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tome 1, Chapitre 9 tome 1, Chapitre 9

L'été se passe sous de brillantes hospices et Florentin va de bals de village en foires où il rencontre un succès qui lui permet de vivre honorablement. Le jeune homme plaît aux jeunes filles qu'il croise à ces occasions, il le remarque mais il ne s'y intéresse pas outre-mesure à leur grand dépit. Pour faire bonne figure, il tente de leur parler de sa musique ou des livres qu'il a lus lorsqu'elles s'aventurent à lui parler mais les conversations tournent court, faute d'intérêts communs. La solitude de l'artiste est grande et son manque de résultat dans ses tentatives de nouer des relations l'attriste. Un soir dans une auberge pauvre, il compte l'argent de sa bourse qui n'est guère remplie. Il réfléchit longuement et il décide de se rapprocher des grandes villes dans l'espoir de parvenir à gagner un peu mieux sa vie et accéder à une vie meilleure à force de patience et de constance.

Un soir de juin, Florentin joue dans un petit village des musiques pour faire danser les villageois et il tente de glisser quelques-unes de ses créations courtes entre deux morceaux pour laisser les danseurs se reposer et aller boire aux buvettes installées tout autour de la grande place. Il observe les habitants assis sur des tabourets, riant un verre à la main devant des assiettes débordantes de victuailles. Debout sur la place, ignoré de tous, le musicien ne sait que faire lorsqu'une jeune fille tire sur sa manche et lui tend une assiette avant de s'éclipser. Avec un sourire forcé, il prend le plat et il se trouve une petite place au bout d'une table où il grignote la viande grasse qui lui macule les doigts, il fait de même avec la tartine de pain au fromage de chèvre servie en accompagnement. Sans appétit, il s'est restauré en quelques minutes et il observe autour de lui. Personne ne prête attention à lui et il s'intéresse à la conversation de ses voisins de tablée qui parlent des récoltes et des potins du village en buvant. Il se sert en bière avant de replonger dans ses pensées, il se sent mal à l'aise et il observe autour de lui. Personne ne lui prête attention et la pensée lui vient qu'il pourrait partir sans être remarqué ; triste de se sentir ainsi ignoré et terriblement seul, Florentin replonge son nez dans son gobelet désormais vide. Après quelques minutes durant lesquelles il réfléchit à la conduite à tenir, le musicien décide de jouer de nouveau. Rougissant, il se sent ridicule lorsque les premières notes s'élèvent dans l'air du soir couvrant les conversations. Mais bientôt les têtes se relèvent et les danses reprennent. Florentin envie les couples et les groupes qui rient, il se sent seul et il s'imagine dansant au milieu des groupes. Il marche droit devant lui et il joue au milieu des danseurs pour se sentir moins seul, on s'écarte sur son passage mais ceux qu'il amuse ne prennent pas réellement garde au jeune homme. A la nuit tombée après avoir reçu une maigre bourse remplie par les villageois qui souhaitaient le récompenser en remerciement, le violoniste reprend sa route sous les étoiles, épuisé et le cœur lourd.

- Vous repartez donc ?

Le musicien se retourne et il se trouve face à un jeune paysan de son âge qui lui sourit d'un air dubitatif.

- C'est que je n'ai nulle part où dormir.

- Ah, j'ai de la paille sèche en abondance dans ma grange si ça vous tente ?

Florentin réfléchit rapidement, l'homme ne semble pas méchant et il ne possède rien qui puisse être volé, hormis sa bourse guère pleine. Il remercie l'homme de petite taille vêtu d'habits usés et il le suit quelques minutes jusqu'à sa ferme. L'homme lui indique le fenil situé au-dessus de l'étable vide des moutons qui paissent dans le pré en cette saison. Le musicien remercie et il grimpe à l'échelle dans l'obscurité grandissante à la pâle lumière de la lune qui parvient à se frayer un chemin par les aérations situées en hauteur. Avec un sourire, Florentin s'étend dans la paille qui lui pique la peau à travers ses vêtements, il se recouvre de son manteau pour se protéger du froid nocturne avant de s'endormir. Au matin, la lumière le réveille un peu plus tôt qu'il ne l'aurait souhaité et il redescend par l'échelle. Il trouve au pied de celle-ci un seau d'eau accompagné d'un pichet de lait et d'une miche de pain. Après une rapide toilette, le musicien lève les yeux au ciel lorsqu'il se rend compte qu'il a laissé son violon et le reste de son bagage dans la paille. Il remonte en soupirant de sa distraction et il redescend avec précaution de crainte de faire chuter son instrument. Il se restaure rapidement et il explore les lieux ; la ferme est vide et il suppose que les habitants se sont tous rendus aux champs. Un peu mal à l'aise à l'idée de partir comme un voleur, le violoniste dépose le pichet devant ce qui lui semble être la porte principale du bâtiment servant d'habitation. Il regrette de partir ainsi sans un au revoir ou un merci mais il ne voit pas comment il pourrait faire. Il retourne sur ses pas et il laisse un petit mot de remerciement en se disant même si ses hôtes de la nuit ne savent pas lire, ils comprendront l'intention, il en est certain. La conscience en paix, il reprend sa route par cette belle journée de juin.

Après plusieurs jours de marche durant lesquelles il a dormi à la belle étoile savourant sa liberté, le violoniste parvient dans une grande ville et il se souvient que c'est le lieu où réside un claveciniste qui a eu l'honneur de jouer pour le roi à plusieurs reprises. Il l'a lu dans un journal quelques années auparavant. Sûr de lui, Florentin se rend à la demeure de l'artiste dans son plus beau costume. Le domestique qui lui ouvre n'est guère sympathique mais le violoniste lui fait son sourire le plus charmeur.

- Que puis-je pour monsieur ?

- Je désire voir votre maître.

- Êtes-vous attendu ? demande le valet d'un ton ennuyé en observant sa tenue.

- Non.

- Ou un de ses amis ?

- Non, je suis un de ses confrères et...

- Où vous êtes vous rencontrés dans ce cas ? interroge l'homme qui perd patience.

- Je n'ai jamais dit...

Florentin n'a pas fini sa phrase que la porte s'est refermée en claquant. Triste, l'artiste fait demi-tour et il observe la façade pour tenter de déterminer si la maison est actuellement occupée. Les rideaux de l'élégante bâtisse sont ouverts et une fenêtre est entrebâillée. Le violoniste hésite et il se décide à jouer quelques notes de sa composition empli de crainte à l'idée d'être chassé. Mais son envie de simplement parler à quelqu'un qui le comprenne et avec les mêmes goûts que lui est trop forte, il ne supporte plus sa solitude en cet instant et il sent son cœur se serrer au souvenir de Victoire qui avait su le comprendre. Découragé, il range son instrument à la fin de son morceau en se maudissant de sa stupidité et il rejoint la rue. C'est alors qu'on l'appelle d'une fenêtre de l'étage. Il fait demi-tour, plein d'espoir, en courant, un sourire aux lèvres et bientôt le claveciniste, homme frêle à la mine pâle et fatiguée cachée dans une épaisse barbe d'un roux mêlé de blanc, l'invite à entrer. Florentin lui raconte son périple et les deux hommes parlent musique devant du thé et des pâtisseries. Hélas, le musicien refuse toute collaboration même s'il l'a écouté jouer avec un plaisir évident. Sur le pas de la porte, il lui dit qu'il a du talent, de la technique et de l'imagination mais il doit s'adapter au goût du jour s'il veut vivre de son métier. Florentin repart, triste et il cherche une auberge où dormir.

Dans sa recherche, il croise un chat errant pour qui il fredonne un petit air avant de repartir. Il trouve rapidement ce qu'il cherche et il s'installe pour la nuit. Allongé dans son lit, Florentin s'interroge sur son métier et sur les revers de la fortune. S'il avait la chance de croiser une personne influente et de lui plaire, il pourrait vivre de sa passion. D'un autre côté, il serait sollicité pour écrire la musique qu'on lui commanderait ou pour jouer dans des événements ou des soirées comme il l'a fait par le passé et il préfère sa vie d'errance et la liberté qu'elle lui procure à cette domesticité qui ne lui convient guère. Peut-être que l'âge venant, il sera contraint de s'y plier, sa santé ne lui permettant plus de voyager mais en attendant, il a fait le choix de la liberté artistique quel qu'en soit le prix.



xXxXx

Le diable se penche sur le sort de son instrument. Avec un sourire, il cherche à prendre possession du violon dans l'espoir de posséder Florentin même pour un court moment. Au fond, il n'a pas l'intention de lui faire de mal, il n'a que faire de la possession de son âme, il l'obtiendra le moment venu s'il doit en être ainsi. Il se concentre sur le violon et il a la surprise de le voir résister à sa volonté. Les yeux écarquillés, Satan se penche de nouveau sur sa création mais il entend son âme lui chuchoter que le garçon ne mérite pas une telle farce et qu'il ne veut pas en être l'instrument. Le diable sourit de toutes ses dents, amusé de voir sa création lui résister. Il renonce à son projet qu'il a oublié, plus intéressé par la volonté propre du violon qui l'a surpris. Le diable s'interroge longuement sur ce phénomène, il conclut que le luthier qui l'a créé a mis tout son amour dans ce violon, comme il l'avait espéré ; mais l'instrument lui échappe car l'amour et les mauvais sentiments de ses deux créateurs luttent au sein de l'instrument. Il se cale dans son fauteuil, satisfait de sa découverte, le violon n'a pas fini de le surprendre et de l'amuser. Puis il se lève, il a du travail.



xXxXx

Florentin marche sur les chemins d'un bon pas à la recherche d'un lieu où il pourra exercer son talent. Alors qu'il suit une rivière, il arrive à proximité d'une grande ville où il décide de tenter sa chance. Il s'installe dans une auberge à bon marché où il essaie de composer assis à la petite table de la chambre mais rien ne vient et il jette sa plume dans un jet d'encre et un soupir. Celle-ci roule jusque derrière le meuble et le musicien dans un cri d'exaspération le pousse en arrière. Surpris, il trouve parmi la poussière accumulée là et des toiles d'araignée deux livres oubliés. Il ramasse sa plume et les précieux objets avant de remettre en place le meuble. Le musicien essuie soigneusement les couvertures poussiéreuses et il reconnaît un recueil de poèmes divers de Pierre de Ronsard et Le marchand de Venise de William Shakespeare. Avec un sourire ému, le musicien les feuillette longuement, il se souvient les avoir lus sous la direction de ses précepteurs durant ses leçons. Avec plaisir, le musicien se plonge dans sa lecture et il retrouve avec joie des morceaux de textes dont il a gardé souvenir, il murmure les mots jusque tard dans la nuit. Il s'endort la joue contre les pages ouvertes d'une scène dont il se souvient particulièrement bien, un sourire aux lèvres. A minuit, il se réveille, surpris de se trouver à sa table et il se glisse jusqu'au lit à la lumière de la lune. D'un geste las, il referme le rideau et il s'endort de nouveau, perdu dans ses rêves.

Le lendemain, il se rend dans les rues de la ville et il joue sur les places. Durant une semaine, il va de place en place, heureux de jouer au grand air devant un petit public qui le récompense suffisamment pour s'offrir le gîte et le couvert. Il se repose de sa vie errante et il hésite à rester plus longtemps. Un matin, il plie bagages et il reprend sa route. Alors que la porte de la ville est en vue, le violoniste entend une chanson émise par une voix cristalline. Il s'arrête au milieu de la rue pavée, sous les protestations d'un homme qui lui rentre dedans et il revient en arrière. Il marche, l'oreille aux aguets mais la voix s'est tue. Il ne voit pas la chanteuse qu'il recherche, les rues alentour sont vides. Durant une heure, le jeune homme arpente les alentours mais il ne trouve pas ce qu'il recherche. Triste de ne pas avoir trouvé l'artiste, il retrouve le chemin le menant aux portes de la ville qu'il franchit après un dernier regard en arrière.

Florentin reprend sa marche sous le chaud soleil de la mi-juin, heureux de vivre au grand air, il trouve généralement une joyeuse compagnie dans les auberges où il loge sur laquelle il teste ses nouveaux airs avec plus ou moins de succès. La foule rassemblée le soir pour boire et jouer aux cartes lui réclame des airs populaires et le musicien se demande si sa musique ne serait pas plus appréciée par un public plus bourgeois. Il s'interroge, perplexe, mais il ne voit pas comment il pourrait toucher un public plus mélomane et connaisseur dans l'état actuel des choses. Il peut toujours tenter de chercher une place de professeur de musique et si par chance, il touche le cœur de son employeur, ce dernier pourrait le présenter à ses amis et l'introduire dans des cercles plus hauts. Mais il renonce à cette idée ; en effet, il sillonne les routes depuis un an et demi sans grand succès. Il gagne à peine de quoi vivre et il n'est qu'un vagabond errant de ville en ville. Ému, le musicien quitte les lieux et il marche un moment, cherchant un endroit tranquille ; il s'arrête sur un talus au bord de la route. Les bras entourant ses genoux, le jeune homme songe combien son père aurait honte de lui s'il était encore de ce monde, il lui aurait dit de se trouver une place bien rémunérée, il a de l'instruction, il peut gagner sa vie honnêtement et convenablement. Et il trouverait le temps de jouer de la musique si tel est son souhait après ses heures de travail. Le violoniste réfléchit, peut-être serait-il plus sage de sa part de trouver une place de professeur de musique à son compte, il serait libre de son emploi du temps même s'il s'en trouverait réduit. Financièrement le plus sage serait bien évidemment de trouver une place de professeur à plein temps comme chez le père de Victoire mais il ne serait pas maître de son temps, il vivrait dans la maison d'un autre et sa musique pourrait déranger ses employeurs. Toutefois, ce serait financièrement le meilleur choix, il serait à l'abri durant de nombreuses années, libre de composer durant la nuit. Le lendemain, il reprend sa route en examinant cette idée mais la première chose à faire serait de trouver une ville qui lui plaise et il imagine bien que personne n'emploierait un vagabond comme lui, un musicien errant de place en place. Aussi, Florentin chasse cet espoir d'une vie meilleure placée sous le signe de la musique, il n'a pas les bonnes relations, pas la bonne apparence, pas les bonnes références et pas le bon profil pour ce genre de poste alors à quoi bon se bercer d'illusions ? Il se sent comme un passager clandestin vivant en marge de la société qui le rejette et il ne voit pas d'issue à cette situation dans l'immédiat. Sur le chemin, le jeune homme s'arrête pour jouer de son instrument sur le bord de la route sous le regard intéressé d'une vache qui semble l'écouter en mâchonnant une poignée d'herbe. Il la caresse un instant avant de repartir un peu plus serein.

Le soir venu, le jeune homme arrive dans une ferme où il demande l'hospitalité, timidement. La fermière, grosse femme au regard sévère, s'enquiert d'un ton bourru s'il compte payer le gîte et le couvert. Il répond qu'il n'a pas un sou en poche mais il propose d'aider aux travaux de la ferme le lendemain. La femme l'observe un long moment, examinant son corps trop frêle pour les travaux de la ferme avant de le laisser entrer. Le violoniste regrette aussitôt sa proposition mais la soupe chaude qu'on lui sert avec du pain et du vin, le tout en abondance le font changer d'avis. Il verra bien ce qu'il en est le moment venu. La soirée se passe avec les employés de la ferme au nombre d'une dizaine et de la famille des propriétaires de l'endroit à conter des histoires au coin du feu. Florentin joue quelques airs qu'il aime exécuter dans les bals de village, malgré sa fatigue et il s'endort bientôt avec deux journaliers de son âge dans la soupente de la maison. Réveillé à l'aube, le jeune homme gémit de se voir ainsi arraché à ses rêves de gloire mais il se prépare à la hâte. Un solide petit-déjeuner les attend et il prend le temps de mieux connaître ses compagnons de travail autour d'une soupe chaude et de pain. Puis il les suit dans les champs où il passe la journée à entasser le foin séché au moyen d'une large fourche dans une carriole. L'outil est lourd et encombrant ; bientôt son dos gémit de douleur. Le musicien observe les paysans qui fauchent le foin et il n'est pas certain d'avoir la meilleure part du travail ; il jette un œil à ses compagnons occupés à la même tâche que lui et il se remet au travail, heureux de travailler au grand air et au chaud soleil parmi les rires des journaliers et l'odeur de foin. A midi, une soupe chaude et du pain les attendent agrémenté de quelques fruits mûrs et d'un vin un peu acide. Il parle de ses voyages et des villes qu'il a traversées à ses camarades qui se montrent accueillants et intéressés. Puis le travail reprend et le corps douloureux du musicien demande grâce mais il serre les dents, il n'a nulle part où aller dans l'immédiat et cet emploi bienvenu ne peut pas lui échapper. Le soir venu à la nuit tombante, la troupe rentre. Florentin se lave dans une bassine d'eau tiède qu'il a prise dans un baquet où chacun se sert. Un peu gêné par la promiscuité, il se nettoie à la hâte avant de rejoindre la ferme où un solide repas leur est servi. Epuisé, le musicien décline l'invitation à participer au bal champêtre du soir. Il joue de son instrument durant une heure avant de se coucher. Épuisé, il s'endort immédiatement.

Durant dix jours, le jeune homme vit au rythme des travaux de la ferme, réveillé à l'aube, il déjeune dans la grande salle du bâtiment principal avant de se rendre aux champs où il passe tout le jour à entasser du foin, une pause déjeuner coupe cette dure et monotone journée avant un solide repas le soir. Tandis que ses compagnons de travail dansent jusque tard dans la nuit, Florentin s'éclipse pour se pencher sur sa musique, il corrige ses dernières compositions qui ne lui plaisent guère et il tente d'assembler les morceaux épars de mélodies qu'il a griffonnées sur des bouts de papier pour tenter de les assembler en un tout cohérent. Peu à peu, plusieurs morceaux prennent forme à sa grande satisfaction. Assis un peu à l'écart, il lève souvent la tête pour regarder ceux avec qui il travaille tout le jour danser et chanter au rythme de petites flûtes au son aigu qui lui percent les oreilles par moment. Tous rient et il se sent étranger, en marge de cette petite société qu'il a rejointe par hasard. Il sent qu'il n'est pas à sa place en ce lieu paisible et qu'il lui faudra repartir dès que possible. Il réfléchit et il se demande s'il trouvera jamais un lieu où s'établir. Il observe les fraîches paysannes qui dansent à la lumière du feu allumé au centre de la cour et il se demande s'il trouvera jamais une âme sœur qui le comprenne. Il se lève à la pensée que sa seule âme sœur est la musique, elle est sa vie, sa respiration, son âme. Mais il ne peut vivre seul et loin des hommes, toute la difficulté étant de trouver le bon équilibre entre obligations sociales et travail artistique.

Son service achevé, le jeune artiste reçoit son salaire qui est peu élevé car amputé du gîte et du couvert. Toutefois, cela suffit largement à Florentin qui repart la tête ailleurs. En quittant la ferme, il se trompe de chemin et ce n'est qu'au bout de deux heures de marche qu'il se rend compte de son erreur. Il hésite et il décide de revenir à son point de départ pour prendre le chemin que le fermier lui a indiqué. Il suppose que tout le monde est aux champs et qu'il ne croisera personne.

Il repasse devant la ferme et il reprend sa route sur un petit chemin à travers champ. Les oiseaux chantent en cette jolie journée de fin juin et il songe que l'été est là. Il espère trouver des bals où il pourra jouer et gagner quelque argent pour continuer sa route. L'envie de retrouver une grande ville pour tenter de s'établir lui revient et il se rassure, il finira bien par trouver une ville d'importance et il verra le moment venu. L'idée de voir ses finances s'assainir durablement ne le quitte pas et c'est en dansant sur le chemin qu'il poursuit sa route parmi le chant des oiseaux et les herbes odorantes.

Durant une semaine, Florentin quitte peu à peu la campagne au fur et à mesure de sa marche. Il arrive enfin en vue d'une ville et il s'installe dans une auberge bon marché. Une idée lui est venue en ce dernier jour de juin et il a besoin de calme pour la mettre à exécution.


Texte publié par Bleuenn ar moana, 18 juillet 2018 à 20h32
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