeune femme appelle son compagnon pour l'informer de son arrivée avant de s'accorder un moment de repos bienvenu. Le soir venu, elle dîne au restaurant avec ses collègues avant d'aller dormir de nouveau, épuisée. Le lendemain, elle répète de longues heures durant avec l'orchestre pour le concert du soir. La salle de l'opéra est on ne peut plus moderne et elle écoute longuement la musique que leurs doigts habiles crée. L'acoustique de la salle est très bonne et elle sourit, heureuse. Un bruit de couinement se fait entendre parmi les rangs vides et tous sursautent. Les musiciens inspectent longuement les fauteuils mais ils ne trouvent rien. Ils arrivent à la conclusion qu'un rongeur doit vivre dans la salle et qu'ils ont dû le déranger. L'explication de la souris mélomane les satisfait même si personne n'est capable de définir clairement le bruit que fait l'animal. Tout au fond de la salle, assise en équilibre instable sur un fauteuil replié, une silhouette diaphane sourit de les voir chercher en vain un signe de sa présence. L'ombre qui suit le violon tente de se faire discrète mais parfois, elle n'y parvient pas bien et elle s'en désole quelque peu. Le concert est un triomphe et la silhouette se joint avec joie aux applaudissements nourris de la foule, heureuse d'avoir pu entendre jouer son violon qui a chanté malgré des tremolos récurrents causés par sa présence.

- Versailles ! murmure la voix. Comme le destin peut se montrer facétieux...

Après deux concerts supplémentaires dans des salles à moitié vides qui la dépriment, Apollonia reprend l'avion vers Hemphil dans le Texas dont la programmation en matière de musique est réputée dans tout l'état. De l'hôtel, elle appelle Giuseppe qui se montre heureux d'entendre sa voix pour la première fois depuis son départ. Il lui raconte sa petite vie tranquille avec leur chat qui se montre quelque peu collant de se retrouver seul avec lui. Quelques minutes plus tard, la jeune femme s'endort et l'italien lui hurle de raccrocher. Réveillée en sursaut, Apollonia grogne sous les rires de son compagnon qui lui souhaite une bonne nuit et lui dit espérer la revoir bientôt.

Le lendemain soir, le groupe sort pour dîner dans un restaurant typique de la région avant le concert. Entre deux crises de rire, ils chantonnent à voix basse les airs qu'ils joueront un peu plus tard pour se les mettre dans l'oreille. Le ventre plein et ayant goûté d'excellents cocktails à base de jus de fruit frais mais sans alcool, ils gagnent la salle de concert pour se préparer. Là, ils retrouvent leurs instruments et leurs affaires qui ont été acheminés pendant leur dîner. A l'approche de la loge qu'elle partage avec deux autres musiciennes, Apollonia tend l'oreille. Ses comparses sont passées aux toilettes et elle est revenue seule dans la loge.

- Je rêve ! C'est la fatigue !

L'oreille collée contre la porte, elle entend un violon jouer dont elle reconnaîtrait le timbre entre mille. En son absence quelqu'un s'est approprié son instrument, son premier réflexe est de faire irruption dans la pièce pour surprendre l'intrus puis elle se ravise. La musique ravissante qui lui parvient lui met les larmes aux yeux par sa tristesse. Mélancolique, elle évoque les regrets, la douleur et le temps qui a fui sans jamais revenir ainsi que la fatalité. De longues minutes s'écoulent puis l'instrument se tait et la jeune femme se risque à entrer dans la pièce sans un bruit. La pièce est vide et elle frissonne.

- Qui a mis la climatisation au maximum ? Et qui jouait ?

Elle se précipite dans la petite pièce adjacente dont la fenêtre est restée ouverte mais elle ne trouve personne. La musicienne reste un long moment à observer par la fenêtre mais elle ne voit pas le fuyard. Apeurée, elle ferme la fenêtre avec soin et elle range l'instrument après avoir vérifié qu'il n'a pas subi de dommages. Elle décide de ne pas informer ses collègues de l'intrusion pour ne pas les alarmer d'autant plus qu'il lui semble que rien n'a été volé.

Les jours suivants se passent en visites touristiques, emplettes dans les magasins et répétions avant des concerts le soir venu. La tournée est bien accueillie par le public et les articles de presse sont élogieux, Apollonia les découpe soigneusement pour les coller dans son album souvenir à son retour à Paris. De jour en jour, la fatigue de la jeune femme s'envole et elle se sent de mieux en mieux malgré les fréquents trajets pour rejoindre les différentes salles de concert qui la fatiguent. Son instrument se montre inégal, tantôt il se plie parfaitement à sa volonté, tantôt elle a toute les peines du monde à en tirer un son correct. Par chance, l'instrument se montre coopératif durant les concerts mais l'angoisse qu'il fasse une fausse note qui ne passe pas inaperçue l'habite. Un soir alors qu'elle grignote un hamburger acheté dans un snack près de l'hôtel, la musicienne inspecte son instrument pour tenter de décerner ce qui ne va pas. Du regard, elle suit le trajet des cordes et elle vérifie l'angle du chevalet qui n'est pas parfaitement droit mais un peu en biais. Rassurée, elle lève les yeux au ciel.

- Ce n'est rien, ce n'est que le chevalet qui s'est déplacé.

Après s'être lavé les mains, elle remet la pièce de bois en place avant de reprendre son repas.

xXxXx

- Nous n'avons pas de chance, ils sont en train de recycler cette portion de route, nous devons trouver un autre chemin... dit le chauffeur de taxi en mettant son clignotant.

La pelleteuse détruit la route pelletée après pelletée et au bord de la route, le tas de pierre recyclée née de bâtiment détruits s'amoncelle. A côté, des hommes malaxent la pierre avec de l'eau et des adjuvants avant que le revêtement soit étalé sur la route et aplani.

- C'est rapide pourtant. soupire Appolonia. Si nous n'avions pas eu les instruments, nous aurions pris un vélo ou serions allés à pied.

Enfin, la route se dégage et ils entrent dans la salle de concert où ils sont attendus. 

Cette nuit-là, le violon se remémore son passé. Son âme vibre au souvenir des siècles écoulés depuis sa création. Il se souvient de Satan son premier maître qui lui a donné vie et du luthier qui l'a créé avec ses mains habiles et douces. Puis il y a eu Florentin, le virtuose un peu trop dans la lune pour songer à se bâtir un avenir et qui a préféré vivre selon ses aspirations avant d'en payer le prix. Il se demande dans quelle mesure sa nature a causé sa perte. Puis il se souvient de ces siècles passés de salles des ventes en greniers poussiéreux, oublié et délaissé à cause de son poids, de son son particulier et de sa réputation. Et un jour, Apollonia est venue et lui a laissé sa chance. L'instrument sent sa nature pervertie prendre le dessus et il lutte sans cesse pour ne pas l'effrayer. Il est né pour jouer de la musique et non pour attirer le malheur sur ses possesseurs, l'amour que son premier propriétaire lui a donné le lui a appris. Il peut être autre chose qu'un objet de malheur et être aimé pour ce qu'il est et non haï à cause de sa destinée. Mais l'âme timide du violon sent planer l'ombre de son créateur sur elle et elle palpite doucement tiraillée entre sa nature profonde et ce que ses propriétaires lui ont insufflé, l'espoir d'autre chose.

Cette nuit-là, Apollonia rêve. Elle rêve d'une ombre noire qui rôde autour de son violon et elle écoute son rire jovial. Elle entrevoit l'éclat d'une chevelure mordorée et elle entend une mélodie qui lui est inconnue jouant sur son violon. La chaleur lui donne l'impression d'étouffer et elle se réveille, en sueur et le cœur battant. Inquiète, la jeune femme allume la lumière avant de se rassurer, tout est calme, il n'y a rien. Elle accuse la fatigue, le stress et la solitude avant de se lever pour se passer de l'eau sur le visage et d'ouvrir la fenêtre pour laisser l'air frais achever de l'aider à se remettre de ses émotions.

Le lendemain, de mauvaise humeur devant ses œufs brouillés, ses saucisses et ses pancakes au sirop d'érable, la musicienne ne dit rien et elle laisse ses collègues babiller sans elle. Fatiguée, elle tente de se remémorer les événements de la nuit mais ses souvenirs sont flous et imprécis. Elle a entendu le violon chanter, elle en est sûre ou presque. Elle est certaine d'une chose, elle a rêvé que le violon jouait seul, sans archet, ses cordes vibraient en une douce mélodie et une ombre était assise en tailleur à côté, immobile dans le noir, à l'écouter. Puis l'ombre a tendu la main vers l'instrument qui s'est tu à cet instant précis tandis que la silhouette s'évanouissait lentement. Apollonia est convaincue que c'est le froid qui l'a réveillée et entre ses paupières entrouvertes dans la pénombre, elle a vu la scène qui se jouait près du fauteuil où elle avait posé son instrument non loin de son lit.

- J'ai rêvé, rien de plus. Il faisait un peu froid, la fatigue sans doute, ce n'était rien qu'un rêve, un rêve troublant et beau à la fois. Et aujourd'hui, nul ne croit plus en Dieu ou au Diable.

Elle se dit que la fin de la tournée approche et que son retour chez elle l'angoisse plus qu'elle ne le pense. Sans oublier la fatigue avec les concerts presque quotidiens jusque tard dans la nuit, les répétitions et les fêtes qui suivent les représentations lorsque la troupe va boire un dernier verre pour échanger sur leur prestation et clore la soirée de manière conviviale. Elle tente de mesurer la quantité d'alcool qu'elle a bu ces derniers temps mais elle en est incapable. Plus qu'en temps normal, elle en est certaine. Avec le stress des représentations, la perte de ses repères habituels et le décalage horaire, elle admet que cette combinaison de facteurs peut l'amener à perdre pied par moment et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter dans l'immédiat.

- Après tout, ce n'était rien de plus qu'un rêve...

Elle écoute les oiseaux chanter dans les arbres du jardin et elle savoure ce moment de calme.

Dans la chambre, l'ombre rôde un moment pour s'assurer qu'elle est seule puis elle tend la main qu'elle pose sur le violon qui semble s'agiter doucement sous ses doigts éthérés. Oui, l'instrument l'a reconnu, elle en est sûre, elle n'a pas oublié son ancien maître et elle lui répond encore.

- Chante pour moi, s'il te plaît ! implore la silhouette diaphane, invisible dans l'obscurité de la pièce aux volets tirés.

Le violon s’exécute, chantant à mi-voix pour lui une chanson simple parlant d'espoir et de renouveau alors que vient le printemps. L'émotion emplit l'apparition qui sent son cœur se serrer face à ce chant joyeux et triomphant dont les notes s'étouffent en voulant s'envoler dans l'air, traverser les murs sans pouvoir le faire pour ne pas être entendu. Et si la musicienne revenait ? Que dirait-elle ? Mais nulle trace de sa présence ne se manifeste, ils sont seuls pour quelques minutes encore puis il faudra de nouveau rester silencieux et invisibles aux yeux du commun des mortels.

La clé magnétique émet un petit déclic et la poignée s'abaisse. Peu après, Apollonia entre dans la pièce. Elle s'écroule sur le lit sans se rendre compte qu'elle a interrompu un monologue qu'elle n'aurait pas dû entendre. Le violon se tait et l'ombre se penche sur le corps endormi de la jeune femme qui dort tout habillée en travers du lit comme si elle était ivre de fatigue ou d'alcool. Elle frissonne sans se réveiller et elle marmonne dans son sommeil ponctué de rêves d'une ombre noire penchée sur elle.

Quelques heures plus tard, elle se réveille et elle se force à se lever pour se mettre en pyjama et envoyer un email à son compagnon pour lui donner des nouvelles et lui dire combien il lui manque ; même s'ils sont tous deux d'un caractère indépendant, ils font l'effort de se montrer des marques d'affection lorsqu'ils sont loin l'un de l'autre. La musicienne tourne longuement ses phrases pour trouver les bons mots et elle joue un moment avec les manches de son pyjama.

- Ces tissus faits à partir des plastiques non réutilisables du siècle dernier sont vraiment fabuleux. Bon, je vais aller à l'essentiel, de toutes façons, Giuseppe sait bien ce que je pense.

Quelques minutes plus tard, elle se couche d'un sommeil paisible sa mission accomplie. Derrière elle, l'ombre fait vibrer en douceur les cordes détendues du violon d'ébène.


Texte publié par Bleuenn ar moana, 13 février 2019 à 12h25
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